Ugly Ronney T1 : mafia romance [Français]

Chapitre 6-4

— Bonjour, les filles, déclara ma mère, le regard plein d'amour pour ce crétin. Je vous présente Giovanni Cucitore, le petit ami de ma fille, Ronney.

C'était la débandade dans ma tête, un tsunami, la tempête Giovanna (si elle existait).

— Aïdan, apporte-moi deux verres de Mojito, s'il te plaît. Surtout, n'hésite pas sur le rhum, réussis-je à articuler malgré la boule qui obstruait ma gorge.

Mon cousin s'exécuta sans ajouter une remarque. Les filles autour de la table avaient la mâchoire qui leur tombait jusqu'au décolleté. Je ressentais toute la force d'attraction qu'il dégageait inconsciemment.

— Ronney, tu aurais pu nous dire que tu viendrais avec...ce charmant jeune homme.

Ma mère complètement envoûtée par Yeraz n'arrivait pas à cacher sa joie. Tous les regards braqués sur moi me mettaient terriblement mal à l'aise. Je voyais mon père arriver du fond du jardin, les mains chargées de pâtisseries.

— N'en voulait pas à Ronney. Elle m'avait demandé de ne pas venir, mais elle me manquait tellement. Je ne l'ai pas écouté. Tu m'en veux bébé ?

Face aux paroles de Yeraz, je m'intimai l'ordre de rester calme. Les yeux de mes cousines étaient presque humides devant cette déclaration débordante d'affection.

— Yer... Giovanni, j'avoue que c'est une surprise.

Je mis l'accent sur le mot "surprise" avant d'ajouter sur un ton faussement mielleux :

— Ce n'est pas raisonnable, tu as une tonne de travail qui t'attend.

— Allez donc vous asseoir au côté de ma Ronney.

MA Ronney, j'étais donc soudain devenue la fille aimante que ma mère avait toujours rêvé d'avoir. Mon père arriva avec un sourire jusqu'aux oreilles.

— Bonjour, je suis Miguel, le papa.

Yeraz le salua avec une poignée de main franche avant de venir s'asseoir à côté de moi. Son délicat parfum m'envahit les narines. Presque collé à lui, je me rendis compte que je n'avais jamais été aussi proche physiquement de cet homme. Cette proximité me troublait un tant soit peu. Contrairement à moi, Yeraz paraissait tout à fait à l'aise.

— J'ai l'impression de vous avoir déjà vue quelque part, dit Gabriella en plissant les yeux.

— C'est possible. Sheryl Valley est une petite ville.

— Voulez-vous boire quelque chose ? proposa mon père avec enthousiasme. Mojito, un verre de Guaro ?

— Non, merci. Je ne bois plus d'alcool. Je suis sobre depuis plusieurs semaines maintenant.

Ma famille parut soudain gênée par cette révélation. Je levai discrètement les yeux au ciel. Yeraz se faisait passer pour un ancien alcoolique au sein de ma famille. J'étais à ce moment au fond du trou. Mon père jeta un petit coup d'œil à ma mère qui s'efforçait de sourire le plus naturellement possible.

— Chaque être humain sur terre a droit à une seconde chance dans la vie, finit par déclarer mon père. Nous ne sommes pas là pour juger qui que ce soit.

Tout le monde acquiesça d'un hochement de tête en soutien à mon nouveau partenaire. Je pris le gobelet qu'Aïdan m'avait servi, mais Yeraz me l'enleva des mains avant que mes lèvres n'aient pu goûter ce délicieux cocktail sur lequel j'avais beaucoup misé pour me faire oublier ce cauchemar dans lequel je me trouvais.

— Toi aussi, ma douce, tu devrais un peu freiner sur l'alcool.

Yeraz regarda les membres de ma famille, l'air faussement inquiet puis ajouta à voix basse :