Chapitre 111. « Je connais mes talents . Ton corps, mes lèvres, un matelas »

3K 158 64
                                    

Cinq 'teilles de Balantine's, c'est normal. Quand les decks prennent mes gars en flag' on dort mal. Et je tord ça quand je rime...

– Ah ouais d'accord, donc on te laisse à Dijon plus d'un mois et tu reviens avec les sons des traîtres.

Je me retournai instantanément en entendant la voix de Ken par-dessus celle de Guizmo dans le salon, puis je me ruai vers lui à cloche-pieds tandis que ses bras étaient grands ouverts. Le large sourire qui éclairait son visage montrait qu'il ne pensait pas un mot de ce qu'il disait.

– Je lui ai déjà dit, elle s'en branle, lança Deen. 

Ce dernier était venu me chercher à la gare en bon petit ami qu'il était et m'aidait maintenant à défaire ma valise. Je savais qu'il avait peur que je me fasse de nouveau mal, mais il allait falloir qu'il me lâche du leste, il était insupportable depuis que nous nous étions retrouvé. J'avais plus l'impression d'être avec un babysitter qu'avec mon copain.

– Elma doucement putain, grimaça le grec en me voyant arriver. Tu vas te faire mal encore !

Alors là je n'en avais rien à faire ! Cet imbécile n'était venu me voir que quelques fois sur Dijon, et la dernière remontait à trois semaines.

– Pourquoi tu m'as pas prévenu que t'étais rentrée espèce de connasse ? me demanda-t-il une fois nos embrassades terminées en checkant Deen : ça va l'ancien ?

Je n'étais rentrée que depuis le matin, je n'avais pas encore pensé à lui envoyer un message. Mais je préférais lui donner une autre réponse :

– Je pensais pas que ça t'intéressait vu que t'es presque jamais venu me voir, lui lançai-je d'un air hautain.

– T'es vraiment la pire sérieux, fit-il en jetant son bomber sur mon canapé. C'est toi qui m'a renvoyé à Paname avec des coups de pieds au cul, et maintenant tu me fais payer de t'avoir écouté.

– C'est la meilleure décision que t'ai pu prendre kho, souffla Deen. À Dijon elle a atteint un level de casse-burne, laisse tomber.

– Pire que Tarek ?

Deen hocha la tête en fermant les yeux d'un air grave, et Ken rigola.

– Sinon je suis toujours là hein, même si je vois qu'on s'en branle.

– T'inquiètes pas, malheureusement je pense que personne peut te louper, soupira le grec.

Qu'on me dise ce que j'avais fait pour mériter un aussi piètre pote que lui.

– Aide-nous à déballer mes affaires au lieu de raconter des conneries.

Nous n'eûmes besoin que de quelques minutes pour ranger le peu de choses qui traînaient dans ma chambre, Ken et Deen partirent s'avachir dans le canapé en gloussant, et je m'emparai de ma valise vide afin d'aller la ranger dans le placard de mon entrée.

Alors que je la faisais rouler devant moi, mes yeux roulèrent automatiquement vers le ciel lorsque je vis Deen se lever d'un bond du canapé et se diriger vers moi :

– Donne, je vais le faire.

– Je peux encore soulever une valise vide Mika, t'inquiète, lui dis-je doucement.

Je prenais vraiment beaucoup sur moi en ce moment, ça devenait épuisant.

– Profite d'avoir de la main d'œuvre, lança Ken depuis le canapé.

Il me fallut faire un effort incommensurable pour adresser aux deux rappeurs un léger sourire au lieu de leur envoyer une réplique cinglante : je savais qu'ils voulaient bien faire, je n'avais pas le droit d'être méchante avec eux. Et surtout pas avec Deen, lui qui détestait être un canard, il mettait tous ses principes de côtés et faisait tout pour moi. Mais bordel, qu'est-ce que je détestais être traitée comme une handicapée ! Ça ajouté au fait que je n'arrivais pas à retrouver ma forme physique pour le hand, je n'allais pas tarder à péter un câble.

Jim MorrisonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant