LOCKED || AEMOND TARGARYEN•

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Son corps tremblant et les larmes aux yeux, Shearazad sortit doucement de sa chambre, Lucerion encore dans ses bras. L'angoisse la saisissait à chaque pas. Le besoin d'une aide extérieure était devenu urgent ; elle ne pouvait pas affronter cette situation seule. En traversant le couloir, elle croisa des gardes qui, à la vue du bébé dragon, écarquillèrent les yeux et se déplacèrent rapidement, l'air préoccupé.

Cherchant frénétiquement un réconfort, elle arrêta une servante qui passait par là. « Où est Lia ? » demanda-t-elle, la voix tremblante de panique. Lia était la servante qui l'avait aidée à préparer l'environnement des dragons, celle en qui elle avait confiance pour ce genre de situation.

La servante, visiblement effrayée par la situation, répondit en bafouillant. « Je ne sais pas, princesse... Je l'ai vue sortir du château il y a une heure ou deux. »

Shearazad se sentit désemparée. Le désespoir grandissant, elle acquiesça d'un geste distrait. « Ok, merci. »

Sans autre choix, elle fit demi-tour, le cœur lourd de désespoir et d'impuissance. La pièce où se trouvaient les œufs devait être surveillée, et les deux autres œufs, encore intacts, réclamaient son attention. En retournant à ses appartements, elle essaya de contenir sa panique, conscient que chaque minute perdue était précieuse.

Elle avait besoin d'une aide pour comprendre et gérer les nouveaux-nés, pour s'assurer que tout se passait bien. En avoir deux c'était facile, mais trois allait arrivé d'un coup et elle étais pas sur de pouvoir gérer. Le bébé dragon dans ses bras, Lucerion, était un lien tangible avec un avenir qu'elle devait préserver coûte que coûte. La vision de l'œuf encore intact la hantait, la promesse d'une vie supplémentaire à protéger se mêlant à la douleur de la situation présente.

De retour dans ses appartements, Shearazad se dirigea vers la cheminée, les yeux rivés sur les œufs restant. Sa respiration était rapide, ses mains tremblaient tandis qu'elle essayait de calmer Lucerion, qui, bien qu'il fût maintenant plus apaisé, continuait de manifester une certaine agitation. La chambre était remplie de l'écho de ses pensées chaotiques et du bruit des œufs qui se fissuraient lentement, annonçant l'arrivée imminente des autres dragons.

En attendant l'aide qui se faisait désirer, Shearazad se demandait comment elle pourrait faire face à cette situation seule, surtout avec la menace que représentaient les éclore pour la sécurité de ses enfants de feu.

Une douleur aiguë et brutale se fit sentir dans le bas de son ventre, comme si des griffes acérées se serraient autour d'elle. Shearazad agrippa les barres de son lit, grimaçant sous la douleur et réprimant un cri. Ses dents étaient serrées au point de lui faire mal, et son souffle se faisait saccadé et bruyant. La douleur, ignorée et enfouie depuis trop longtemps, devenait maintenant insupportable.

Lucerion, dans ses bras, poussa un cri perçant, comme pour protester contre les mouvements brusques de sa maîtresse. Il se blottit contre elle, cherchant à apaiser la douleur par sa présence. Shearazad tenta de canaliser la douleur, de la dominer, et se dirigea à nouveau vers la cheminée, où les autres œufs attendaient encore leur éclosion.

Un craquement soudain et brutal la fit sursauter. Ses yeux se portèrent immédiatement sur les œufs restants. L'un d'eux, d'un gris bleuté, venait de se fissurer, laissant apparaître une tête de dragon massive, aussi grande que Lucerion. Le dragon, tout juste né, poussa un petit cri qui résonna faiblement dans la pièce, comme pour annoncer sa présence et revendiquer son espace.

Shearazad, malgré la douleur persistante, ne pouvait détacher son regard de l'œuf brisé. Le nouveau dragon, avec ses écailles grises et ses yeux vifs, sembla lui faire écho d'une manière presque réconfortante. Ses instincts maternels reprenaient le dessus malgré la souffrance physique. Elle était déterminée à protéger ces petites vies, même si le poids de ses propres douleurs et le stress de la situation pesaient lourdement sur elle.