Ugly Ronney T1 : mafia romance [Français]

Chapitre 4-1

Organisations des évènements, assurer le recrutement du personnel de service de maison, les tâches de comptabilités, la gestion des nombreuses factures de la semaine, organisation des plannings...

Cela faisait quatre jours que je travaillais comme une esclave, quatre jours qu'on me réveillait en pleine nuit, quatre jours que je passais mes soirées à essayer de décortiquer ces fichues notes codées de la réunion de lundi, quatre jours que Yeraz m'inondait d'appels et de mails à n'importe quelle heure du jour et de la nuit. Il voulait me voir craquer, il voulait me voir partir et Dieu sait que je le voulais aussi. Je déléguai certaine de mes missions à Timothy et Ashley, mais beaucoup restaient confidentiels donc à ma charge.

J'arrivais ce vendredi matin chez Yeraz après être passée récupérer ses affaires au pressing. C'était le jour de congé d'Ashley, je devais faire ce qu'elle faisait d'habitude en plus de mon travail.

— Ça a été ?

Timothy m'accueillit les bras chargés d'un immense bouquet de roses blanches et de gypsophile. Je répondis tout en me dirigeant dans le séjour :

— Oui, j'ai attendu près de vingt minutes dehors que la personne arrive. Je suis en retard pour finir le budget avec le paysagiste.

Je déposai les affaires sur le canapé et sortis mon téléphone pour consulter les nouveaux mails de Yeraz.

— Qu'il me foute la paix, celui-là ! grommelai-je en tapotant sur les touches de mon portable.

Frappée par le silence de la pièce, je relevai mes yeux sur Timothy qui me regardait, la bouche de travers. Après quelques jours passés avec lui, je savais ce que cet air voulait dire.

— C'est vendredi, je t'en supplie, épargne-moi les changements de plan de dernières minutes.

J'expirai. Je ne m'étais pas rendu compte que je retenais ma respiration. Mes mains agrippèrent la racine de mes cheveux mal coiffés et trop secs.

— Je suis désolé, Ronney. Ghita t'attend.

— Quoi ? Mais pour quoi faire ?

— Elle inaugure aujourd'hui une nouvelle boutique de lingerie. Ce bouquet est de la part de monsieur Khan.

Dans une main, il me flanqua les fleurs puis dans l'autre, trois grands tubes en cartons.

— Et ça, ce sont les plans du nouveau projet de BTP pour l'architecte.

J'inclinai ma tête sur le côté, l'air désespéré. Timothy souleva les épaules comme pour s'excuser.

— Tu m'appelles un chauffeur ?

— Il t'attend déjà devant.

Je remerciai Timothy d'un signe de tête et essayais de sourire sans réellement y arriver.

La berline longeait la forêt qui entourait Sheryl Valley, en contrebas. L'immense lac séparait cette cité en deux parties. Les eaux, d'un bleu profond, scintillaient au contact de la lumière du jour. D'ici, la ville à l'ambiance Far West encore endormie semblait si paisible. Pourtant, sur les chaines d'informations du pays on parlait de ce lieu pour désigner son turbulent cœur populaire, où se multipliaient les excès en tout genre. Une ville réputée comme l'une des plus corrompue au monde. Les habitants cohabitaient depuis tellement longtemps avec la mafia et ces guerres entre quartiers qu'ils n'y prêtaient plus attention.

Le véhicule s'arrêtadans une allée, juste en retrait de la forêt, devant une fastueuse résidencevictorienne où se mêlaient pierre de Jérusalem et bois clair. Pas trop excentréd'Asylum, ce quartier chic était parfait pour prendre de la hauteur ets'éloigner des tumultes de Sheryl Valley.