Kiine aida Lefko à rassembler la nourriture sur un morceau de tissu que la jeune opaline replia ensuite avec le plus grand soin, avant de le porter dans ses bras avec autant de douceur qu'on porterait un nouveau né. Elle s'avança jusqu'au bout de la petite cour, proche de l'étable dans laquelle broutaient paisiblement les chevaux, et glissa le léger paquetage derrière une planche de bois qu'elle recouvrit ensuite de foin - non sans avoir vérifié à deux fois que personnes d'autre que Kiine ne l'observait.
Cette dernière s'approcha avec délicatesse de la jeune opaline courbée sur sa tâche. La jeune nordique apprécia longuement la courbure féminine de ses épaules, l'amincissement marché de ses hanche, la perfection de son chignon couvrant le point d'attache des légers tissus couvrant l'avant de son torse, laissant son dos parfaitement à nu. Au milieu de celui ci, entre les deux omoplates, se trouvait une marque qui semblait gravée à même la chair de Lefko, comme un tatouage indélébile, ou plutôt... comme les pyrogravures de la tribu d'Olson, marques de leur vénération pour le dieu du feu et de l'été, Törr. Une marque semblable au tatouage porté par Actée, au milieu du dos, et que Kiine avait pu observer et toucher à de multiples occasions. Elle tendit machinalement la main et la posa sur le dos nu de Lefko, qui tressaillit et s'écarta aussitôt.
-Oh! Euh... pardon! S'excusa maladroitement Kiine. Jeee me demandai.. euh... si toute cette sécurité était vraiment nécéssaire. Cacher la nourriture, tout ça.
Le rougissement de Lefko était rendu extrêmement visible par le teint pâle de sa peau. Elle savait où Kiine l'avait touchée, et se doutait qu'une question inévitable sur la nature du marquage dans son dos allait venir. La jeune femme s'y résigna. Elle savait bien qu'elle ne pouvait pas le cacher éternellement, après tout.
-Je ne suis pas autorisée à conserver ou manger la nourriture destinée aux clients. Expliqua-t-elle. Je préfère être... prudente.
-Et si tu es prise?
-Alors Maître Algamaque prendra plaisir à me punir pour vol. Peut être m'enfermera-t-il dans la cave, peut être me frappera-t-il, ou me fera-t-il fouetter, je l'ignore.
-Je... vais peut être m'occuper de cette distribution moi même, qu'en pense tu?
-Non, tu as dit que demain, une mission de première importance t'attendais. Ne laisse pas tes responsabilités être entravées par ma personne. Répondit Lefko avec passion.
Ce a quoi Kiine répondit par un sourire.
-Tu m'as tutoyée... fit-elle remarquer. Quant à tout cela, si ils touchent à un seul de tes cheveux, ils sauront de quoi est capable une guerrière Nordique!
Lefko laissa échapper un rire joyeux, et guida Kiine jusqu'à sa chambre où cette dernière s'effondra sur son matelas, l'invitant à en faire autant. Avec un sourire attendri, l'Opaline ferma la porte et s'approcha de la jeune Nordique.
-Dis moi, Kiine... commença-t-elle, jouissant de la proximité du tutoiement. Jusqu'ici, tu as réussi à me prouver que tous les stéréotypes que j'avais au sujet des Nordiques étaient faux. J'imagine donc que... le dernier que j'ai... sera faux, lui aussi.
-Très probablement. Répondit Kiine avec assurance. Dis moi donc.
-On dit que... si les Pontois sont les plus beaux, et les Miniens les meilleurs parleurs... c'est au lit que les Nordiques sont les meilleurs...
En disant cela, Lefko s'approcha du matelas où était allongée Kiine avec une démarche féline et aguicheuse, faisant rouler ses formes avantageuses auxquelles les yeux de la guerrière restaient comme agrippés. Arrivée au pied du matelas, elle s'agenouilla avec la lenteur calculée d'une professionnelle puis, avançant à quatre patte avec un sourire au lèvre vint placer son corps au dessus de celui de Kiine, figée, toute sa répartie et ses bonnes paroles disparues.
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La Légende de Kiine
פנטזיהUn mal ancien rode. Alors que les Nordiques, pour deuxième fois de leur histoire, ont soumis toutes les tribus et le monde connu sous leur bannière, des signes inquiétant viennent troubler Orgnar, demi frère de l'Empereur, ainsi que Kynareth, guerri...