BONUS 3 : « Je vous aime, mais vous êtes vraiment des putain de beusenots »

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– Alors, Burb, tu paniques pas... Mais y'a un truc qui va pas avec Juju.

Samedi, 23h, j'étais en posé avec Eff, Ivan et Tarek après avoir aidé ce dernier à emménager. 

Le meilleur pote de ma meuf avait décidé de quitter Dijon après que la mère d'Elyas se soit barré, et il s'était naturellement rapproché de sa sœur de cœur. Maintenant le père et le fils vivaient à deux rues de chez nous, pour le plus grand bonheur de Maëlle.

Jude approchait maintenant de ses un ans. Maëlle était sur la route depuis le début d'après-midi parce qu'elle avait joué un match dans le Sud de la France la veille, donc Nek avait été chargé de prendre soin de notre fils jusqu'au lendemain. Je culpabilisais déjà assez de m'être plus ou moins débarrassé de lui pour la journée, alors j'avais vraiment pas besoin que mon kho m'appelle pour me sortir ce genre de connerie.

– Comment ça y'a un truc qui va pas avec Jude ? paniquai-je aussitôt, me redressant brutalement du canapé sur lequel j'étais avachis quelques secondes plus tôt.

Mes zins me jetèrent des regards ahuris en m'entendant parler de leur neveu en de tels termes.

– Je sais pas, il est bizarre, il mange pas, il arrête pas de pleurer, on dirait qu'il a mal quelque part.

– Et c'est moi que t'appelles ? l'agressai-je tout en cherchant mes affaires au milieu des cartons dans le nouvel appart de Tarek.

– Bah t'es son daron, tu voulais que j'appelle qui ? Elma alors qu'elle est à Nice ?

– J'sais pas, un putain de médecin par exemple ! Vous êtes encore chez toi ?

– Ouais.

– Emmène-le aux urgences, je vous rejoins là-bas.

– Ouais, euh... Ouais... Ok !

La panique dans la voix de mon kho me rassurait pas du tout. Putain il fallait que la première fois que mon fils tombe malade il soit pas avec moi.

Avec Maëlle, on était épuisés en ce moment : Jude ne faisait toujours pas ses nuits, je donnais tout pour essayer de gérer mon label qui avait maintenant un an, elle donnait toutes ses forces pour son équipe afin de finir l'année 2018 en beauté, et ce, de plus en plus fatiguée par sa grossesse. 

Ouais, parce que Madame était enceinte, mais elle essayait de le cacher un maximum pour être sûre de pouvoir jouer le mondial qui aurait lieu en France dans deux mois. Le gynéco avait eu la malencontreuse idée de lui dire que ce serait pas trop risqué qu'elle y participe, alors ça l'avait boostée plus que jamais.

– Qu'est-ce qui se passe ? s'agita Tarek.

– J'en sais rien, lançai-je tout en enfilant mon blouson. Askip Jude va pas bien, faut que j'y aille. Je peux te prendre la camionnette ?

Tarek acquiesça avant de se contorsionner pour sortir les clés de la vago de sa poche et de me les jeter.

– Cimer gros.

Sur ces mots, je dévalai les escaliers à toute allure et me précipitai vers la camionnette que le Dijonnais avait loué pour son déménagement. À peine deux minutes plus tard, je fouillais l'appart à la recherche du carnet de santé de Jude, et moins d'une demi-heure plus tard, après avoir foncé sur le périph', je me retrouvai à chercher mon fils aux urgences pédiatriques.

Putain j'étais complètement flippé. 

Jude était tellement petit, j'avais trop peur qu'il ai choppé un truc grave. Surtout que c'était mon premier gosse, alors je me remettais en question h24. Si ça se trouve c'était de ma faute, j'avais peut-être dû lui donner un truc qu'il avait pas digéré, ou je l'avais pas assez couvert en l'emmenant chez Ken, ou alors il traînait un truc depuis un moment et je l'avais même pas remarqué. 

Jim MorrisonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant