Chapitre 65. « No you'll never gonna make this far »

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Mes premières semaines en Norvège avaient été très compliquées. Malgré la beauté du pays et la gentillesse des gens, j'avais eu énormément de mal à m'acclimater à ma nouvelle vie loin des personnes que j'aimais tant.

Puis les choses s'étaient tellement vite enchaîné que je n'avais plus trop eu le temps d'y penser. J'avais un emploi du temps précis de mes appels en France, et malgré leur vie rocambolesque, mes amis ne manquaient jamais nos rendez-vous. Le lundi c'était Raphaël, le mardi était le jour de Ken, le mercredi celui d'Antoine ou de Julia, le jeudi celui de Maxime (par qui j'avais des nouvelles de Deen puisque lui et moi ne nous parlions plus) ou de Stine, le vendredi celui de Tarek et Hugo, le samedi celui d'Alice, et le dimanche celui de ma famille. Nous avions aussi créé une conversation sur messenger, conversation qui partait en couilles quatre-vingt-dix pour cent du temps, et sur laquelle j'avais nommé tout le monde à ma façon.

Nous étions déjà à la fin de novembre et je n'allai pas tarder à rentrer chez moi pour les vacances de Noël. J'avais vraiment très hâte ! Même si je m'étais lié d'amitié avec deux filles de mon équipe, personne ne pourrait remplacer mes petits Français.

C'est dans le froid Norvégien que je sortis de mon appartement vraiment très spacieux pour rejoindre mes deux amies dans un bar, emmitouflée dans mon manteau et mon écharpe, mon nez étant la seule chose qui dépassait de mon visage. Nous allions fêter ce soir la sélection de Nora en équipe de Norvège pour l'Euro, pour une énième année consécutive. Elle et moi savions très bien que son équipe allait écraser la mienne.

Parce que oui, la nouvelle était tombée hier soir et j'étais enfin sélectionnée auprès des internationales bleues. J'avais immédiatement appelé ma famille et mes amis, qui m'avait allègrement félicité. Mon père en avait eu les larmes aux yeux de fierté et avait failli me faire pleurer.

J'avais tellement de chance d'avoir une famille qui avait toujours cru en moi sans jamais me décourager ! J'étais arrivé jusque là grâce à eux, mais en grande partie grâce à moi-même ; l'éducation de mon père m'ayant toujours poussé à m'accomplir moi-même sans trop compter sur les autres. Si seulement je pouvais aller voir Mme Lambert, ma prof principale de 3ème pour lui montrer jusqu'où j'étais arrivé, elle qui me répétait sans cesse que je n'arriverai jamais à rien dans la vie. Putain j'étais en équipe de France espèce de connasse, et j'y étais arrivé sans le système scolaire !

- Maëlle ! s'exclama Thea en me voyant entrer dans le bar, me faisant sortir de mes pensées.

- Ça fait tellement longtemps, tu nous as manqué, dit ironiquement Nora, sa sœur jumelle.

Nous nous étions littéralement quitté deux heures plus tôt après l'entraînement. Demain, c'était journée de repos, et nous comptions bien profiter de notre soirée.

- Vous allez faire quoi pendant les vacances de Noël ? demandai-je dans un Norvégien très scolaire.

Grâce à mon année passée avec Stine et mon habileté dans les langues grâce à mon père et Khadija, je parlais Norvégien assez couramment, même s'il paraissait pour l'instant assez artificiel. Mais bon, au moins je me débrouillais.

- Et bien, du 7 au 21 c'est l'Euro donc on va être en Hongrie et en Croatie et après ça on va retourner à Oslo pour le fêter avec la famille, répondit Thea. Et toi ?

Je souris de toutes mes dents, excitée à l'idée de retourner en France après le championnat d'Europe :

- Je retourne en France. Je vais sûrement passer quelques jours sur Paris avec mes amis, puis retourner chez moi voir ma famille.

- Tes amis les rappeurs, c'est ça ? demanda Nora.

J'acquiesçai. J'avais fait écouter tous les albums de tous mes amis aux jumelles et elles avaient beaucoup aimé. Nora, pourtant en couple depuis quelques années, avait d'ailleurs un crush chez mes amis, et celui-ci n'était autre que le beau Nekfeu. J'en avais parlé à ce dernier et il s'était marré.

Jim MorrisonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant