Chapitre 105. « I try to picture me without you but I can't »

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Je sais que certaines d'entre vous préféraient un chapitre en une seule fois, mais je m'étais pas rendue compte d'à quel point il était conséquent... Vraiment, il était gigantesque, même moi ça m'a saoulé en le corrigeant. Donc voilà, c'est la première partie. Bonne lecture, et merci beaucoup pour tous vos commentaires ces derniers jours, vous êtes les meilleurs ! ❤

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– Maëlle...

J'ouvris les yeux automatiquement à l'entente de mon prénom, mon cœur battant la chamade à l'idée de revoir ma mère.

– Maman ?

La lumière toujours trop aveuglante m'empêchait de distinguer mes environs.

J'entendais simplement une voix résonner près de mon oreille tandis que mes yeux essayaient de s'habituer à la clarté.

J'avais comme l'impression d'être sous l'eau, et d'entendre les sons de très loin.

Puis à force d'essayer, je pus distinguer de plus en plus d'éléments autour de moi ; d'abord une télé accrochée à un mur vert en face de moi, puis une fenêtre à ma gauche devant laquelle trônait une chaise et une table sur roues. Et à ma droite...

Dad ? m'exclamai-je, un grand sourire sur les lèvres.

Mais celui-ci ne sembla pas m'entendre.

Il était assis sur une chaise près du lit sur lequel j'étais allongé, les coudes sur le matelas, et gardait la tête baissé, soutenu par ses poings sur son front.

Je t'en supplie réveille-toi, murmura-t-il.

Je suis là Papa, je suis réveillée !

Encore une fois, il ne sembla pas m'entendre.

Il releva tout de même lentement la tête, et j'eus envie de crier en voyant son air si désespéré. Ses yeux étaient rouges et de gigantesques cernes s'étaient creusées sur son si beau visage.

Je suis rien sans toi p'tit cœur... Tes frères, ta sœur, et toi, vous êtes ma seule raison de vivre.

Sa voix se brisa à la fin de sa phrase et il se passa fébrilement une main sur le visage.

Je vais passer pour un putain d'enculé mais c'est pas grave, je vais le dire quand même. Quand ta mère est morte, je me suis dit qu'au moins il me restait toi. Parce que... Putain parce que je savais très bien que quand vous êtes né j'allais perdre mon p'tit garçon. Mais je me raccrochais au fait que tu serais encore là toi quand il partirait. Que je serais pas tout seul pour surmonter sa mort. Mais j'ai jamais pensé que tu puisse partir en premier, que tu puisses me laisser seul.

Il marqua une légère pause. Ses pensées étaient un peu extrêmes, mais je ne savais pas comment j'aurais pensé à sa place.

Parce qu'à la base, je pensais plus jamais aimer. Je pensais que j'allais finir ma vie avec des coups d'un soir et ça m'allait très bien. Je m'en foutais, je vous avais vous. Et puis, heureusement, Fanny est arrivée. Avec Sohel, et puis avec Zoé. Alors maintenant je sais que je serai plus seul.

Je ne remercierai jamais assez Fanny pour avoir déboulé dans la vie de mon père et pour l'avoir porté vers le haut. Tout le monde avait besoin d'une Fanny dans sa vie.

– Attention par contre, je te connais, me fais pas dire ce que j'ai pas dit, reprit mon père dans un rire jaune. Ça veut pas dire que je te donne l'autorisation de partir.

Jim MorrisonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant