Chapitre 51 | Confessions 2.

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"Je vais tout t'expliquer. Est-ce que tu as ton collier?" me demanda Estelle en s'asseyant près de moi.

Je fis oui de la tête avant de le retirer. Je le lui tendis mais elle ne le prit pas, à la place elle sortit un petit pochon en velours rouge bordeaux de son sac et en défi le nœud. A mon grand étonnement, il contenait un petit soleil en argent, le même que mon pendentif. Je restais un instant silencieuse, mes yeux allant d'un bijou à l'autre, cherchant une quelconque différence, mais ils étaient parfaitement identiques. Je me tournais vers Audrey qui m'adressa une moue désolée.

- Tu le savais? demandais-je.

- Oui, mais je préférais que ce soit elle qui t'en parle.

J'acquiesçais avant de faire face à Estelle.

- La première fois que je t'ai vu, j'ai eu l'impression de t'avoir déjà rencontré avant. Et puis j'ai rapidement remarqué ton pendentif, parce que j'avais un bijou similaire chez moi, expliqua-t-elle. L'autre soir, je voulais simplement vérifier qu'il s'agissait du même et je suis désolé d'avoir fouillé dans tes affaires.

- Heu... D'accord. Où est le collier qui va avec ton soleil?

- Il n'y en a pas.

- Ah bon? On me l'a remis comme ça pourtant.

- Qui ça, on?

- A l'orphelinat. On me l'a remis le jour de mon départ, c'est apparemment le seul bien de valeur que j'avais en ma possession lorsque j'y suis arrivée. Et donc, qu'est-ce que c'est si ce n'est pas un pendentif?

Elle défit le mécanisme à l'arrière du bijou, le piqua sur ses vêtements au niveau de la poitrine et le referma, le soleil tenant en place tout seul.

- C'est une broche. Celle-ci est à ma mère, elle y tient énormément mais elle a accepté de me la prêter. Je me suis dit que ça t'aiderait à comprendre si tu voyais que j'ai la même.

- D'où tient-elle ce bijou?

- Du château. Cette broche est un symbole, c'est le même soleil que sur les armureries de la famille royale. Ma mère a travaillé au service des GraceBlacke, c'est à cette occasion qu'on lui a remis.

- Tu es en train de me dire que mon pendentif est en fait une broche, et qu'elle vient du château?

- Je suis en train de te dire que si tu tiens cette broche de ta famille, il y a des chances pour que celle-ci ait travaillé au château, ou y travaille encore aujourd'hui.

- Je ne sais pas quoi dire... Est-ce que c'est sérieux? Est-ce qu'on parle de partir à la recherche de ma famille? fis-je, tout à coup étourdie.

- Je ne veux pas te faire de faux espoirs Annie, mais il est possible que l'on te reconnaisse au château.

- Oui, enfin le Prince ne m'a pas reconnu alors... soupirais-je en m'affalant sur le banc.

Estelle releva immédiatement et fit les gros yeux. Je ne dis rien de plus alors elle se tourna vers Audrey.

- Figures-toi qu'avant que tu n'arrives notre amie s'apprêtait à me raconter sa rencontre avec le Prince, que dis-je, notre bien aimé...

- PRINCE LOGAN ALEXANDER DE GRACEBLACKE, finirent-elles en chœur et en riant.

Elles se tournèrent vers moi, insistante, attendant mon récit. Je me lançais et leur expliquais tout dans les moindres détails, comme demandé. Le choc frontal, les lunettes cassés, la visite du centre d'Europa, le petit déjeuner, sa disparition aussi rapide que son apparition, à quel point je me sentais stupide et honteuse de ne pas l'avoir reconnu. Elles compatirent à peu près autant qu'elles rirent, mais cette conversation me mit du baume au cœur.

Au final, pour preuve de ma cécité, nous avons fait la liste des indices que j'avais face à moi et que je n'avais pas su mettre bout à bout: la tenue incognito lunette et casquette, sa surprise lorsque je n'ai pas réagi en le voyant, sa connaissance de la ville et de son histoire, le fait qu'il se soit assis dos aux gardes sur la place royale, son faible sourire face à la statue de la Princesse, sa volonté d'être discret, le fait qu'il habite à Europa, que personne ne le connaisse à l'Institut pour garçon et enfin, le fait qu'il se soit présenté comme Alex, diminutif d'Alexander, comme dans Prince Logan Alexander.

J'étais encore plus mortifiée qu'au début de la conversation, si cela était possible. Pour ma défense, je ne l'avais jamais vu avant ce fameux lundi matin, et je n'avais aucune idée de ce à quoi il ressemblait. C'était, à mon humble avis, une très bonne excuse. Quoi qu'il en soit, il fallait que je le revoie, ne serait-ce que pour essayer d'éclaircir les choses. Et je savais par où commencer, le Mary's Coffee.

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Alors qu'avez-vous pensez des explications d'Estelle? Assez convaincant? 

N'hésitez pas à voter ou commenter, ça fait toujours plaisir ;D

J'en profite d'ailleurs pour vous remercier pour les 200 votes accordés à GraceBlacke! C'est génial, merci beaucoup! 

GraceBlackeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant