Putain de rappeurs de merde, putain de rappeurs de merde, putain de rappeurs de merde. C'était la seule phrase qui résonnait dans ma tête depuis qu'Eff Gee m'avait appelé.
Raphaël et moi nous étions précipité dans le premier métro et je flippais comme j'avais rarement flippé auparavant. Eff ne nous avait pas donné plus d'explication, n'en ayant pas reçu davantage lui-même ; il savait simplement que l'accident n'avait pas été excessivement grave mais il ne connaissait pas pour autant l'étendu des dégâts.
Je les déteste, putain mais qu'est-ce que je les déteste !
Dans ma tête et dans mon cœur, c'était Bagdad ; j'étais terrifiée à l'idée qu'il soit arrivé quelque chose à Deen et Jehkyl, j'avais une envie folle de les frapper pour me faire ressentir autant de peur, et j'avais envie de me frapper à l'idée que la dernière fois que nous nous étions vu, Deen et moi nous étions engueulé.
Si c'était grave et que notre dernière discussion avait été aussi violente...
Dans le métro, j'avais complètement abandonné mon apparence de femme forte et restai blottie contre le torse de mon jumeau, le visage caché sous un des pans de son blouson, tandis que Raphaël me tenait fermement contre lui en me chuchotant des paroles rassurantes. Mais je sentais une certaine tension dans sa voix, et s'il n'était pas aussi angoissé que moi, il n'était certainement pas serein non plus.
Nous descendîmes enfin à la station la plus proche de l'hôpital avant de nous précipiter dans la rue.
– S'ils ont rien je te jure que je vais les tuer, fulminai-je.
– Mel attends...
Je marchais vite et je sentais que mon frère voulait me retenir d'entrer en trombe dans le service des urgences. Mais j'avais trop besoin de savoir que Deen allait bien et l'attente dans le métro avait déjà été presque insurmontable.
– Mel, ralentis s'il te plait, ça sert à rien d'y aller dans cet état-là...
Mais au contraire, j'augmentai la cadence. Je l'entendais à peine, trop concentrée à éliminer mes pensées les plus sombres ; s'il lui était vraiment arrivé quelque chose je me promis de le haïr jusqu'à la fin de ma vie.
Je débarquai dans le hall des urgences une poignée de minutes plus tard et jetai un œil aux alentours pour essayer de repérer une tête connue. Je vis finalement le bonnet d'Ivan, ce dernier étant assis sur une chaise le visage fermé. L'expression qu'arborait Eff à côté de lui n'était pas plus rassurante et je sentis la panique commencer à m'envahir.
Putain de merde, faites qu'ils n'aient rien de grave.
Je tentai de garder ma contenance et me dirigeai vers eux d'un pas décidé :
– Ils sont où ? lâchai-je. Il s'est passé quoi ?
Leurs têtes se levèrent vers moi, puis Ivan m'adressa un faible sourire rassurant :
– T'inquiète Elma, plus de peur que de mal. Ils faisaient les cons en gova, Jehk roulait un peu trop vite, ils se sont foutu en travers du périph. Ils ont eu de la chatte, y'avait personne derrière.
Quelle bande d'abrutis finis putain !
– Ils sont où ? demandai-je pour la seconde fois, avec plus d'agressivité cette fois.
– Deen il est a la machine à café, là-bas, dit-il en m'indiquant un couloir.
Avant que je ne puisse m'y précipiter, Eff me retint par le poignet, tandis que mon frère me disait d'y aller doucement :
– Attends, Deen ça va. Mais ils font des examens à Jehk', il a pris un sale coup à la tête. Le déglingue par trop s'il te plait, il a besoin de toi là.
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Jim Morrison
FanfictionÀ la base, j'avais pas envie de me retrouver à Paris. Mais bon, j'allais pas cracher sur l'opportunité. Je laissais presque toute ma vie derrière moi, mais je me doutais pas qu'il suffise d'une côte fêlée et d'une cheville cassée pour me trouver une...