GraceBlacke

Chapitre 68 | Le bal 8.

Le nouveau chapitre est enfin là! Désolée pour le retard! J'ai mis pas mal de temps à l'écrire alors j'espère qu'il vous plaira ;)

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Je m'avançais vers lui, dos aux autres filles et un large sourire se peignit naturellement sur mon visage.

- Votre Altesse...

- ...La révérence, souffla-t-il.

- Pardon?

- Fais-moi une révérence Annie, répéta-t-il entre ses dents. Le protocole...

- Oh! fis-je en exécutant une révérence parfaite, ce qui m'impressionna moi-même je dois bien l'admettre. Je suis quelque peu étourdi et je me trouve présentement embarrassée d'avoir failli au protocole, exagérais-je. Que votre Altesse royale veuille bien m'excuser.

Un léger rictus apparut sur son visage alors qu'il faisait un effort pour conserver un visage solennel.

- Vous l'êtes.

- Je vous en remercie. Je m'appelle Annie, votre Altesse, et je tenais à vous souhaiter un joyeux anniversaire. Puisse cette année vous être bénéfique et vous apporter tout ce qui fera votre bonheur.

Il eut un petit sourire, un vrai cette fois-ci.

- La Couronne de GraceBlacke vous remercie de votre présence ce soir, récita-t-il mécaniquement, il est important que chaque habitant de notre beau royaume se sente membre à part entière de la communauté et nous espérons que votre présence ici en témoigne.

- En effet. Je remercie son Altesse de m'avoir accordé un peu de son temps... bien que cela ait été extrêmement court, ajoutais-je en appuyant sur la fin de la phrase, espérant lui faire passer un message.

Par chance il sembla comprendre et ajouta :

- Il est vrai que cet entretien fut bien trop court et je serais à même de vous accorder plus de temps si vous acceptez de m'accorder une danse. Ou deux, sourit-il.

- C'est pour moi un honneur que votre Altesse le propose, honneur que je ne saurais refuser.

Il se leva aussitôt et me présenta son bras. Je m'y accrochais et il me conduisit jusqu'à l'escalier. Je fixais le bas de ma robe, tentant de ne pas me prendre les pieds dedans, de ne pas glisser, trébucher ou quel qu'autre chose qui entraînerait inévitablement ma chute. La tête me tournait déjà un peu, je ne voulais pas augmenter mes chances de tomber. Logan sembla sentir mon inquiétude car il pressa doucement ma main, qui était toujours posée sur son avant-bras. Ce geste amical me rassura et me mit en confiance. Je relevais donc la tête et fus étonné de voir autant de paires d'yeux tournées vers nous.

- Ce n'est pas trop étourdissant d'avoir autant de monde qui te regarde?

- Cette fois-ci je ne suis pas sûr que ce soit pour moi, me confia-t-il, un sourire dans la voix. Ils se demandent probablement qui est la superbe créature qui a le privilège de danser avec le Prince.

- Le Prince, hein? Ce n'est pas bizarre du tout de t'entendre parler de toi à la troisième personne, plaisantais-je sans relever son compliment. Il semblait d'humeur taquine ce soir.

- Eh bien, tu t'y feras! sourit-il. Ça m'aide à garder du recul vis-à-vis de tout ça, m'expliqua-t-il avec un vague geste de la main. Il y a Logan et il a le Prince. C'est plus facile ainsi, conclu-t-il en me prenant par la taille.

- Je vois. C'est vrai que ce ne doit pas être facile tous les jours... Je prenais la mesure de ce que je disais alors que je voyais tous ses yeux rivés vers moi, certains moins amicaux que d'autre...

Je les voyais désormais tous. A se chuchoter des choses, probablement des critiques ou des moqueries. A nous fixer d'un air dédaigneux, ou pire d'un regard noir, comme si nous leur avions fait quelque chose de mal. Cela valait notamment pour les filles des escaliers, celles dont l'attente venait d'être prolongé par ma faute. Il y avait aussi celles qui se tenaient toujours au bord de la piste, à attendre leur tour. Elles ne voulaient toutes qu'une seule et unique chose, danser avec le Prince, être celle qui a la chance de danser avec le Prince. D'une certaine façon j'étais devenue la fille à la robe rouge, celle qui était enviée de toutes les autres. Certes je n'étais pas Céline, mais elle avait dû recevoir autant de mauvais regard que moi à cet instant.

Malgré tout, je continuais de danser avec Logan, danser étant peut-être un grand mot puisque nous ne faisions que tourner lentement sur place en discutant mais cela me suffisait amplement. Nous en étions déjà à la seconde danse et je commençais à être un peu fébrile. Je sentais les regards sur nous et j'étais toujours aussi tendue, voire un peu nauséeuse, ce que Logan remarqua:

- Ne fais pas attention à eux, d'accord?

- Plus facile à dire qu'à faire.

- Fais comme s'ils n'étaient pas là. N'oublie pas que tu es masquée, personne ne sait vraiment qui tu es.

Encouragée par ce rappel je posais ma tête contre son torse, provoquant immédiatement des réactions dans l'assistance.

- Oh non, désolée Je crois que j'ai empiré la situation...

- Mais non, ils s'offusquent toujours pour un rien, au moins tu viens de leur donner une vrai raison de l'être, me rassura-t-il, sourire aux lèvres.

- Contente que tu le prennes si bien, soufflais-je en fermant les yeux, sans m'arrêter de danser.

- Tu sais, je commençais à croire que tu ne viendrais pas me voir, que la file d'attente t'en avais dissuadé, finit-il par chuchoter à mon oreille.

- Ne dis pas n'importe quoi, je n'aurais manqué de danser avec toi pour rien au monde, répondis-je en me redressant un peu trop rapidement, ce qui me provoqua un léger vertige.

- Je te remercie, sourit-il. Il m'observa un instant et son visage se durcit. Tout va bien? Tu m'as l'air bien pâle...

- Je, oui... je me sens juste un peu barbouillée.

- Tu as mangé quelque chose?

- Trois fois rien. Mais j'ai peut-être un peu trop bu...

- Très bien, on va finir cette danse, et ensuite je te fais conduire dans un endroit plus frais.

- Merci Alex, fis-je, penaude.

Il me fixa un instant avec un drôle d'air sur le visage. Je réalisais alors que je venais de l'appeler Alex.

- Excuses-moi, Logan...

- Ce n'est rien, c'est juste que peu de personne m'appelle ainsi...

Par chance la musique se termina rapidement, mettant fin à ce moment gênant, et il me raccompagna au bord de la piste en me poussant doucement dans le dos.

- Steven?

- Votre Altesse?

- Pourriez-vous accompagner Annie auprès d'Aurore? Je pense que cela serait préférable.

- Bien sûr, par-ici mademoiselle Annie.

- Merci Steve, répondit-il avant de se tourner vers le regroupement de filles qui s'était formé là.

Steven me fit passer par une porte dérobée derrière laquelle le bruit environnant était légèrement étouffé. Mais je me sentais de plus en plus nauséeuse et la tête me tournais toujours.

- Nous y sommes, m'informa Steven alors que nous arrivions à hauteur d'une porte entrebâillée. Je reste dans le couloir si besoin.

Une femme d'âge mûr m'invita à entrer. Elle comprit aussitôt l'urgence sur mon visage et m'indiqua les sanitaires où je me précipitais pour vomir...