– Du coup t'es pompier toi c'est ça ? demanda Ken à mon père après qu'ils eurent fini de parler de rap.
Celui-ci avait spécifié à mes amis qu'il ne voulait pas qu'ils le vouvoient car je cite : « je suis pas assez vieux pour ça, je respire la jeunesse ».
Mon père acquiesça.
Cela faisait plus de trois heures que nous étions entassés dans la chambre d'hôpital de mon frère à parler de tout et de rien. Heureusement que Raphaël n'avait pas de camarade de chambre parce qu'il se serait sûrement fichu en l'air avec tous nos gloussements.
– Ouais, bah ça a jamais trop plu à ces deux-là, dit-il en nous désignant mon frère et moi de la tête, mais il faut bien gagner sa vie. À la base je voulais être pompier de Paris mais j'aurais jamais pu les élever en parallèle et puis ça, ça leur aurait vraiment, mais alors vraiment pas plu.
En même temps nous avions déjà perdu notre mère, alors devenir orphelin à cause d'un incendie quelconque, on pouvait avouer que c'était assez flippant. Je n'aimais pas parler de ce sujet alors je décidai de faire dévier la conversation :
– Oh au fait ça fait deux jours que t'es là mais je t'ai même pas demandé comment il allait mon burrito !
Mon père ricana avant de m'asséner une claque derrière la tête qui fit rire l'assemblée :
– Je te permets pas de parler de ma fille comme ça ! Et sinon elle va bien, franchement c'est le meilleur gosse que j'ai jamais eu, rien avoir avec vous deux là, les suppôts de Satan. Elle va devenir quelqu'un de bien, elle.
Je fis une moue faussement vexée :
– On en reparlera quand Raphy il sera à la tête d'une exploration spatiale et qu'il découvrira une planète habitable dans une autre galaxie.
– Oh nan mais je me fais aucun soucis pour lui, je le sais depuis le début qu'il a pris tout le talent et les neurones dans le ventre de votre mère, me taquina-t-il.
– C'est tellement agréable d'être le chouchou, s'extasia Raphaël en croisant ses mains derrière sa tête. Tu devrais essayer un jour Mel !
Je lui tirai la langue.
Les gars autour de nous étaient silencieux et suivaient notre gentille dispute d'un air amusé, comme un match de tennis.
Nous continuâmes notre querelle pendant quelques minutes, nos amis ajoutant leur grain de sel çà et là, puis mon père se leva. Il était visiblement l'heure pour lui d'aller prendre son train :
– Bon, bah je crois que c'est l'heure de rentrer auprès de ma fille préférée !
Je levai les yeux au ciel et il se dirigea vers le lit de mon frère puis s'y assis pour lui parler :
– Raph tu fais gaffe à toi, s'il te plait. Arrêtes de jouer avec ta santé, t'as plus cinq ans, tu sais très bien que ça va pas aller en s'arrangeant alors arrêtes de vouloir faire le bonhomme. Petit con vas. Bon et puis encore une fois, je suis super fier de toi pour les championnats. Allez, dit-il en attirant mon frère contre lui avant de le serrer dans ses bras, à plus mon grand.
Il se releva et checka tous les gars dans la pièce, mais avant qu'ils puissent faire de même avec Ken et Deen, ceux-ci l'arrêtèrent :
– On vient avec vous, de toute façon Deen faut qu'il parle à Elma et moi j'ai un truc à faire après.
Je me demandais si ce « truc » ne s'appelait pas Agathe, une fille qu'il fréquentait depuis quelques années et avec qui il avait une relation aussi conflictuelle que passionnée. Il allait falloir que je le cuisine à l'occasion.
VOUS LISEZ
Jim Morrison
FanfictionÀ la base, j'avais pas envie de me retrouver à Paris. Mais bon, j'allais pas cracher sur l'opportunité. Je laissais presque toute ma vie derrière moi, mais je me doutais pas qu'il suffise d'une côte fêlée et d'une cheville cassée pour me trouver une...