Depuis quelques mois, depuis les vacances de Noël en fait, j'essayais de passer à autre chose. En vrai de vrai, j'y étais quand même bien arrivé. Mais franchement on m'avait pas rendu la tâche facile. À chaque fois que j'avais été posé avec mes gars il en avait toujours fallut un pour mentionner la handballeuse. Ça m'avait cassé les couilles de pas arriver à ne pas penser à elle. Putain surtout que j'étais avec Hana quoi.
J'en avais à l'appel des exemples où on m'avait refoutu en pleine face le fait que tout le monde kiffait Maëlle et qu'effectivement j'étais plus avec cette meuf que tout le monde idolâtrait. Exemple type quelques mois en arrière, une journée où il avait fait un temps de merde et où les gars étaient posés chez moi défoncés ou en bad, y'avait plus rien à fumer :
– Putain Elma elle me manque, avait balancé mon reuf en soupirant.
D'autres soupirs avaient suivis et moi j'avais rien dit, tiraillé entre le fait qu'elle me manquait effectivement et le fait que je la détestais toujours d'avoir décidé de tout arrêter sans mon avis.
– De ouf, on se fait limite chier sans sa tête de chieuse, avait dit Nek.
– Avec ses blagues de merde là... avait continué Fram, le meilleur public de Maëlle.
– Et puis son rire et son sourire de débile... avait ajouté Flav.
– Sah même moi elle me manque alors que je l'aime pas, avait râlé Mek.
Cette mauvaise foi. On savait très bien qu'il la kiffait, c'était sa petite reus chiante.
– Vous êtes au courant qu'elle est pas morte hein ? avait dit Raphaël, provoquant deux trois ricanements.
– Moi ça va elle me manque pas, avait dit Zer2, maintenant elle peut pas se liguer contre nous avec Stine, Julia et Alice. Parce que c'est quand même la pire des quatre.
– Grave, c'est l'élément perturbateur des Cavaliers de l'Apocalypse, avait ri Sneazz.
– J'avoue en fait elle me manque pas non plus, avait finalement dit Jehk. Qu'elle reste en Norvège le plus longtemps possible, j'ai pas envie de réentendre ses « Maxiiiiime... Eh Maxime tu fais quoi ? ».
Son témoignage avait provoqué l'hilarité générale, et je lui donnai même un rire franc. C'est vrai que la handballeuse adorait faire chier mon reuf. Quand elle l'appelait pas Henry elle faisait tout pour le faire craquer en empiétant sur son territoire.
– Ouais, si, elle manque quand même, avait conclu Nek quand les rires s'étaient calmés.
– En tout cas on a pas l'air de lui manquer nous, avait dit Fram. Vous avez vu son Insta ?
Évidemment. C'était d'ailleurs une des raisons pour laquelle j'avais eu du mal à passer à autre chose. Avec son putain de sourire sur chaque putain de photo, quand c'était pas des photos d'elle en plein match, volant avec le ballon en main.
Je crois que la soirée chez Mekra et Framal durant laquelle elle avait fait une petite arrivée surprise ça m'avait refoutu mes sentiments en pleine gueule. Je pensais que j'arrivais lentement à passer à autre chose et au final j'avais dû me maîtriser comme jamais pour être impassible.
J'étais en couple bordel, et quand elle était entrée avec sa putain de dégaine de rebelle américaine en veste kaki et bottes, ça avait été comme si Hana avait jamais existé. Pourtant ma meuf avait bien débarqué plus tard et elle m'avait pas lâché. Sauf que mes pensées avaient pas lâché Maëlle. J'avais essayé de la mater discrètement toute la soirée, pour apercevoir son grand sourire et entendre son rire plein de joie de vivre.
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Jim Morrison
FanfictionÀ la base, j'avais pas envie de me retrouver à Paris. Mais bon, j'allais pas cracher sur l'opportunité. Je laissais presque toute ma vie derrière moi, mais je me doutais pas qu'il suffise d'une côte fêlée et d'une cheville cassée pour me trouver une...