Covid Time |All BTS| ★

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_ Appartement 4B _

Yoongi frictionne son corps après la douche. Il s'installe bien en face du miroir de salle de bain, relativement grand. Ce dernier lui renvoie son image jusqu'à son nombril, et son pubis s'il se met sur la pointe des pieds. Armant ses doigts comme deux pinces méchantes, indexe et pouce en avant, Yoongi commence à palper cette chaire étrange qu'est la sienne. Il passe sur ses joues pleines ; en dépit de sa maigreur il gardait toujours un visage arrondi et l'une de ses craintes était d'un jour paraître joufflu. Il pince les os de ses côtes, la peau est flasque par-dessus et non pas tendu comme sur tous les muscles de Namjoon. Il lève le bras gauche, constate que sa pilosité est toujours bien en forme. Enfin, en forme, tout reste à quantifier. Disons que cela laissait une sorte de petit duvet noir, extrêmement foncé et très en contraste avec la pâleur de sa peau. Ce qui étonnait toujours Yoongi c'était la façon dont son corps s'était décidé à lui en placer là et à la base de son sexe puis rien nulle part ailleurs. Un joli travail arrêté en cours de chemin parce qu'après tout, ces poils habillaient un peu son corps et que ce n'était pas plus mal.

Il retrace de son indexe les zébrures parfois encore bleutées sous ses bras, claque ses cuisses maigrelettes et soupire. Etais-ce vraiment cela qu'il était censé mettre entre les mains de Taehyung ? et des autres ? Yoongi se contorsionne devant la glace, profil et trois quarts, histoire de voir... Ses fesses sont-elles comme il faut ? Un peu plates, juste le volume pour remplir ses jeans au minimum. En même temps peu probable que la nature ait songé qu'il en ait besoin comme arme de séduction majeure.

Yoongi soupire. Il avait passé une demi-heure à bien se nettoyer de part en part, masser chaque partie de son corps, même la plus infime. Il sentait un mélange de fruits exotiques qu'il appréciait mais était-ce assez ? Il aurait adoré pouvoir s'étaler sur un lit, presque nu, offert comme le plus délicieux des desserts. Comment pouvait-on s'assurer d'être assez appétissant ? Fallait-il un certificat, un diplôme ou juste le courage de s'étendre nu quelque part ? Vaste question.

Ne trouvant de toute façon pas grande réponse dans le reflet de la glace, Yoongi enfile son caleçon favori noir, acheté à Monoprix, le confort du confort et dédaigne la glace qui ne le rassure en rien sur son physique. Il se drape d'un t-shirt noir à manche longue confortable, d'un short de sport du basket qu'il ne pratique plus depuis le lycée et sort de la salle de bain.

Alors qu'il passe devant la porte de la chambre de Namjoon, Yoongi y glisse sa tête de sorte à voir ce que trafique le plus grand, s'il a réussi à se remettre au travail ou s'il rumine toujours sa frustration.

Namjoon est à son bureau, l'air soucieux, le visage posé dans une main, l'autre tenant un épais livre. Encore Arendt, condition de l'homme moderne. Il ne doit pas réussir à être totalement concentré puisqu'il redresse aussitôt la tête pour croiser le regard de Yoongi derrière ses mèches humides. Il glisse un marque-page – ancien ticket de caisse- entre deux longs paragraphes et repose délicatement son livre sur un tas de feuilles volantes.

« Viens... »

Yoongi s'avance, ses vêtements sales pliés dans ses bras, callés contre son torse. Il observe les notes en pattes de mouche de Namjoon jusqu'à ce que ce dernier glisse ses mains autour de ses hanches pour le tirer à lui. Il l'observe de haut et les gouttes dans ses cheveux glissent jusqu'à s'écraser sur ses cuisses.