Le rire sincère de Shearazad résonna doucement dans la pièce, un son léger et presque oublié qui, pendant un instant, chassa les ombres qui pesaient sur son esprit. Elle se sentit plus légère, comme si les mots de son amie avaient fait éclater une bulle de chaleur dans son cœur glacé.
Soraya, assise en face d'elle, sourit avec un air espiègle. « Oui, on peut dire ça comme ça, » répondit-elle, un éclat de malice dans les yeux. Elle n'était pas du genre à s'ouvrir facilement, encore moins à parler de ses relations personnelles, mais ce moment semblait spécial, comme une parenthèse douce dans l'obscurité qui enveloppait l'esprit de Shearazad.
« Dis-moi, comment est-il, cet homme mystérieux ? » demanda Shearazad, sa curiosité piquée et son esprit momentanément distrait de ses propres tourments.
Soraya baissa les yeux, un sourire rêveur flottant sur ses lèvres. « Il est... incroyable, vraiment. Il a ce sourire qui illumine la pièce, et ses yeux... par les Sept, ses yeux semblent percer à travers moi, comme s'il pouvait lire mon âme. »
Shearazad ne put s'empêcher de sourire, le cœur un peu plus léger en voyant son amie si heureuse. Elle posa doucement sa main sur celle de Soraya, savourant la chaleur humaine qui la ramenait à une certaine normalité. « Je suis contente pour toi, Soraya, vraiment. Tu le mérites. »
Soraya hocha la tête, mais elle fixa Shearazad avec un regard tendre et compatissant. « Et toi, Sheara... qu'est-ce que tu vas faire ? »
Le sourire de la princesse s'effaça légèrement, l'ombre de ses soucis revenant doucement la hanter. Ses yeux se perdirent un instant dans le vide, ses pensées dérivant vers l'incertitude de son avenir. « Je ne sais pas, » murmura-t-elle. « Chaque chemin semble si... brisé. »
Soraya, assise à ses côtés, resta silencieuse un moment, évaluant les paroles de son amie. Puis, d'un ton prudent, elle demanda : « Et Aemond ? »
Shearazad se crispa légèrement, son regard se durcissant presque immédiatement. « Je ne veux plus le voir, » déclara-t-elle sèchement. Mais cette dureté n'était qu'un masque, un voile pour dissimuler la tempête émotionnelle qui faisait rage en elle.
La vérité était bien plus complexe et douloureuse. Elle brûlait d'envie de le revoir, de sentir la chaleur de son regard sur elle, même si cela lui coûtait cher. Elle espérait secrètement qu'il viendrait toquer à sa porte ou qu'elle le croiserait par hasard dans les couloirs du château, un simple signe de sa part pour indiquer qu'il n'avait pas complètement renoncé à elle. Son absence lui pesait, comme un vide impossible à combler. Elle savait pourtant qu'il était là, quelque part dans ce même château, concentré sur les stratégies militaires et les alliances nécessaires pour maintenir le royaume sous la pression de Rhaenyra.
Soraya, observant attentivement les traits tendus de son amie, afficha un sourire discret, presque satisfait. « Tu as raison... tu mérites mieux, » dit-elle doucement, tout en serrant un peu plus fort la main de Shearazad. Ses mots étaient sincères, mais elle savait aussi que les émotions de la princesse étaient bien plus complexes qu'elles ne le laissaient entendre.
Shearazad secoua la tête doucement, le poids de ses choix la rendant de plus en plus lourde. « Peut-être... mais ça n'a plus d'importance maintenant, » murmura-t-elle. Elle savait qu'elle devait avancer, même si chaque pas lui coûtait un morceau de son âme. Les larmes avaient cessé de couler, même lorsqu'elle y repensait, elles semblaient révolues, refusant de venir inonder ses yeux, comme si son corps lui-même avait décidé de ne plus pleurer pour ce qu'elle avait perdu.
Si elle n'avait même plus le droit de verser des larmes à volonté, alors la seule chose qui lui restait vraiment, c'était l'enfant grandissant dans son ventre. Cet enfant était devenu son tout. Elle ne désirait plus que lui désormais, ce petit être fragile qui représentait à la fois son plus grand espoir et sa plus grande peur. Elle observait son ventre chaque matin, cherchant un signe, même infime, d'une légère bosse, espérant voir enfin son ventre s'arrondir, comme une promesse que malgré tout, la vie continuait.
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LOCKED || AEMOND TARGARYEN•
FanfictionL'enfance, avec ses rêves naïfs et ses ambitions démesurées, constitue souvent les moments les plus marquants de notre existence. Les visions d'un avenir radieux, les espoirs de grandir et de conquérir le monde, ainsi que les fantasmes de romance et...