Chapitre 33. « Just because of you, I'm beging on you, you know it's for you »

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– Il s'est passé quoi avec Bigo ?

J'étais posée avec Ken sur la terrasse du chalet que nous avions loué pour notre weekend. C'était le premier soir. Ces quelques jours à la montagne avaient été improvisés pour profiter des derniers moments de calme que nous pourrions partager ensemble. Les albums et EP n'allaient pas tarder à sortir, les gars avaient prévu mille choses avant leurs sorties, et puis bien vite quelques tournées allaient commencer.

Je n'avais pas reparlé à Deen depuis l'incident de l'autre soir. De toute façon, je n'avais rien à lui dire, il allait devoir ramer s'il voulait se faire pardonner. Son insulte avait encore du mal à passer.

Je soupçonnais Ken de se douter de la relation que Deen et moi entretenions depuis quelques temps. Il avait été assez patient pour ne rien demander avant, mais le froid qui s'était installé entre nous l'avait probablement décidé à enquêter.

Je soupirai, les bras croisés sur la poitrine pour me réchauffer. Il faisait particulièrement froid sur cette terrasse. J'avais eu envie de rentrer pour me mettre près du feu mais m'étais ravisée lorsque j'avais vu que Eff et Deen s'y trouvaient.

– Ça fait quelques temps qu'on couche ensemble, dis-je enfin.

– Ça je sais, je parle pas de ça.

Je l'interrogeai du regard. Je voulais savoir s'il l'avait deviné tout seul ou si Deen lui avait parlé.

– Faut être con pour rien voir, surtout en passant autant de temps avec vous. Mais t'inquiètes je pense que Flav' et moi on est les seuls à avoir capté.

Je hochai la tête. J'étais un peu soulagée que Deen n'ai rien dit. Ça prouvait que je n'étais pas juste une simple conquête et qu'il me respectait un minimum, même si les mots qu'il avait employé l'autre soir allaient à l'encontre de ce respect.

– Quand j'ai quitté Alex, on a posé quelques bases, lui expliquai-je : on s'amuse, rien de plus et pas d'exclusivité. Sauf qu'il y a quelques jours il m'a vu avec un gars dans un bar et il a pété un câble, et ses mots ont dépassé sa pensée.

Ce fut à son tour de m'interroger du regard.

– Il m'a traité de pute, dis-je en soupirant. Mais c'est pas ça le problème, c'est qu'il l'a dit en voulant me blesser. C'est l'intention qui m'a vénère.

Ken, qui avait d'abord tiqué face à l'insulte de notre ami, soupira finalement, l'air désespéré :

– Il est con quand il s'y met ! Je suis sûr qu'il le pensait pas mais ça me vénère quand même.

– T'inquiètes, je le prends pas personnellement. Et c'est ton frère, je veux jamais que tu prennes partit dans nos histoires.

– Tranquille, vous êtes grands, tant que ça empiète pas sur le reste du crew je vous laisse avec vos merdes. Et t'as raison de pas le prendre pour toi, c'est juste sa putain de fierté qui en a pris un coup. Je suis sûre qu'on aurait tous réagis pareil, on est des gros hmar avec les meufs.

Je lâchai un petit rire. C'était pas moi qui l'avait dit.

– Ce qui m'énerve surtout c'est qu'un marché c'est un marché putain, je fais ce que je veux, il a pas son mot à dire. C'est vraiment de la mauvaise foi.

Ken était totalement d'accord avec moi mais ne prenait pas parti pour autant et je lui en étais reconnaissante : la dernière chose que je voulais c'était de monter mes amis les uns contre les autres.

Nous passâmes la journée suivante sur les pistes. Il n'y avait personne, c'était génial ! Raphaël et moi passions pour des gros bourges avec notre bon niveau de ski : merci papy pour ton argent, si mon père ne te détestait pas, on aurait peut-être pu s'entendre !

Jim MorrisonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant