Je fus réveillée par des conversations. Je me redressais aussitôt sur le sofa, arrangeais rapidement mes cheveux et me frottais les yeux.
- Est-ce que tu as dormis ici? demanda l'un des 2 garçons, que je n'avais pas encore identifié.
- Hum, oui... Je ne me sentais pas bien, donc je suis sorti prendre l'air, et j'ai accidentellement été enfermé en dehors du dortoir.
Je relevais la tête et fit face, penaude, à deux étudiants plus âgés que je n'avais encore jamais rencontré.
- Oh... si veux mon avis c'est tout sauf un accident! On a fait le même coup à John quand il est arrivé. Je suis Pierre et voici David.
Celui-ci me salua en s'asseyant près de moi.
- Tu es Annie c'est ça? Celle qui vient d'être transférée?
- Ça se voit tant que ça?
- Hormis le fait que tu te fais apparemment bizuté, tu commences à être connu!
- Comment ça? Moi je ne vous ai jamais vu.
- Ça n'a rien d'étonnant, reprit Pierre en s'asseyant à son tour. On vient de rentrer d'un voyage en France.
- Ah oui? Mais comment est-ce possible puisque vous faite parti de l'Institut?
- Parce que c'est l'Institut qui a tout organisé. C'était un peu comme un stage d'étude, on était installé dans un autre établissement de l'Institut.
- Je ne savez pas que ce genre de chose existait. Combien étiez-vous?
- Cinq: Nous deux, John, Naty et Claire. Ce n'est pas quelque chose dont on parle, c'est un peu comme un test pour ceux qui sont pressentis pour passer au niveau supérieur de l'Institut...
- Oh... mais je pensais que ça se faisait par le biais des tests, je me trompe?
Ils se lancèrent des regards hésitants mais ne me répondirent pas car Johann nous interrompit.
- Annie? Mais qu'est-ce que tu fais là... Pierre? David? Oh ce n'est pas vrai! Quand êtes vous rentrés?
- Hier soir, répondirent-ils en la prenant dans leur bras. Tout le monde dormait déjà...
J'aperçu Nina qui sortait du dortoir et lui fis signe, espérant qu'elle se joigne à nous mais elle me jeta un rapide regard avant de tourner les talons. Je ne lui en voulais pas pour ce qu'elle avait dit hier soir, ni même à Johann, enfin je ne crois pas.
- Tu as dormis ici?!
La voix de Johann me fit revenir à moi.
- Heu, oui, je me suis retrouvé enfermé à l'extérieur du dortoir.
- Je ne comprends pas, je suis désolé, je me suis rapidement rendormi et je n'ai pas remarqué que tu n'étais pas revenue.
- Écoutes, ça va, la nuit n'avait pas vraiment bien commencé de toute façon. Je vais prendre une douche.
- Ça marche. Tu viendras petit déjeuner avec nous, on a le temps, c'est dimanche.
***
S'il y a bien un truc que je n'aimais pas à l'Institut, c'était ses sanitaires communs à toutes les filles. La salle de bain était en fait une longue pièce avec d'un côté des cabines de douche et de l'autre des lavabos et des miroirs qui se recouvraient de buée à la moindre vapeur. La pièce était vide, je décidais d'en profiter. J'accrochais mes vêtements aux crochets prévus à cet effet et choisis une douche éloignée de l'entrée, tirant le rideau de douche blanc derrière moi. J'ouvris l'eau et me plaçais sous le rayon. Je sentais l'eau chaude couler sur mon corps, de ma tête, le long de mes cheveux et de mon dos, jusqu'à mes pieds. Je restais ainsi immobile un long moment, profitant de la chaleur ambiante, avant de commencer à me laver les cheveux. Je me rinçais et éteignis l'eau pour les démêler lorsque j'entendis un bruit.
Je risquais un "Il y a quelqu'un?" mais personne ne répondis. Je passais ma main derrière le rideau pour prendre ma serviette mais elle ne semblait plus être là où je l'avais laissé. Des bruits de pas résonnèrent de nouveau, se rapprochant de moi. Je reculais aussitôt au fond de la douche, m'éloignant le plus possible de ce bruit. J'étais toute seule, complètement nue, et il y avait quelqu'un dans la pièce, j'en étais sûre maintenant. Je vis une silhouette passer derrière le rideau, revenir sur ses pas, et s'arrêter face à moi. Je ne pouvais voir qu'une vague forme, il était donc impossible de reconnaître la personne mais il s'agissait de quelqu'un de taille moyenne et plutôt élancé, ce qui me laissa penser que c'était une fille, en plus du fait que nous nous trouvions dans les sanitaires des filles. Je me risquais à m'approcher du rideau pour tenter de distinguer des traits familiers à travers le tissus blanc et de mettre un nom sur cette silhouette. J'étais si proche du rideau que la personne qui restait parfaitement immobile de l'autre côté devait probablement me voir. Je commençais déjà à frissonner, j'étais trempée et de l'eau continuait de s'écouler de mes cheveux. Je tendis la main pour tirer le rideau lorsque celui-ci bougea sous mes yeux, je sentis aussitôt une vive douleur au visage me faisant perdre l'équilibre: uncoup de poing ! Je glissais sur le sol jonché d'eau et tombais dans la douche.
J'entendis alors une voix grave grogner un vague "aïe, merde" avant de s'adresser à moi: "garde tes distances". La porte claqua presque aussitôt. J'essayais de me lever pour partir à la poursuite de mon agresseur. En me levant je sentis qu'un liquide couler sur mon visage, en y portant la main je découvris avec horreur que j'avais le nez en sang. "Merde..." fis-je à mon tour. Je tirais le rideau pour chercher mes affaires mais elles avaient toutes disparues.
- Oh ce n'est pas vrai, marmonnais-je, quelle bonne plaisanterie... Je suis nue, sans serviette ni vêtements!
- Annie? Je reconnu aussitôt la voix de Johann et fus étrangement étonnée de l'entendre.
-Je suis là, fis-je en passant le bras hors de la douche.
- J'ai trouvé tes affaires par terre dans le couloir... Tout va bien?
- Vois par toi-même, fis-je en lui présentant mon visage.
- Qu'est ce qui t'est arrivé?!
Je m'habillais puis lui racontais tout, en veillant à ce que mon nez ne recommence pas à saigner alors qu'elle me démêlait les cheveux.
- Mais qui était-ce?
- Je n'en sais rien, répondis-je. Je pense que c'était une fille. La voix était grave mais elle n'avait rien de naturelle, comme si on se forçait à parler avec une grosse voix. Et la silhouette était bien celle d'une fille, j'en suis sûr, mais qui?
Je l'observais dans le miroir face à moi, elle tressait mes cheveux avec attention mais semblait songeuse. Peut-être avait-elle une idée de qui avait bien pu me faire ça, mais je ne voulus pas la questionner à ce sujet. Ce n'était pas en en parlant que j'arriverai à oublier cette affaire. Elle releva la tête lorsqu'elle eut fini et me sourit.
- Merci Johann.
- Oh je t'en prie, c'est normal.
- Non vraiment, je ne sais pas ce que j'aurais fait si tu n'étais pas arrivé.
- Allons manger tu veux, sourit-elle de nouveau.
__________________________________________________________________________
On a passé les 100 votes/étoiles!! :D Merci beaucoup, c'est grâce à vous!
J'espère que ce nouveau chapitre vous a plus! Deux nouveaux personnages viennent de faire leur apparition, Pierre et David, qu'en avez-vous pensé? Continuez à lire et voter! Encore merci ;)

VOUS LISEZ
GraceBlacke
JugendliteraturSuite à de nombreuses guerres, la monarchie a été réinstaurée en Europe. En prévision d'une énième guerre, les Etats européens ont choisi de créer un seul et unique Royaume, plaçant la famille GraceBlacke à la tête de toutes les autres. Cette fa...