Chapitre 102. « Don't let me be gone »

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Petit mot pour prévenir les plus sensibles d'entre vous : certaines images dans ce chapitre pourront peut-être vous choquer, donc si vous aimez pas trop tout ce qui est sang, blessures, toussa toussa, sachez qu'il y a quelques lignes pas très reluisantes. Voilà voilà !

Bonne lecture, bisous !

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Même si j'étais plutôt un gars détente en général, il m'était arrivé de stresser dans ma vie. Mais putain je pensais pas que c'était possible d'angoisser autant.

Depuis l'appel de Tyler, l'angoisse me tordait les boyaux. Littéralement. J'avais limite envie de gerber.

On savait rien. Juste que Maëlle était partie courir, personne savait quand, et qu'elle avait disparu.

Alors avec Raph on avait emprunté la gov de Mekra et on s'était taillé direction Dijon avec mon reuf, Jazzy et Eff. On parlait pas depuis qu'on avait commencé à rouler, on se chiait simplement dessus chacun de notre côté. Raphaël était à 190, on pouvait vraiment pas perdre de temps, même si ça changerait probablement rien à l'histoire.

Nos gars avaient voulu venir avec nous quand ils avaient su, mais on avait franchement pas le temps d'attendre qu'ils trouvent un moyen de locomotion alors on s'était barré sans demander notre reste. Ils se chiaient tous dessus aussi, j'en étais sûr.

Bordel, et je l'avais laissée me tej' cette putain de chieuse !

Un peu avant une heure du mat' on débarqua devant chez son daron, où stationnaient déjà deux bagnoles de flic.

On entra en trombe dans la maison, en se battant complètement les couilles de ce que les keufs nous disaient, attendant juste de trouver Tyler et d'avoir des explications.

On le repéra vite, assis sur le canap', penché en avant avec le visage enfouis dans ses mains. Fanny était à côté de lui et passait affectueusement une main dans ses cheveux, l'autre posée sur son bras. J'aperçus le parrain de Maëlle, Kamel, dans un coin. Il discutait avec un flic et avait l'air d'essayer de négocier quelque chose.

– Putain P'pa, c'est quoi ce bordel ?

Tyler sursauta en entendant la voix suppliante de son fils. Je sentais que Raph allait pas tarder à craquer.

Le père se leva pour donner une accolade à son fils, fébrile. Mais Raph se libéra vite de son étreinte :

– S'il te plait, explique, j'en peux plus là.

Je m'approchai de la famille pour entendre ses explications :

– J'en sais pas plus que ce que je vous ai dit. On taffait tous aujourd'hui, elle devait prendre son train en début d'après midi, elle a juste laissé un mot disant qu'elle allait courir et quand on est rentrés le soir elle était pas là. On l'a appelé avec cinq téléphones différents, on tombait toujours sur la messagerie. J'ai pris mon vélo pour aller voir dans la forêt si je pouvais la trouver, que dalle, alors j'ai appelé les flics. Mais ils sont pas très efficaces ceux-là, dit-il en haussant le ton à l'adresse d'un grand chauve derrière moi.

– T, arrête... tenta de tempérer Kamel qui avait pourtant l'air aussi vénère que l'américain.

– Monsieur, je vous ai déjà dit de vous calmer, fit le flic d'un ton sec.

Tyler s'approcha du keuf avec un air menaçant. Du haut de son mètre quatre-vingt-dix il faisait au moins deux têtes de plus que l'autre :

– Me calmer ? Alors que ma gamine s'est peut-être fait enlevée par un cinglé ? Ou alors au fond d'un ravin par zéro degrés ? Il est où le putain d'hélico que vous m'aviez promis y'a deux heures hein ? Il est où putain ?

Jim MorrisonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant