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Le lendemain, le château se réveilla sous un ciel lourd et gris, comme si le temps lui même portait le poid des secret qui bouillonnait entre ses murs. Les ombres des jours passés semblaient encore hanter les couloirs des murs froide, tandis que les serviteurs vaquaient à leurs occupations avec une rapidité nerveuse, chuchotant entre eux à voix basse.

Shearazad se tenait dans ses appartements, son corps encore humide du bain qu'elle venait de prendre, laissant perler des gouttes d'eau qui s'accrochèrent à sa peau comme les souvenirs de la nuit précédente. Son regard se perdait dans la brume épaisse qui enveloppait la ville. Elle sentait le froid de l'air matinale se glissait sur sa peau que les servantes recouvrait de crèmes. Mais son esprit était bien trop occupait pour y prêter attention.

La porte s'ouvrît brusquement, et Tyana fit irruption dans la pièce, son visage fermé et son regard perçant. « Toi, tu me dois des explications, » déclara-t-elle d'une voix qui fit sursauter les servantes autour de Shearazad, occupait à la préparer pour sa rencontre matinale avec Alicent, la reine mère, qui semblait soudainement avoir retrouvé un intérêt pour sa petite fille par alliance.

« Laissez-nous, » ordonna Shearazad d'un ton ferme, mais calme. Les femmes échangèrent des regards, hésitant un instant avant de quitter la pièce, laissant derrière elles une tension palpable. Shearazad se tourna vers Tyana, qui la fixait intensément, ses yeux reflétant un mélange de frustration, d'inquiétude et de curiosité.

Elle se leva de son siège, « aide-moi à enfiler ma robe, » sa voix douce mais teintée d'une résolution nouvelle.

Tyana clignait des yeux, surprise par la demande soudaine, mais ne posa pas de questions. Elle s'approcha du lit où la robe en velours noir était étalé, richement orné de broderies pourpres et de dentelles délicates laissant son dos apparent. En silence, elle souleva le vêtement, ses doigts fin glissait le long du tissu, avant de se tourner vers Shearazad.

« Très bien, » répondit-elle, d'un ton plus calme, mais son regard noir toujours perçant, scrutant le visage de la princesse. Elle comprenait que ce moment de calme apparent cachait une série de questions intérieures. « Mais tu dois me dire ce qui s'est passé. Je ne peux pas t'aider si tu ne me parles pas Sheara. »

Shearazad laissa échapper un soupir, fermant les yeux un instant alors que Tyana glissait la robe sur ses épaules. Elle sentait le poid du tissu se posait sur sa peau, froid d'abord, puis réchauffer par la chaleur de son corps. « Ce qu'il s'est passé, » commença-t-elle, hésitante, « c'est que j'ai compris quelque chose d'essentiel hier soirs... quelque chose que je refusait de voir jusqu'à maintenant. »

Tyana attacha délicatement le corsage de la robe dans le dos de son amie marquant sa taille, ses doigts travaillant rapidement, mais elle ne pouvait dissimuler son interrogation non prononcée. « Et qu'est-ce que tu as compris ? » demanda-t-elle, sa voix se faisait plus douce.

Shearazad ouvrit les yeux et tourna son regard vers Tyana. « J'ai compris qu'Aemond ne reculera devant rien pour obtenir ce qu'il veut, » dit-elle d'un ton déterminé, « Et que veut-il à ton avis ? » demanda Tyana cherchant à cerner les intentions de sa meilleure amie. « Ma présence au Donjon rouge. » souffla-t-elle en se regardant dans le miroir, « un moyen de pression sur ma mère, sachant qu'elle n'attaquerai pas la ville si sa fille s'y trouvait. » elle se dirigea vers sa coiffeuse, détachant sa chevelure bouclée.

« J'ai compris que je n'étais rien de plus qu'un pion sur son plateau d'échecs, » murmura Shearazad, rédessinant chaque boucle dans une précision méticuleuse, veillant à ce que chaque mèche de cheveux trouve sa place dans le volume savamment étudié qui retombait sur ses épaules frêles.

« Mais un pion d'une grande importance tout de même, » ajouta-t-elle, un sourire effleurant ses lèvres tandis qu'elle observait son propre reflet dans le miroir. Elle enroula autour de son cou le collier en acier Valyrien qui avait appartenu à sa mère, ses doigts glissant sur le métal froid et ancien, une pièce d'histoire vivante.

LOCKED || AEMOND TARGARYEN• Où les histoires vivent. Découvrez maintenant