Chapitre 24. « À chaque fois j'me dis qu'ce sera la dernière »

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Je me réveillai, le lendemain de mon anniversaire, à midi, perdue.

Tarek, Hugo et Raphaël m'avaient ramené chez moi. Au vu de la taille de nos appartements il avait fallut diviser le groupe : Hugo était reparti avec Raphaël pour dormir chez lui, et Tarek était chez moi.

Deen avait proposé de me raccompagner mais j'avais refusé, je n'avais pas eu le choix, ça aurait été beaucoup trop gênant et Tarek aurait compris qu'il se tramait quelques chose, même s'il n'était pas le plus brillant de ma bande.

On s'était encore embrassé. Je l'avais encore embrassé.

Putain je me détestais pour ça. J'étais bourrée mais ça n'excusait rien. Parce que je savais qu'au fond de moi je l'avais voulu. Parce qu'inconsciemment je le voulais depuis cette nuit où il m'avait accompagné chez Stine. Et parce que je savais que je le voulais toujours.

Ce moment dans la cuisine avait été beaucoup trop court. J'avais terriblement eu envie de lui et j'avais sentis qu'il s'était trouvé dans le même état que moi. J'avais mis fin à notre baiser simplement parce que je m'étais rappelé que j'étais avec Alexis et que je l'aimais. Mais même ça, ça n'avait plus aucun sens maintenant.

Je n'avais pas souvent été en couple, mais j'étais sûre que lorsqu'on était amoureuse, on n'avait pas envie d'embrasser son pote. Et on n'avait pas non plus envie que ça aille plus loin. Parce que oui, si on avait été que tous les deux, ça aurait été plus loin, car quitter la pièce et les bras de Deen avait été d'une frustration sans égale.

Pourtant j'étais sûre d'aimer Alexis. Je ne voulais pas que les choses se terminent entre nous, j'étais beaucoup trop attachée à lui maintenant.

Si je voulais le garder je ne pouvais pas lui en parler. Et je voulais vraiment, vraiment le garder. Alors je décidai de ne rien lui dire, prenant le risque que mon secret m'explose à la figure.

J'avais vraiment besoin de parler à Hugo. Maintenant. Mais tout ce qui se trouvait à côté de moi était mon autre débile de meilleur pote, et il n'était pas la personne la plus fiable.

Je me levai, blasée, et me préparai dans la salle de bain. En sortant, je laissai encore quelques minutes de sommeil à mon ami et préparai le petit déjeuner.

Putain mais qu'est-ce que je vais faire ? songeai-je. Il fallait vraiment que je tire au clair ce que je ressentais pour Alexis et pour Deen parce que ça commençait à me travailler, et je n'avais pas l'habitude de me préoccuper de ce genre de chose en général. Ça m'énervait. J'aurais mieux fait de rester célibataire ou de ne rien tenter de sérieux avec Alexis. Tout était beaucoup plus simple avant.

Ayant fini de préparer des crêpes pour le petit déjeuner, je jetai un oreiller sur Tarek pour qu'il bouge enfin son derrière.

Il ne produit qu'un faible grognement et ne bougea pas d'un poil.

– Bouges, t'as ton bus dans une heure et demie Bouhied.

Il n'esquissa même pas un mouvement et je soupirai. Putain combien de temps allait-il encore me casser les couilles ? Il me manquait tout le temps et je l'adorais, mais passer toute une nuit avec lui et me réveiller à ses côtés était au-dessus de mes forces.

J'appuyai plusieurs fois sur son dos avec mon pied pour le secouer. Autant essayer de bouger un cadavre.

Il ne réagit toujours pas, se contentent seulement de grogner.

Je grimpai debout sur son dos mais là encore il n'émit qu'un grognement.

Bon, s'il voulait jouer on allait jouer. Je mis ma musique en route, lançai Don't Stop Me Now et dansai au-dessus de lui en sautant sur son matelas, le faisant rebondir. Je m'amusais comme une folle ! Une musique aussi motivante dès le matin c'était parfait.

Jim MorrisonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant