Les Monts d'Alduin étaient une région stérile et escarpée, emprisonnée entre la Taiga d'Odin et les Plaines des Mines, et s'allongeant du sud vers le nord en une chaîne de hauts monts et de longues vallées. S'y déplacer n'était pas facile, d'autant plus que les troupes Nordiques n'avaient absolument aucune idée de ce qu'elles cherchaient précisément. En effet, la haine viscérale des Nordiques envers les peuples des Monts d'Alduin avait fait qu'aucune cartographie du lieu n'existait. On ignorait jusqu'à la position des lieux de vie des tribus locales, et de toute façon, tout le monde préférait faire comme si elles n'existaient pas. Kynareth, Orgnar et leur guerriers avançaient donc à l'aveugle dans ces terres hostiles, toujours sur leurs gardes, s'attendant presque à voir surgir une troupe d'ennemis à chaque croisement, à chaque nouvelle vallée, derrière chaque rocher.
Mais ils réalisèrent très vite qu'ils ne trouvaient rien. Cette terre semblait absolument déserte, privée de tout signe de vie récent. Ils avaient traversé au moins 3 tribus autochtones en à peine une journée, et toutes étaient vides et dans un état de délabrement certains. Elles semblaient avoir été abandonnées des décennies auparavant.
-Probablement une famine qui les a poussé à chercher refuge ailleurs. Hasarda Orgnar. Ou bien une épidémie.
Mais Kynareth n'était pas convaincue, et son air soucieux ne faisait que s'approfondir au fil des découvertes.
-Orgnar... regarde autour de toi. Dit-elle. Il n'y a que de la roche ici, pas de quoi faire pousser la moindre gerbe de blé. Des gens ne vivant que de la chasse ne peuvent pas mourir d'une sécheresse. Et il n'y a aucun squelette, quelle genre d'épidémie ne laisse aucun corps?
-Ils ont peut être simplement suivi les troupeaux ailleurs, ou alors enterré leur morts. Tu t'en fais trop pour rien, Kynareth.
-Et si il s'était réunis en une seule grosse armée en un endroit, Orgnar? Crois tu que nous pourrions les combattre?
-Tu l'as toi même fait remarqué: cette terre est stérile, Kynareth. Comment pourraient-ils avoir fait tenir une telle concentration de guerriers en un endroit pendant une si grande période?
Orgnar vit bien que Kynareth n'était pas convaincue et soupira.
-Rester ici ne nous avancera à rien. Annonça-t-il. Continuons. Nous finirons bien par trouver quelque chose.
Et c'est ainsi que, pendant trois jours, la petite troupe sillonna quelques vallées des Monts et rencontra de multiples autres tribus abandonnées. Des cahutes de pierre écroulées, des totem draconiques, des traces d'ancien chemins presque effacés... mais pas âme qui vive. Ni humains, ni même animaux. La vie semblait avoir simplement quitté cette région du monde.
L'ambiance pesante régnant en ces lieux pesait sur le moral des hommes.
-Cet endroit est frappé par Död! Disaient certains.
-Partons avant de nous attirer sa colère. Ajoutaient d'autre.
Orgnar lui même commençait à douter. Mais que pourrait-il dire s'il revenait bredouille? Que signifieraient donc tous les messages divins qu'il avait reçus? Les aurait-il mal interprétés?
Non. Impossible. Cela signifierait que les peurs de Kynareth seraient fondées. La menace viendrait d'ailleurs. Mais d'où?
Toutes ces interrogations lui pesèrent sur l'esprit... jusqu'à l'aube du quatrième jour. La vigie aperçut au loin de nombreuses fumées s'élevant dans le ciel, provenant du renfoncement d'une vallée. L'excitation gagna immédiatement les troupes, et chacun se saisit de ses armes et se prépara.
-Il n'y a pas de fumée sans homme...
-Et il n'y a pas homme dans ces terres qui ne soit un ennemi!
La rage guerrière se réveilla instantanément, et les doutes s'évanouirent dans l'air comme neige au soleil. La colonne Nordique se mit en branle. Chacun était casqué, vêtu de son armure et de son long manteau de fourrure, de son bouclier rond et de ses armes: haches, épées, lances...
-Guerriers! Tuons les draconistes! Beuglait Orgnar, en tête de cortège.
Ils traversèrent la vallée le plus rapidement possible, comptant sur l'effet de surprise pour vaincre au plus vite. Mais en arrivant sur place, ils furent subjugués par le spectacle qui s'offrait à eux. Ce n'était pas une petite tribu faite de cahutes en pierres branlantes qui se trouvait face à eux.
C'était une cité. Une grande cité taillée à même la roche blanche de la montagne, et qui semblait, elle aussi, avoir subi les ravages du temps. Cependant, cette cité était loin d'être vide, puisqu'une petite armée y campait dans les rues. N'écoutant que leur courage, les Nordiques se reprirent vite et chargèrent.
Le choc fut violent mais sans appel. Les forces draconiques étaient encore en train de s'éveiller, et hommes comme femmes, adultes comme enfants, tous passaient au fil des épées Nordiques. Après un début de combat à sens unique, une partie des troupes draconique se replia dans les immenses bâtiments blancs de la ville. Cette cité, située aux creux d'un col entre deux montagnes, était un vrai labyrinthe de tour, couloirs, colonnades, escaliers et ponts, et une merveille d'architecture toute nouvelle pour les nordiques, grand habitués des maisons en bois.
Durant toute la journée, les guerriers de Kynareth poursuivirent les reste de la petite troupe draconique à travers la ville, échappant aux pièges et tentant de ne pas tomber dans les zones en ruines de l'immense cité. Une immense statue représentant une tête de dragon entourait l'entrée d'un impressionnant temple souterrain, et une longue tour blanche s'élevait vers le ciel, brûlant en son sommet d'un feu visiblement infini.
Cette ville était définitivement l'oeuvre des tribus locales. Et ce qui restait de ses habitants venait d'être exterminé par le bataillon Nordique. En effet, les Draconiques se battaient jusqu'à la mort. Aucun d'eux ne se laissait faire prisonnier, car, tout comme les Nordiques, ils considéraient cela comme un grand déshonneur. Tout Draconique était un ennemi, car homme comme femme, adulte comme enfant, tous étaient des guerriers de formation.
Un dernier groupe résistait dans la Grande tour blanche, et les troupes Nordiques se réunirent à l'entrée afin d'en finir une fois pour toutes.
-Alors, Kynareth? Lança Orgnar. Ce fut un beau jour pour se battre!
-En effet, Orgnar. Lui répondit-elle joyeusement. Finissons en maintenant.
Les troupes déferlèrent à l'intérieur du bâtiment. Submergées, les troupes Draconiques ne firent pas long feu. Orgnar repéra parmi eux celui qui semblait diriger. Il s'élança au milieu de la mélée et balança sa lourde épée en direction de sa tête. Le chef ennemi parvint à parer, mais la violence du choc ajoutée à la longue fatigue des combats lui fit lâcher son épée. Alors, Orgnar se saisit de son bouclier afin de l'envoyer au visage de son adversaire qui s'écroula, sans connaissance. Orgnar poussa un cri de victoire, et les dernières troupes Nordiques abattirent les troupes ennemies alors qu'elles tentaient de mettre fin à la vie de leur chef effondré pour lui épargner le déshonneur.
-Orgnar! S'écria Kynareth. Quelle coup magnifique! Nous avons ainsi un prisonnier!
-Et pas n'importe qui à mon goût... nous en saurons plus une fois qu'il aura été interrogé.
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La Légende de Kiine
FantasyUn mal ancien rode. Alors que les Nordiques, pour deuxième fois de leur histoire, ont soumis toutes les tribus et le monde connu sous leur bannière, des signes inquiétant viennent troubler Orgnar, demi frère de l'Empereur, ainsi que Kynareth, guerri...