Aselya
- N'aies pas peur, Aselya. Tu es si belle, tu lui ressembles tellement...
Je ne comprenais pas pourquoi il faisait ça. Je ne disais rien parce que je savais qu'il souffrait de la perte de ma mère, mais je n'aimais pas sa façon d'agir avec moi.
- Arrête papa, ce n'est pas normal.
- Chut, j'ai bientôt fini.
Je me réveillais en sueur à cause du cauchemar que je venais de faire. Je m'asseyais dans mon lit et prenais mon visage dans mes mains. Je ne me sentais pas bien, pas bien du tout. Depuis que je côtoyais Atanas, je me rendais de plus en plus compte que je n'aurais pas dû laisser passer le comportement de mon père avec moi. Je sentis la bile remonter dans ma gorge et me précipitais alors aux toilettes pour vomir. Mon cœur battait la chamade et je n'arrivais pas à le calmer.
Je ne savais pas quelle heure il était mais nous étions en plein milieu de la nuit. Je passais ensuite mon visage sous l'eau pour apaiser mes tensions mais ça ne me calmait absolument pas. Je m'asseyais par terre et prenais à nouveau ma tête dans mes mains en tentant de maîtriser ma respiration. Mais au lieu de la ralentir, j'avais l'impression que ça ne faisait que m'empêcher de respirer.
Je balançais la tête en arrière, ne comprenant pas ce qui était en train de se passer et pourquoi j'étais dans cet état là. Je fermais les yeux tandis que j'entendais mon coeur battre comme s'il allait sortir de ma poitrine. Je me relevais alors difficilement et me rendais sous la douche toute habillée. Une fois dedans, j'actionnais le pommeau et l'eau froide coula sur mon corps, me faisant frissonner. Mais enfin, je me sentais mieux. Je recommençais à respirer à peu près normalement, même si j'avais froid.
Je m'asseyais donc dans la douche et restais dessous plusieurs minutes en attendant d'être totalement apaisée.
Lorsque je sortais, j'étais frigorifiée alors je retirais mon pyjama et m'enroulais dans une serviette. Puis, désormais plus calme, des questions commençaient à tourner en boucle dans ma tête. Mon père savait que ce qu'il faisait était mal, alors pourquoi l'avait-il fait et à de nombreuses reprises ? Est-ce qu'il m'estimait ou est-ce que j'avais toujours été une vaste blague pour lui ? Ressentait-il du plaisir pendant qu'il me faisait du mal ?
Encore trempée, je m'allongeais dans mon lit et fermais les yeux. Malgré moi, je sentais une larme couler le long de ma joue.
Ça faisait bien longtemps que je n'avais pas pleuré. Je n'avais pas pour habitude de montrer mes faiblesses aux autres, et je ne me laissais pas dépasser par mes émotions meme lorsque j'étais seule. Sauf que cette nuit, je venais de craquer. Il s'était passé quelque chose en moi qui avait créé un déclic et mon corps n'avait pas pu le supporter.
Une fois que je sentais mon corps se détendre et se relâcher, je retirai la serviette de mon corps et m'enroulais dans ma couette en espérant ne pas me réveiller avec un rhum ou une angine. J'avais un système immunitaire très bien développé ce qui faisait que je tombais rarement malade, mais je venais quand même de passer cinq minutes sous une eau glaciale et cela pouvait potentiellement me porter préjudice. En tentant d'en faire abstraction, je me détendais de plus en plus et petit à petit, j'oubliais l'image de mon père pour m'abandonner au monde du sommeil qui me guettait. Il m'emporta et heureusement, assez vite. Heureusement, le reste de ma nuit se déroula sans nouveau cauchemar impliquant moi et mon père...
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Détraqué
Romance« Le detraqué », c'était ainsi qu'était surnommé Atanas, le tout nouveau chef de la mafia bulgare, après avoir tué l'ancien chef et pris sa place. Il était connu pour être sans pitié et complètement fou, et lorsqu'il avait une idée en tête, absolume...