Chapitre 14-2

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Me sentant diminuée, il me transporta jusqu'à son lit après s'être à demi rhabillé. Lorsque ma tête toucha l'oreiller, mes paupières s'alourdirent. Je résistai au sommeil pour profiter de cet instant si parfait, avec lui.

— Tu devrais dormir, déclara Yeraz, son visage au-dessus du mien.

Avait-il vu l'affolement dans mes yeux pour se sentir obliger de parler de notre relation ?

— Ronney, il n'y a jamais eu d'attrait sentimental entre moi et les autres femmes. Tu n'auras pas de fleurs sur ta table de chevet, demain, ni de messages doux sur l'oreiller à ton réveil.

Je hochai la tête consciente du message qu'il voulait me faire passer.

— Je sais, soufflai-je en entendant ses paroles criantes de vérité. Je préfère ça aux fausses promesses.

Le point positif quand on a grandi dans ma peau c'est que rien ne peut nous bercer d'illusions. Je baissai les yeux et me retenais de rire.

— Qu'est-ce qui te fait sourire ?

Yeraz s'agenouilla au bord du lit et planta son regard ténébreux dans le mien.

— Quelle ironie, me voilà au même rang qu'Ashley et des autres. Moi qui m'étais juré de te détester jusqu'à la fin de ma vie.

Il émit un petit ronflement ironique avant de répondre :

— Et moi, je m'étais juré de te trouver ni attirante ni intéressante jusqu'à la fin de ma vie.

Je laissai échapper un rire. Une curieuse émotion passa sur son visage.

— Donc, tu me trouves attirante ?

L'assurance de Yeraz se fissura.

— Je crois bien.

Il baissa la tête avant de se réfugier dans un silence surnaturel.

— Yeraz ? Qu'y a-t-il ?

Une lame sembla me transpercer. J'avais si peur d'entendre ce qu'il allait me dire.

— Non, je ne te mets pas au même rang qu'Ashley et de toutes ces autres femmes avec qui j'ai pu coucher. C'est la première fois que j'éprouve un respect et une admiration sans réserve pour quelqu'un.

Je crus que mon cœur s'arrêtait de battre. Il marqua de nouveau un silence avant d'ajouter d'une voix douce, mais impérieuse :

— Si je n'avais pas eu la tête ailleurs cette semaine, je n'aurais sûrement pas oublié mon arme et mes poings seraient intacts. Je dois rester prudent chaque heure du jour et de la nuit, mais avec toi dans mes pensées, ce n'est pas aussi facile. Je ne peux pas me permettre de relâcher ma vigilance.

Je baissai mes yeux sur ses mains. Mes doigts vinrent caresser sa peau, comme si j'avais le pouvoir de le guérir, de refermer ces vilaines blessures. Yeraz grimaça légèrement. Une fois recouvré l'usage de la parole, il déclara plus durement :

— J'ai voulu te posséder et j'y suis arrivé, mais ce qui s'est passé ne se reproduira plus, Ronney. Il me fallait ça pour pouvoir te sortir de ma tête.

Je retirai ma main de la sienne et tentai de respirer calmement, les yeux agrandis par l'angoisse. La déception perça dans ma voix :

— Je n'espérai rien. Je ne regrette pas ce qui s'est passé, non, je ne regrette pas de t'avoir rencontré. Et toi ?

L'air courroucé, Yeraz détourna le regard. Il refoulait de toute ses forces, la réponse qui lui montait aux lèvres. Sans prévenir, il se redressa brusquement et enfouit les mains dans ses poches. D'ici je percevais parfaitement son torse nu parfaitement dessiné. Je chassai les pensées de mon esprit qui partaient dans la mauvaise direction. Toujours sans me regarder, il répondit :

— Je ne suis pas quelqu'un qui regrette ses actes. Notre collaboration se termine bientôt, je te demanderai de rester chez moi jusqu'à la fin de celle-ci et après, nous devrons reprendre le cours de nos vies. Je ne peux rien t'offrir de plus.

Je ne supportais plus cette conversation. Impossible d'apaiser les battements furieux de mon cœur. J'avais l'impression de ne rien contrôler. Pourquoi son humeur venait-elle soudain de changer ?

— Je dois partir au club. Tu peux rester ici cette nuit. Demain, tu retrouveras ta chambre.

Yeraz se dirigea à grandes enjambées vers les baies vitrées de sa salle de bain avant de s'arrêter devant. Il se retourna vers moi et m'adressa sur un ton prudent, mais voilé d'une certaine menace :

— Je te demanderai une dernière chose, Ronney. Le temps qu'il te reste à travailler avec moi, je te conseille de te consacrer entièrement à tes tâches et de ne pas te laisser aller à des sorties inutiles !

— Des sorties inutiles ? m'insurgeai-je, scandalisée par ses propos.

Les draps remontaient jusqu'à la poitrine, je croisai les bras d'un geste résolu avant de lever encore le ton :

— Tu te fous de moi ! Je travaille jour et nuit comme une esclave. J'ai même fait des heures supplémentaires avec ta sœur, hier, pour rencontrer ce cinglé de George dans cette maison hantée.

Yeraz ferma les paupières et serra l'arête de son nez quelques instants avant de rouvrir les yeux, le regard froid.

— Pour être plus clair, si je te vois avec ce connard de Logan, je m'occupe de lui

C'était donc ça le problème. J'ouvris la bouche, mais la refermai aussitôt. Son visage prit une expression effrayante et un sourire faux comme le Diable se dessina sur ses lèvres.

— Oui, Ronney, j'ai des yeux et des oreilles partout. Si je veux, je ferme les studios Red Chanel en un claquement de doigts. On s'est compris ?

Furieuse, je me relevai en prenant soin de garder la couverture autour de moi. Je voulais déverser un flot d'injures et c'est sûrement ce qu'il attendait, mais au lieu de ça, je partis en trombe de la chambre en claquant la porte derrière moi.

Ugly Ronney T1 : mafia romance [Français]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant