Covid Time |All BTS| ★

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_ Salle des fêtes _

Yoongi avait littéralement été torturé... Madame Pervanche et Leblanc s'étaient emparées de sa personne pour triturer son cou et le chambrer sur sa relation avec Jin. Elles y avaient été chacune leur tour d'un petit commentaire, l'avaient secoué comme un prunier, et autant vous dire que quand madame Leblanc vous secoue c'est les montagnes russes. Yoongi avait pu distinctement entendre ses organes se fracasser contre ses os. Taehyung n'avait été d'aucune aide, le traître s'était adossé à l'une des tables pleines de boissons en tous genres et discutait avec monsieur Olive, tout en gardant un œil narquois sur son colocataire. Il avait fallu l'intervention de madame Rose, bien plus modérée que ses semblables pour tirer le garçon de sa fâcheuse condition. Avec sa petite taille, son pull en cachemire sur son pantalon de coton, elle avait un genre sûr et, c'est sans quitter ses épaisses bagues et ses perles aux oreilles qu'elle prévoyait de faire le cours de danse. Dans cet attirail de vieille femme friquée et prenant éternellement soin d'elle, elle avait fait cesser la séance de torture de Yoongi. Madame Leblanc avait ri de son rire si gras avec ses grandes dents dont il manquait les deux dernières molaires à droite. Yoongi avait pu distinctement le voir. Elle était bien loin de portée le masque, à quoi bon lorsqu'on est entre soi ? « Et puis il faudra bien mourir », c'est ce qu'elle dit en proposant d'aller se servir un remontant avant même l'arrivée d'Hoseok.

Comme ce dernier n'arrive justement pas et que Yoongi semble libéré de ses tortionnaires, Taehyung laisse son interlocuteur aux bons soins des dames qui s'avancent vers eux pour tendre sa main à son colocataire. S'il la dédaigne au début, Yoongi finit par s'en saisir et madame Rose, complice bien établie, démarre une valse sur le poste radio. L'on continue de discuter et Taehyung entraîne derrière lui le garçon aux cheveux bleus. Ce n'est pas tout à fait ce que l'on pourrait catégoriser comme esthétique. Il passe plus de temps à esquiver Yoongi pour que ce dernier ne lui écrase pas les pieds qu'à danser. Pourtant la foule les applaudit et Yoongi rougit lorsque le brun le colle à son torse, plonge ses yeux verts dans les siens pour l'entraîner dans un tango. C'est pire encore que la valse. Voilà que son corps tout maigre se fait trimbaler, tordre et voler à droite et gauche.

Heureusement l'entrée fracassante d'Hoseok : tenue aux détails fluorescent et jogging moulant sur dos creux et fesses bombées, attire toutes les attentions.

« Tu ne m'humilieras plus jamais de la sorte ! », jure Yoongi à voix basse tandis qu'il trottine jusqu'à Jungkook – le seul en capacité de comprendre sa douleur. Le garçon n'a pas l'air tout à fait dans son assiette non plus et Yoongi songe que c'est peut-être le meilleur jour pour partager ses malheurs. Il profite du fait que tout le monde salue Hoseok et s'installe en vue de l'échauffement :

« Comment tu vas ?

- Oh... Comme quelqu'un qui s'est fait passer un savon parce qu'il a mis Hoseok en retard... Alors que, bordel, c'est le confinement et notre seule activité c'est de faire faire de la gym à des octogénaires, une demi-heure de retard qu'est-ce que c'est ?

- Vous avez dix minutes... constate Yoongi depuis son téléphone.

- Le drame... Hoseok est quelqu'un de ponctuel.

- Et Taehyung avait l'air d'avoir hâte de danser... »

Ils se comprennent dans leur douleur et Jungkook sourit tout en effectuant quelques flexions de genoux au fond de la salle. Loin du regard inquisiteur de son colocataire et protégé par le corps large de madame Leblanc dans ses bas de contention roses.