Chapitre 129 «... For now, I will stay alive »

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JOYEUX NOËL ❤

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Dire que j'étais paumé aurait été un euphémisme.

Je savais plus ce qui se passait dans mon corps ni dans ma tête, c'était Tchernobyl partout.

J'avais la meuf que j'aimais devant moi, en larmes et enceinte.

Enceinte putain.

J'avais pas encore réalisé, pour moi c'était encore une vaste supercherie, même si on venait de s'engueuler à mort à cause d'elle.

Mais le pire, c'était que pour l'instant j'avais pas le temps d'y penser. Normalement quand on t'annonçait que t'allais avoir un gosse, t'étais surpris, dépité, ou extrêmement heureux. Là, j'avais limite pas eu le temps de me faire à l'idée puisque le téléphone de Maëlle avait sonné, et j'avais commencé à flipper à mort, oubliant totalement le fait que j'allais sûrement devenir daron.

La gorge serrée et les larmes aux yeux face à ce coup de fil, j'étais lentement en train de capter que je venais sûrement de perdre la femme de ma vie. Et mon gosse du coup. 

Parce que je venais de perdre mon reuf.

Tentant de retenir mes larmes, j'avais envie de crever en imaginant la douleur que Maëlle devait ressentir, là, ses cheveux retombant sur les côtés de sorte à me cacher la vision son visage, tandis qu'elle serrait ma main de toutes ses forces, comme pour se raccrocher à la vie.

Je vous en supplie, faites que je la perde pas, me surpris-je à prier.

Changé en statue par l'émotion, tout ce que j'arrivais à faire c'était regarder ma meuf pleurer. Pour la première fois depuis qu'on était ensemble, j'étais tellement triste et j'avais tellement peur que j'arrivais pas à la soutenir. J'avais l'impression que ça faisait une éternité que j'étais dans cette position.

Ce fut seulement quand Maëlle lâcha ma main pour se jeter à mon cou que mon corps se mit à bouger à cause du choc.

Elle murmura une première phrase au milieu de ses sanglots, mais je réussis pas à l'entendre, alors je lui demandais de répéter.

– Il... Il va... Il va avoir des poumons, lâcha-t-elle finalement avant de fondre de nouveau en larmes.

Le carnaval de Rio dans mon corps.

Les yeux écarquillés, je me rendis compte que j'avais retenu mon souffle depuis que la handballeuse s'était accrochée à moi, et je poussai donc un immense soupir avant de refermer mes bras autour du maigre corps de ma copine de toutes mes forces, fermant les yeux.

– Redis-moi ça, soufflai-je, le cœur battant à mille à l'heure et peinant à croire en ses mots.

La handballeuse s'écarta de moi, me laissant entrevoir ses joues baignées de larmes et ses yeux brillants, mais pour la première fois depuis trop longtemps à mon goût, elle avait l'air heureuse. Elle eut un petit rire au milieu de ses larmes, peinant visiblement à croire elle aussi en ses propres paroles :

– Il va avoir des poumons, répéta-t-elle. Mon frère va avoir des poumons.

Ce fut à mon tour d'avoir un petit rire nerveux, puis je l'attirai de nouveau vivement contre moi.

Raphaël allait vivre. Mon reuf allait être sauvé putain !

Et j'allais pas perdre Maëlle.

Et...

– Putain je vais être daron, soufflai-je en me remémorant les récents événements, m'immobilisant immédiatement dans les bras de ma meuf.

Elle s'écarta de nouveau de moi et, alors que quelques minutes plus tôt elle avait eu l'air totalement horrifiée par la pensée d'avoir un gosse, son visage était maintenant illuminé du sourire plein de bonheur et de joie de vivre qui lui était caractéristique.

Jim MorrisonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant