Chapitre 62. « And the last known survivor stalks his prey in the night »

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J'étais de retour sur Paris après un weekend bien trop court à mon goût. Mais bon, il fallait bien une fin à tout.

Deen n'était pas encore rentré mais rien ne nous avait jamais empêché de squatter chez l'un chez l'autre pendant l'absence du propriétaire des lieux.

C'était donc chez lui que je passai la fin de mon dimanche, avachie devant une série sur son canapé. Je ne savais même pas ce que je regardais. Un bail de fille morte mais qui n'était peut-être pas morte dont les copines (mais on sait pas vraiment si elles sont si copines que ça et qui sont censées avoir quinze ans mais paraissent mille fois plus adultes que moi) se font harceler par un type bizarre qui leur envoie des messages chelous. Enfin bref, comme un dimanche quoi.

Alors qu'une fille était complètement flippée par une fille aveugle, quelqu'un sonna à la porte, me faisant sursauter. Il était 22h passée et je me demandais qui pouvait rendre visite à Deen à cette heure-là.

Je me dirigeai vers la porte en traînant des pieds et l'ouvrit sur une fille assez grande au teint halé.

– Je peux vous aider ? demandai-je poliment.

– T'es qui toi ?

D'accord, ça commençait bien.

– Je te retourne la question.

– La meuf du gars qui habite ici.

Je haussai les sourcils en retenant un rire. Mais celui-ci sortit malgré moi :

– Pardon ?

La grande brune s'engouffra dans l'appartement en me cognant l'épaule :

– Vas-y j'ai pas ton temps là ! Deen ?

Je me retournai doucement en levant les yeux au ciel, plus amusée par la situation qu'autre chose. J'en connaissais un qui était dans la merde.

– Il est pas là, cherche pas. Mais tu veux un café, des gâteaux, une clope peut-être ?

Elle ressortit vivement de la chambre de Deen, visiblement énervée :

– Fais pas la maligne toi, tu me connais pas, tu peux être contente que je t'ai pas encore éclatée.

Je ris doucement ; si elle, elle croyait me faire peur. J'en mettais deux comme elle au sol.

Elle se rapprocha de moi et me toisa du haut de ses talons. Seulement une courte distance séparait nos deux fronts :

– Je suis désolée mais t'es pas mon genre, déclarai-je en m'écartant légèrement.

– Ouah j'ai juré, me vénère pas la vie je vais te défoncer !

C'était beaucoup trop facile de faire monter des gens comme elle en pression. Il fallait encore me laisser quelques minutes et elle péterait un câble.

– T'es qui déjà ? me demanda-t-elle finalement.

Ah, on y était !

– La meuf de Deen, dis-je en lui adressant un sourire narquois.

Elle me regarda de haut en bas d'un air méprisant :

– Pff, il coucherait jamais avec ça.

Et bah pourtant si tu savais !

– Demandes-lui si tu veux. En attendant c'est moi qui était chez lui et qui sait où il est en ce moment et toi qui le cherche. Il faut pas être un génie pour savoir qui de nous deux est la meuf du gars et laquelle est juste une pouffe de passage qui a trop cru à ses belles paroles.

Jim MorrisonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant