Chapitre 98. « And I thought of us back to the time you were lying next to me »

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Putain de bordel de merde. Pourquoi étais-je si gentille déjà ? J'aurais dû m'abstenir d'accompagner Ophélie à la gare. Cette dernière, une fille de ma promo, était très sympathique, et nous avions bien rigolé jusqu'à son départ, mais j'étais maintenant à pieds sous une averse plutôt remarquable.

Un déluge en plein de mois de janvier. Rendez-nous la neige bordel !

Mais bon, un léger détail avait illuminé ma soirée à la gare, et j'avais hâte de le raconter à mes amis, déjà probablement arrivés au chaud chez moi.

J'y parvins finalement à mon tour, ayant couru le plus vite possible tout en essayant de ne pas me casser la figure. Je m'essuyai vivement les pieds sur le paillasson puis ouvris la porte déjà déverrouillée à la volée.

Du rap résonnait dans le salon, et depuis l'entrée, je voyais seulement la tête de Ken dépasser. Celui-ci ne tarder pas à poser son regard sur moi :

– Wesh Princesse ! Putain, t'es tombée dans la Seine ?

Je posai mes clés et tentai d'enlever mes chaussures mouillées.

– Bordel, je suis gaugée, j'ai faillis me noyer au moins six fois.

Quelques rires me répondirent tandis que je pendais ma veste en cuir : encore une idée de génie de sortir en simple veste sans regarder la météo.

– Putain les gars, vous devinerez jamais qui j'ai vu à la gare, lançai-je en attachant mes cheveux mouillés en un chignon rapide tout en me dirigeant vers le salon.

Quelques têtes se tournèrent vers moi, et je pus distinguer les personnes qui s'étaient incrustées chez moi durant mon absence : le S-Croums, Raph, les filles, et... Deen ?

– Bah t'es là toi ? dis-je avec étonnement.

Pendant presque un mois, Deen et moi ne nous étions vu qu'en coup de vent à cause de ses projets. Ça promettait pour la suite ! Mais bon, il avait de l'inspi, Eff et lui étaient vraiment déterminés à monter leur label, et je ne pouvais pas être plus heureuse de le voir comme ça.

Parce que même si Monsieur Deen Burbigo faisait croire à tout le monde qu'il s'en battait les couilles de tout, je savais bien que son manque de productivité impactait grandement sur son humeur. Lui qui était d'un naturel ronchon, je vous laissais imaginer le genre de Deen que nous avions tous eu à supporter, moi la première.

– Quel accueil, lança-t-il pour me répondre. Ça fait plaisir en tout cas !

– J'avoue Elma, zéro reconnaissance envers ton mec, fit Idriss. Il se décarcasse pour venir, et toi tu lui lances juste ça. Bah bravo hein !

J'éclatai de rire avant de lui montrer mon majeur. Quel fouteur de merde !

– Ah ouais, et maintenant tu fais un doigt à Fram, continua Doum's. Putain c'est pas beau ça Elma. Franchement tu me déçois.

– Eh ! Vous avez quoi contre moi là ? Déjà vous êtes chez moi, je trouve que c'est pas mal.

– C'est autant chez nous que chez toi, déclara Hakim.

J'haussai les épaules ; pas faux ça.

– Ça change rien au fait que j'ai eu un accueil de merde, grogna Deen.

S'il voulait un bon accueil...

Je fis danser mes sourcils tout en me dirigeant vers lui, mes cheveux toujours dégoulinants, et ôtai mes chaussettes mouillées en les brandissant devant moi.

Deen sembla comprendre qu'il était dans la merde puisqu'il me lança un regard menaçant :

– Je te jure que si tu fais ça je te quitte.

Jim MorrisonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant