LOCKED || AEMOND TARGARYEN•

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Aemond descendit de Vhagar avec une précipitation inhabituelle. Ses pensées étaient en désordre, mais une certitude, sombre et pesante, guidait ses pas. À peine eut-il touché le sol qu'il se précipita vers Blue, la dragonne bleue, celle qui avait toujours été aux côtés de Shearazad.

Le cœur d'Aemond battait à un rythme effréné, et avec chaque pas, il sentait une angoisse grandissante le saisir. Blue, en l'apercevant, poussa un long grognement, un son lourd de tristesse. Ses grands yeux fixaient son maître, pleins de supplication et d'incompréhension. Elle s'avança légèrement, comme si elle cherchait à lui expliquer ce qu'elle-même ne pouvait comprendre.

Aemond s'arrêta net, à quelques pas d'elle. Son regard se posa alors sur la large tache de sang qui maculait le sol. Le sang de Shearazad. Le monde autour de lui sembla s'effondrer en un instant. Ses yeux s'écarquillèrent, son visage pâlit tandis que son souffle devint court et irrégulier. L'effroi s'empara de lui avec une intensité foudroyante.

Il avança lentement, son regard balayant la scène. Là, non loin du sang, se trouvaient deux objets qu'il reconnut immédiatement : le collier en acier valyrien que Shearazad portait toujours et la bague argentée héritée de son père. Ces symboles intimes de sa femme semblaient désormais le hanter, jonchés sur le sol comme des témoins silencieux de la tragédie.

Une onde électrique traversa son corps, paralysant chaque muscle. Elle n'était plus là. Shearazad, sa femme, celle qu'il avait aimée et détestée dans la même mesure, celle avec qui il avait tout partagé, n'était plus. Ses jambes semblèrent vouloir céder sous lui alors que son esprit refusait d'accepter l'horrible vérité.

Blue poussa à nouveau un gémissement, presque suppliant, comme si la dragonne elle-même ne comprenait pas la perte de sa maîtresse.

Aemond semblait vouloir tombé à genoux devant la tache de sang, son regard perdu, vidé. Un cri silencieux traversa son être. Elle était partie, et avec elle, une partie de lui.

« SHEARAZAD ! » il appela comme si elle pouvait lui répondre, il étais persuadé qu'elle étais pas loin. Qu'elle étais encore en vie, même si le sang au sol lui disait le contraire. Le manque de son corps, lui laisser une onde d'espoir. De croire. De croire qu'elle étais encore, peut-être en vie.

« SHEARAZAD ! » appela-t-il encore, s'éloignant doucement de la scène alors que Blue continuer de pousser des grondements silencieux.

« SHEARAZAD ! » les objets appartenant à son épouse dans les mains. Il continua de marcher, de courir même. Sa voix se heurtait au silence clairière, ils croyaient voir le monde tournait autour de lui.

« SHEARAZAD ! »

Aemond criait, son désespoir résonnant dans l'air comme un coup de tonnerre étouffé. Il refusait d'accepter ce que ses yeux voyaient, ce que son cœur ressentait. Chaque appel désespéré de son épouse traversait la clairière vide, se heurtant au silence oppressant qui régnait. Shearazad ne répondait pas.

Mais il continuait d'avancer, de courir, comme si l'absence de son corps lui laissait encore une lueur d'espoir. Dans sa main, les objets qui lui appartenaient, son collier, sa bague, qu'il serrait avec force, comme des talismans, des preuves tangibles de son existence. Il s'accrochait à eux comme un naufragé à un morceau de bois en pleine tempête.

Chaque pas qu'il faisait semblait un peu plus creuser un gouffre sous ses pieds. Sa voix, déjà rauque de tant crier, se brisait à chaque nouvelle tentative. « Shearazad ! », criait-il, sa voix fendant l'air, comme une lame cherchant à percer le voile de la réalité.

Blue, la fidèle dragonne, continuait de grogner faiblement, sentant la douleur de son maître et partageant son chagrin. Ses yeux suivaient Aemond qui s'éloignait peu à peu, perdu dans une course vaine, poursuivant un fantôme qu'il ne pouvait rattraper.