Chapitre 50. « Say goodbye to all your friends »

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Le soir même, fraîchement revenue de ma confrontation avec mes désormais anciens amis, je rejoignis mon père chez Raphaël. Ces cons n'arriveraient pas à m'empêcher de profiter des deux hommes de ma vie.

– Ah cool t'es là ! me lança aussitôt mon père. On bouge à l'hôpital, ton abruti de frangin fait une rechute depuis deux jours mais il veut pas se décider à consulter.

Il était en train de préparer le sac de mon frère qui lui, était recroquevillé sur son lit avec un aérosol.

Je me ruai vers mon Raphaël et commençai à caresser ses cheveux.

– Ça t'apprendra à faire le malin, lui lança sèchement notre père alors que Raphaël était pris d'une quinte de toux.

Il ne fallait pas se méprendre, mon père aimait Raph plus que tout, mais quand celui-ci agissait comme un idiot quant à sa santé, il pouvait devenir un vrai con. Je pouvais le comprendre, il était mort d'inquiétude pour nous tous les jours depuis notre naissance, et le comportement de mon frère ne lui rendait pas la vie plus facile.

– Je te jure, t'aurais mieux fait de rester à la maison si t'es pas foutu de t'occuper de toi, continua-t-il à râler.

Il mis un dernier sweat dans le petit sac de voyage et le referma. Je me chargeai de reposer l'aérosol et aidai Raph à se relever. Il tanguait pas mal mais ça allait le faire.

– C'est bon je m'en occupe Mel, dit mon père en plaçant le bras de mon frère sur ses épaules pour qu'il s'appuie sur lui. Allez viens mon grand.

– Lâches-moi j'ai plus quatre ans, parvint à articuler Raph entre deux quintes de toux.

– Ta gueule, y'a pas moyen que tu descendes trois étages sans ascenseur.

– Mais c'est bon je me débrouille, j'ai pas besoin de toi.

Raphaël se débattait tandis que mon père le tenait fermement sous les bras. Je levai les yeux au ciel ; ce que ces deux-là pouvaient être fatiguant quand ils s'y mettaient.

– Raph, soit tu te laisses faire, soit je t'en colles une pour que ça t'assomme.

Mon frère grogna mais se laissa quand même porter, et la descente se fit sans altercation.

L'égo des hommes, je vous jure...


[...]


Le lendemain après-midi, alors que mon père était à l'hôpital avec Raphaël, je passai rapidement chez Antoine parce que celui-ci voulait apparemment me parler. Je l'aimais beaucoup, mais j'avais tout le temps de le voir alors que le temps avec mon père m'était précieux.

En arrivant sur son palier, le stress commença à monter. Et s'il avait appelé les autres ? Je n'avais aucune envie de les voir et tournai donc les talons pour redescendre les marches, mais une porte s'ouvrit derrière moi :

– Elma t'inquiètes y'a que moi.

Je me retournai et levai la tête pour apercevoir la silhouette d'Antoine dans l'embrasure. Il m'avait probablement vu arriver depuis l'une des fenêtres donnant sur la rue.

– Si tu mens je te jure que je t'en retourne une et je me barres en courant, le menaçai-je.

Il se contenta de me sourire du genre « ouais je sais que t'es une malade, je prendrai pas le risque ».

Je me décidai donc à entrer dans l'appartement. Je scrutai les environs à la recherche d'un quelconque Nekfeu ou Deen Burbigo mais ne trouvai ni l'un ni l'autre. Antoine ne m'avait pas menti. Je me tournai alors vers lui, resté debout dans l'entrée :

Jim MorrisonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant