chapitre 62

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Malgré moi, je ne pouvais empêcher mon cœur de s'emballer. Je ne voulais pas mourir, j'étais bien trop jeune pour ça. Cependant, il était hors de question que je m'abaisse à la supplier de m'épargner. Il me dévisageait toujours avec autant de colère et je me demandais ce qu'il attendait pour tirer.

Sauf qu'il n'en fit rien. Il rangea son arme et se contenta de me saisir par le poignet droit. Il me releva et commença à marcher, me traînant à sa suite. Nous descendions les escaliers, puis je fronçais les sourcils en remarquant qu'il me dirigeait vers la cave. Là, je me stoppais nette mais ça ne l'empêchais de parvenir à me faire avancer.

- Tu ne m'enfermeras pas à nouveau dans cette putain de cave ! hurlai-je.

- Ah, tu veux parier ?

Il avait dit ça d'un ton si froid que ma peau se couvrait petit à petit de frissons. Une fois devant la porte de la cave, il me balança à l'intérieur et la referma derrière moi. Je ne pouvais plus rien faire ou dire, j'étais désormais enfermée seule dans le froid, comme lors de mon arrivée ici. Je commençais donc à tambouriner sur la porte en l'insultant de tous les noms possibles et imaginables. Comme je m'y attendais, ça ne le faisait absolument pas réagir. Alors, je me contentais de m'assoir sur le matelas posé à même le sol et posais ma tête contre le mur. Il était hors de question que je reste enfermée ici encore longtemps.

Atanas

Après l'avoir enfermé dans la cave, je pars immédiatement en direction de mon amphithéâtre. Là, j'y entre et me tient au milieu de mes hommes.

- Elle le mérite. Elle mériterait même que je la tue. Pourtant j'en suis bien incapable. Elle, elle en serait capable. Nous aurions tous les deux beaucoup à gagner si l'autre venait à mourir.

Aucun d'eux ne me répondait, et ça me faisait vriller.

- T'as rien à dire, Jo ? fis-je en m'approchant d'un de mes gars au visage à moitié dissout par de l'acide.

Et je lui envoyais mon poing en pleine figure. Le visage se détacha du corps et je levais les yeux au ciel.

- Tu es faible, Jo.

Ensuite, je m'approchais de Hano.

- Et toi, rien a dire ??

Celui-là, je me souvenais encore de sa mort sur le bout des doigts. Il se ventait de ne pas être un faible, alors je lui avais coupé la langue et lui avais cousu la bouche pour qu'il la ferme à tout jamais. Ensuite, je l'avais étouffé de mes propres mains.

On toqua à la porte de l'amphithéâtre, et je revenais au présent.

- Quoi ??

Un de mes hommes entra.

- Un Serbe a été arrêté à la frontière Bulgare, monsieur. Il s'est fait passé pour un des proxénètes de la mafia, mais comme la mafia ne fait pas dans la prostitution nous avons tout de suite compris que quelque chose clochait.

Je levais les yeux au ciel.

- Dis-moi que vous l'avez ramené ici.

- Oui, ils vous attendent dans la salle de torture.

- « Ils » ? Peu importe, j'ai besoin de me défouler, ils tombent à pique.

Je sortais donc de mon amphithéâtre en direction de ma salle de torture. Là, j'y entrais et y découvrais un homme attaché par les mains et par les pieds. À côté, il y avait une prostituée qui semblait affolée. Elle parlait en Serbe alors évidemment, je ne comprenais rien. Je lui tirais une balle dans la tête et le silence revint enfin. Je me tournais ensuite vers le Serbe et l'observais de haut en bas. Il ne pouvait pas parler puisqu'il était bâillonné.

- Tu tombes particulièrement bien, tu sais pourquoi ? J'ai été vraiment très, très agacé par une femme qui me plaît et comme je me retiens de m'en prendre à elle, tu vas prendre à sa place.

Le sourire sadique qui se dessinait par la suite sur mon visage lui fit comprendre qu'il allait passer un sale quart d'heure...

DétraquéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant