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Shearazad avançait dans les couloirs sombres du château, le bruit des combats intérieurs résonnant comme un écho lointain et menaçant. Chaque pas qu'elle faisait résonnait dans sa poitrine, l'angoisse serrant son cœur. Les pleurs de son enfant étaient désormais un cri désespéré dans le chaos ambiant, et elle se sentait complètement isolée, perdue dans un monde qui semblait l'ignorer.

Les visages des soldats, préoccupés par leurs propres batailles, ne lui apportaient aucune réconfort. Elle se sentait comme une ombre, une spectatrice de sa propre souffrance, tandis que des cris et des ordres retentissaient dans les couloirs. Chaque pas la rapprochait de l'inconnu, de l'incertitude qui l'assaillait à chaque instant.

La lumière vacillante des torches projetait des ombres menaçantes sur les murs, et elle se surprit à imaginer des silhouettes ennemies dans chaque coin sombre. Ce château, autrefois symbole de sécurité, était devenu un labyrinthe de terreur. Elle était seule, à la merci de ceux qui ne comprenaient pas son désespoir.

Les pleurs de son bébé la rappelaient à la réalité, mais elle se sentait si loin de la paix et de l'amour qu'elle avait autrefois connus. L'absence d'Aemond, de son soutien, de son amour, pesait lourdement sur ses épaules. Chaque couloir qu'elle parcourait semblait l'éloigner davantage de lui, du foyer qu'ils avaient construit ensemble.

Ses pensées tourbillonnaient, l'angoisse prenant le pas sur la raison. Si quelque chose lui arrivait, que deviendrait leur enfant ? L'idée d'être séparée d'Aemond, de ne jamais pouvoir le retrouver, la terrifiait. Chaque battement de son cœur résonnait comme une menace sourde, lui rappelant qu'elle devait avancer, qu'elle ne pouvait pas s'arrêter.

En tournant un coin, elle aperçut des soldats s'affairant autour d'une porte barricadée. L'adrénaline monta en elle. Avait-elle la force de les confronter, de forcer son chemin ? L'angoisse de se retrouver face à des ennemis la paralysait presque. Elle hésita, consciente qu'elle était en terrain hostile. L'idée que sa vie et celle de son enfant dépendaient d'une fraction de seconde la terrifiait.

« Aemond... » murmura-t-elle encore une fois, mais cette fois, sa voix se perdit dans le tumulte, presque inaudible. Dans son esprit, elle se répétait que l'amour pouvait tout surmonter, mais à cet instant, elle se sentait totalement démunie.

L'ombre d'un homme passa au loin, et son cœur fit un bond. Était-ce Aemond ? Elle se redressa, les yeux écarquillés. Mais l'ombre disparut aussi vite qu'elle était apparue, laissant place à un silence inquiétant. Elle se maudit de douter, de ne pas avoir confiance en la force de leur lien. Chaque minute qui passait la plongeait davantage dans un désespoir profond.

« Aemond... » murmura-t-elle à nouveau d'un ton suppliant

Elle devait se déplacer, continuer, mais la fatigue l'assaillait. Sa douleur corporelle, résiduelle de l'accouchement, était une constante menace. Elle se traîna, se forçant à avancer malgré l'envie de se laisser tomber au sol, de pleurer et de crier. Tout autour d'elle, le monde semblait s'effondrer, et elle, seule dans cette tourmente, se battait pour préserver ce qui lui restait.

Soudain, un cri perça l'air, et son cœur s'emballa. Était-ce Aemond ? L'angoisse la submergea, et elle se précipita vers l'origine du bruit, l'espoir et la peur se mêlant en elle. Mais à chaque pas, elle se sentait de plus en plus vulnérable, comme si le destin lui jouait une farce cruelle. Elle était seule, perdue, et pourtant elle devait continuer à avancer pour retrouver celui qu'elle aimait.

Les cris d'Aemond résonnaient à travers les murs comme un appel désespéré. Shearazad sentit une vague d'adrénaline lui traverser le corps, l'incitant à aller de l'avant malgré la douleur lancinante qui lui déchirait le ventre. Chaque pas était une lutte, mais l'idée de retrouver son mari, de le voir à nouveau, lui donnait la force de continuer.

LOCKED || AEMOND TARGARYEN• Où les histoires vivent. Découvrez maintenant