Ugly Ronney T1 : mafia romance [Français]

Chapitre 4-2

Une jeune femme à la peau bronzée m'ouvrit la porte et m'invita à rentrer. Sa bouche souriait en dessinant gracieusement la mince ligne rouge de ses lèvres. Ses jolies pommettes rosies se creusèrent de deux petites fossettes.

— Salut, je suis Paige, l'assistante de Ghita. Tu dois être Ronney.

Je hochai la tête en lui tendant l'encombrant bouquet de fleurs.

— Je suis l'assistante de Yeraz.

Les pupilles de la jeune femme se rétrécirent. Son front se plissa et un petit air compatissant traversa le joli visage de Paige. Elle n'avait pas l'allure d'une assistante. D'ailleurs, moi non plus je ne ressemblais pas à une employée avec mon gros pull difforme et mon baggy trois fois trop grand. La jeune femme habillée d'un bustier blanc sans manche et moulant avec un short scandaleusement très court avait des jambes sans fin. Elle se déplaçait dans ses baskets blanches avec une aisance et un déhanché incroyables. Ses longs cheveux châtain foncé et brillants, tombés jusqu'au bas de son dos.

— Ghita se prépare en haut. Suis-moi.

— Je pensais juste vous apporter les fleurs puis repartir.

Il y avait dans mes gestes une tension que je n'arrivais pas à dissimuler. Paige se retourna en bas des escaliers, resta sans voix quelques secondes puis déclara avec une tonalité exceptionnellement douce :

— Ronney, Ghita souhaite vous rencontrer. Vous serez amenée à croiser les sœurs K régulièrement. Autant faire les présentations maintenant.

Le couloir exposait des œuvres artistiques dans un décor psychédélique avec un mélange de Versace et de Louis Vuitton. Les pièces plaisantes, confortables et épurées dans les tonalités de beiges, offraient une généreuse perspective dans toute la propriété. Paige m'indiqua que celle-ci possédait aussi une piscine intérieure, une salle de fitness ainsi qu'un cinéma. J'avais l'impression de me trouver dans la quatrième dimension.

J'enlevai mes converses à l'entrée de la chambre. Le sol était recouvert d'une magnifique moquette épaisse, couleur crème qui donnait à la pièce une douce atmosphère. Au fond, un homme mince, de taille moyenne et une femme à la chevelure blonde, élancée, s'occupaient d'une jeune femme assise devant de grands miroirs. L'ambiance paraissait bonne enfant à entendre les rires qui resonnaient au sein de ces murs.

— Ghita, elles sont de la part de Yeraz.

Lorsque la maîtresse des lieux se retourna pour faire face à son assistante, j'eus le souffle coupé. Elle était encore plus belle en vrai. J'étais devant une des femmes les plus connues au monde et dont je n'aurais jamais pensé rencontrer un jour. Ses traits étaient d'une symétrie parfaite et ses grands yeux noirs en amande, soulignés d'un trait d'eyeliner, paraissaient sortir tout droit d'un film d'animation tant qu'ils étaient éblouissants. La jeune femme toucha son abondante chevelure, coiffait en arrière puis interrogea Paige du regard qui s'empressa de faire les présentations :

— Miss Ronney Jimenez, l'assistante de votre frère.

Ghita sourit révélant une parfaite rangée de dents blanche.

— Heureuse de faire ta connaissance. Tu es du coin ?

L'homme et la femme continuaient de la coiffer et de la maquiller en se lançant des regards en coin. Je savais que ça parlerait sur moi dès que je sortirais de la pièce.

— Oui, Bakery District, de l'autre côté du lac.

— Paige amène une chaise à Ronney, elle ne va pas rester debout. Voici mes deux assistants, Adèle, ma maquilleuse et Adriano, mon coiffeur.

— Non, non, je dois y aller. Votre frère m'a donné un millier de choses à faire.

Je commençais à me sentir très mal à l'aise. Pas à ma place ici. Mais avant que je puisse ajouter un mot de plus, j'étais assise sur un fauteuil à la couche moelleuse et rebondie.

— Je m'occupe de mon tordu de frère, ne t'inquiète pas. Aaliyah va bientôt arriver.

— Et Cyliane ? demanda Paige, debout à côté de moi.

— Je ne sais pas ce qu'elle fabrique, sûrement dans la forêt à parler avec un arbre ou dans un cimetière à essayer de réveiller un mort.

Un homme allongé sur le lit de la jeune femme un peu plus loin éclata de rire, suivi de ses assistants qui étaient agglutinés autour d'elle. Je n'avais pas fait attention à Hadriel en rentrant dans la pièce. Le jeune homme me fit un petit signe de la main pour me saluer et détourna aussitôt son regard sur son téléphone. Il émanait de sa personne une parfaite assurance, une insolence déplaisante. Contrairement à son frère, Hadriel avait les cheveux légèrement plus longs et aucune barbe. Même sa silhouette paraissait moins imposante. Seule la couleur de leurs yeux était identique.