Chapitre 8-4

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Des murmures montaient dans la pièce. Camilia mettait la pression à son assistant afin qu'il trouve le plus vite possible une solution pour que je recouvre la vue. Des doigts frais me prirent le visage et le levèrent légèrement. Je reconnus la voix de Peter :

— Je ne connais personne qui peut lui faire ou lui prêter des lunettes aujourd'hui avec une correction aussi importante que la sienne.

— Donc ? Qu'est-ce que tu suggères ? s'impatientait Camilia.

— Aaliyah ? Ton ami qui confectionne et qui vend ces lentilles de contact, un peu partout en Californie, est-il encore en ville ?

— Jordan ? Oui, il est là en ce moment. Bien sûr, je n'avais pas pensé à lui.

— Des lentilles ? Mais je n'en ai jamais porté. Je ne sais pas si j'arriverais à les mettre ou même à les supporter.

Le ton de Peter se durcit :

— Malheureusement, miss Jimenez, vous n'avez pas vraiment le choix.

Il me lâcha le visage et ajouta dans un soupir :

— J'espère que le résultat ne sera pas pire qu'avec vos lunettes.

Tout le monde me dévisageait dans le restaurant de mes parents. Il y avait foule ce vendredi soir. Mon père, qui comme à son habitude préparait les cocktails, n'arrivait pas à détacher cet air surpris sur le visage quand il s'adressait à moi.

— Tu es sûr que tu n'as pas besoin d'un coup de main ?

— Non, me répondit-il. Tu as déjà beaucoup travaillé aujourd'hui. Pourquoi ne rentres-tu pas te reposer ? Je t'assure que tout va bien ici.

C'est vrai, les journées de travail passé au service de Yeraz étaient plus efficaces qu'un somnifère pour s'endormir le soir. Mon père s'arrêta et murmura les dents serrées :

— Le gros John est passé hier récupérer son satané fric. Je le lui ai donné cette fois-ci sans rien dire. Il est venu avec du renfort pour être sûr que je ne fasse pas d'histoire comme la dernière fois.

— Pourquoi ne m'as-tu pas appelé ? Je t'ai dit que je voulais être présente chaque fois qu'il venait ici. Papa, il faut que ça s'arrête !

Une colère sourde gronda dans ma voix.

— Non, je ne veux pas te mettre en danger. Ces gens sont capables du pire. La mafia est le cancer de cette ville et personne n'est incapable de les arrêter.

— Donc nous sommes contraints de leur donner ce qu'ils veulent toute notre vie ? Vous vous tuez à la tâche pour une bande de malfrats qui terrorise Sheryl Valley.

Mon père, résigné, baissa la tête.

— Oui, c'est ça.

Il mit les verres sur un plateau et changea brutalement de sujet :

— Qu'est-il arrivé à tes lunettes ?

— Rien, je devais faire corriger les verres. Les lentilles c'est juste en attendant.

Mon père souleva les épaules et déclara d'une voix hésitante :

— Ça te va bien, je trouve. Tu as l'air différente comme ça. Ce Giovanni a visiblement un bon effet sur toi.

J'essayais de sourire le plus naturellement possible, mais mes yeux proclamaient toute mon hostilité à l'égard de cet homme. Je tournai mon visage pour regarder le monde dans la salle.

— Je vais rester mangé là.

— Va te servir au buffet, tu es chez toi.

Mon père m'indiqua avec un signe de tête, une table un peu plus loin.

Ugly Ronney T1 : mafia romance [Français]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant