Je débarquai à l'aéroport d'Orly le 20 décembre après avoir achevé ma compétition de handball. Nous avions été éliminé trois jours auparavant et avions gagné notre match pour la cinquième place la veille, contre la Hongrie. La finale allait se jouer le lendemain et opposerait l'Espagne à la Norvège. Je n'avais pas pu rester encourager Stine et Nora mais je suivrai le match à distance, plus que prête à voir la Norvège gagner.
Je n'avais prévenu aucun des gars de la date de mon arrivée et comptai bien surprendre mes amis. J'avais seulement mis Alice et Julia dans la confidence, nos retrouvailles avaient été plutôt larmoyantes à l'aéroport, et elles m'avaient annoncé que la soirée du jour se déroulait chez Hakim et Idriss. Je déposai donc mes affaires chez Alice (n'ayant plus d'appartement à Paris), laissai cette dernière ainsi que Julia partir chez nos amis en premier, et quelques heures plus tard, je toquai à la porte de l'appartement des frères.
J'explosai de rire face à la tête d'Hakim : il se tenait là, sans rien dire, les yeux et la bouche grande ouverte, sans qu'aucun son n'en sorte.
– Putain je connais ce rire ! lança Théo derrière lui.
– Princesse c'est pas sérieux ?!
Hakim me donna une brève accolade et me laissa rentrer. Je balayai la pièce des yeux à la rechercher de la personne la plus importante à mes yeux, Raph, mais ne le trouvai pas.
Mais mes yeux ne tardèrent pas à se poser sur quelqu'un d'autre et je courus littéralement dans les bras de Ken, qui se précipitait déjà dans ma direction. Nous nous entrechoquâmes et nos bras ne tardèrent pas à s'enrouler autour de l'autre. Ça m'avait tellement manqué ! Je voulais rester ici toute ma vie. Mais nous nous détachâmes finalement et nous regardâmes dans les yeux en souriant comme des benêts, sans rien dire. Il n'avait pas changé, il était même toujours aussi bronzé que cet été, probablement le résultat de son séjour en Californie quelques jours auparavant.
– T'as maigri, me dit-il finalement, les yeux plissés par son sourire.
– C'est parce que je me nourris pas uniquement de kebabs là-haut.
Nous nous sourîmes encore quelques secondes, puis je revins à la réalité et embrassai tous nos amis.
Lorsque mon regard se posa sur Deen, mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Je pestai intérieurement contre moi-même : je n'allais jamais m'en remettre, c'était pas possible. Il était vraiment beau. Sa masse musculaire plus importante témoignait de sa motivation à continuer de fréquenter la salle de sport. J'avais quand même pu profiter de sa tête via les réseaux sociaux, me faisant souvent du mal, mais le voir de nouveau en vrai était complètement différent. J'avais envie de lui enlever sa casquette et de passer ma main dans ses cheveux comme j'avais l'habitude de le faire.
Son regard se posa brièvement sur moi avant qu'il ne détourne les yeux d'un air gêné. Il était flagrant qu'aucun de nous ne savait comment réagir. Je me dirigeai vers lui en évitant soigneusement de croiser de nouveau son regard et lui fis simplement la bise avant d'investir un autre coin de la pièce, le plus loin possible de lui. Je n'avais pas envie de sentir mon ventre se tordre toute la soirée.
Mon frère n'était toujours pas là et j'étais quelque peu déçue.
– Il arrive, il avait des dossiers à déposer à la fac j'crois, dit Idriss qui avait probablement compris qui je cherchais.
En effet le trajet allait être long : Raphaël était maintenant inscrit en Master 2 et ses cours se trouvaient dans la banlieue Sud de Paris.
Je m'installai donc sur les canapés, juste à côté de Ken, pour compenser notre temps de séparation, et celui-ci passa un bras sur mes épaules et m'attira contre lui. On était bien à la maison.
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Jim Morrison
FanfictionÀ la base, j'avais pas envie de me retrouver à Paris. Mais bon, j'allais pas cracher sur l'opportunité. Je laissais presque toute ma vie derrière moi, mais je me doutais pas qu'il suffise d'une côte fêlée et d'une cheville cassée pour me trouver une...