chapitre 9

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Dès que la porte était ouverte, je n'hésitais pas une seule seconde à regarder le dénommé Atlas droit dans les yeux. Je n'avais peur de personne. J'aperçus du coin de l'œil Atanas qui m'observait, le sourire aux lèvres.

- Bonjour Atlas. Je te présente Aselya, ma femme.

Il entra et me dévisagea avec un visage sévère. Il ne semblait vraiment pas apprécier le fait que je l'observe de la sorte.

Les deux frères se serrèrent la main avant qu'Atlas ne posa négligemment sa veste sur le porte-manteau et qu'il ne me regarda même pas avant d'avancer dans le QG.

- C'est une sacré baraque, remarqua-t-il.

Comme il était dos à moi, j'en profitais pour le contempler librement. Il était un peu plus petit qu'Atanas et semblait bien plus âgé. Je lui aurais donné entre 35 et 40 ans. Il avait une carrure plus impressionnante que son frère mais ce n'était pratiquement que du gras, contrairement à Atanas qui semblait bien entraîné. Et lui il possédait ses deux mains intactes.

- C'est clair, l'ancien chef a été sympa de me nommer à sa suite, lança Atanas en sachant qu'il n'y avait que pour pour comprendre sa moquerie puisqu'il avait tué mon père.

Puisqu'il souhaitait la jouer ainsi, alors je décidais d'entrer dans son jeu mais à ma manière.

- D'ailleurs dis-moi Nanas, tu es toujours en contact avec la famille de l'ancien chef ? Ça a dû leur mettre un sacré coup de se faire virer de l'endroit où ils avaient grandi.

Atanas me dévisagea avec haine. Je ne savais pas si c'était à cause de la provocation ou du surnom ridicule. Sûrement les deux.

- Non, et je n'en ai rien à foutre. S'ils s'opposent à moi, je leur montrais de quel bois je me chauffe. Ils savent de quoi je suis capable.

J'allais répliquer mais Atlas nous coupa.

- Bon, et si on bouffait ? J'ai faim.

Atanas acquiesça et nous nous dirigions donc vers une table déjà dressée où plusieurs plats se présentaient à nous. Ça faisait plusieurs jours que j'étais là et j'avais seulement mangé un sachet de fruits secs. Mon ventre gargouilla instantanément, ce qui fit grogner Atlas.

- Tu ne lui donnes pas à manger ou quoi ? dit-il.

- Seulement quand c'est une bonne épouse, répondit Atanas avec un regard appuyé dans ma direction, sachant pertinemment que cela me mettrait en rogne.

Atlas commença à rire.

- Ahah tu as bien raison, sinon à quoi servirait une femme ?

Mes yeux s'écarquillèrent, j'étais outrée. Lorsque mon père était chef, personne n'aurait osé me parler comme ça. Une fois j'étais sortie avec un type qui avait osé me lever la main dessus : je l'avais descendu la seconde suivante. Je n'avais pas l'habitude que l'on me manque à tel point de respect. Atlas parlait comme si je n'étais pas là.

- J'avais oublié que t'avais ce truc, lança Atlas en désignant la main bionique d'Atanas.

Et il changeait de sujet comme si c'était banal. Putain, si je pouvais torturer ce type je le ferais pendant des heures entières.

Cependant, l'osmose entre les frères ne semblait pas si parfaite. Je voyais Atanas froncer les sourcils lorsque son frère décida de toucher sa main en acier.

- Bon, t'avais faim il me semble ? lança-t-il en s'asseyant autour de la table.

Je m'asseyais à contrecœur à côté de lui et Atlas s'asseyait en face de nous. Et je commençais alors à manger comme si ma vie en dépendait. J'avais atrocement faim.

- Dis-donc, elle sait bien engloutir, lança Atlas. J'espère que ça sert aussi quand tu la baises.

Je m'immobilisais soudainement et Atanas semblait comprendre que je m'apprêtais à faire une connerie et à mettre tout son plan de chef à rude épreuve puisqu'il prit la parole avant que je ne puisse faire ou dire quoique ce soit.

- Voyons Atlas, je te pris de respecter un minimum ma femme.

Et c'était alors que le silence revint. Putain, cette journée s'annonçait plus que longue...

DétraquéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant