GraceBlacke

Chapitre 70 | Le bal 10.

- Annie! Où est-ce que tu étais passé? me pressa Audrey à mon retour. Tu as disparue après ta danse avec le Prince...

- Je sais oui, je suis désolée! Je ne me sentais pas très bien, et Logan m'a fait accompagner dans un endroit calme.

- Et est-ce que ça va?

- Oui, j'ai pu parler avec lui quand il est venu me voir et ...

- Il est venu te voir? demanda Estelle, apparemment surprise.

- Oui, c'est un ami attentionné, souriais-je, et je pense qu'il finira par me donner accès à la bibliothèque.

- Parfait, sourit-elle en retour. La soirée touche à sa fin, on devrait y aller avant que tout le monde ait la même idée.

- Très bien, acquiesçais-je, avant de la suivre vers le vestiaire, Estelle sur les talons.

Cette dernière avait raison, il y avait déjà du monde venu récupérer leurs affaires. Nous prîmes donc place dans la file d'attente, qui continuait de s'agrandir à mesure que des convives sur le départ s'y ajoutaient.

Des bruits de pas pressés se firent entendre dans le hall alors qu'un jeune homme remontait la file d'attente. Ses yeux verts se verrouillèrent sur moi et il se dirigea dans ma direction sans la moindre hésitation alors même que toutes les têtes se tournaient sur son passage.

- Vous alliez partir sans dire au revoir !? lança-t-il une fois à ma hauteur.

- Heu non, mais je... bafouillais-je, surprise de revoir mon cavalier anonyme.

- Cela ne se fait pas! Ce ne sont pas des manières !

- Je ne pensais pas que cela était nécessaire, souriais-je face à son expression outrée.

- Nécessaire? Bien sûr que c'était nécessaire! J'ai passé un superbe moment en votre compagnie et vous vous êtes littéralement évaporée. J'avais peur de ne pas vous revoir avant que vous partiez pour de bon... confia-t-il en s'avança encore vers moi. 

- Me voilà, soufflais-je en constatant la proximité qui s'était installée entre nous, mes yeux scrutant les siens.

- Vous voilà, murmura-t-il comme un écho. Et ni une, ni deux, il m'embrassa.

Il déposa un baiser léger comme une caresse sur mes lèvres, puis il prit mon visage entre ses mains et m'embrassa pour de vrai. Je ne saurais dire combien de temps cela dura mais c'était comme si nous étions seuls au monde. Il finit par me relâcher, à bout de souffle, et un petit sourire se peignit sur ses lèvres, ses yeux brillants d'une étincelle malicieuse.

- Je sais que vous pensiez que ce n'était pas judicieux, mais je ne sais pas si j'aurais la chance de vous revoir un jour... et j'en avais terriblement envie! sourit-il de plus belle.

Je lui souris tout en me mordant la lèvre inférieure, mes yeux ne se détachant pas des siens. Je ne savais pas quoi lui répondre, j'étais un peu secouée, mais surtout heureuse qu'il ait osé venir me trouver.

- Je vous dis donc au revoir, Demoiselle à la robe vert émeraude... fit-il en s'inclinant légèrement devant moi.

- Au revoir, riais-je, le rouge aux joues.

- Mesdemoiselles, ajouta-t-il avec un signe de tête à l'intention de mes amies, toujours debout de part et d'autre de moi, silencieuses mais amusées.

Il me lança un clin d'œil et s'éloigna avant d'emprunter un escalier et de disparaître.

- Oh. Mon. Dieu. fit presque aussitôt Audrey. Mais qui était-ce?