Prologue. « Y'aura pas de retour en arrière »

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J'étais là, comme un con devant sa chambre d'hôpital.

Tous mes zins étaient rentrés dedans, et moi j'arrivais pas à bouger. La porte s'était refermée sur Tarek quelques minutes avant et moi j'étais resté là. Même lui il arrivait à entrer putain !

Moi j'étais pas prêt à la voir comme ça. Si y'avait bien une personne que je supportais pas de voir dans cet état à part mon frère et mes darons, c'était bien elle. 

J'avais vraiment trop peur de la perdre. Putain j'aurais encore préféré qu'elle me largue comme une grosse merde. Parce que là, une fois que ce sera fait, y'aura aucun retour en arrière possible. Il y avait tellement peu d'espoir que j'étais sûr que j'allais la perdre.

« Je dis pas ça pour être méchant. T'es un bon gars, je le sais, et c'est pour ça que je te dis ça. T'es jeune, fais le bon choix », m'avait dit son père.

Ça avait tellement sonné comme une fatalité. Et le gars avait été bienveillant avec moi alors qu'il allait peut-être perdre un de ses gosses. Plus courageux tu meurs. Pendant ce temps moi j'étais planté dans un putain de couloir qui sentait la soupe et la javel au lieu de les soutenir.

« J'ai juste un conseil ; barres-toi maintenant si tu penses que tu pourras pas supporter. Parce que si ça finit mal, elle sera plus jamais la même, tu la retrouveras jamais. Alors c'est soit tu l'abandonnes maintenant, et je sais que c'est ce qu'elle préférerait, ou alors t'assumes mais ça va te pourrir la vie »

Ses paroles raisonnaient encore dans ma tête et je revoyais ses yeux bleus glacials me regarder avec gravité. Il m'avait jamais parlé aussi sérieusement. Je comprenais pas comment il arrivait à garder son calme dans cette situation. Le gars avait un self-control incroyable.

– Tu comptes entrer à un moment ?

Je sursautai en entendant la voix de mon reuf à côté de moi. Je pensais qu'il était déjà dans la chambre.

– Ouais ouais, j'arrive t'inquiètes, dis-je en lui donnant une tape sur l'omoplate.

Mon frère acquiesça, mais je voyais bien qu'il en croyait pas un mot. Je lui en voulais pas : moi non plus j'en croyais pas un mot.

Il me pressa rapidement l'épaule avant de s'engouffrer dans la chambre.

Maintenant j'avais deux choix ; soit je suivais Jehk', soit je prenais l'ascenseur.

Je poussai un léger soupir en ricanant tout seul.

Au fond, je savais que ma décision était prise depuis longtemps.

Jim MorrisonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant