Une heure plus tard, Aselya était en train de subir une opération pour retirer la balle de sa jambe. J'avais eu la gentillesse de faire venir un médecin.
Bien évidemment, j'avais fait en sorte d'en choisir un qui ne parlait pas notre langue pour ne pas qu'elle aille crier à qui voulait bien l'entendre qu'elle s'était faite kidnapper.
Lorsque le médecin vint me voir pour m'annoncer que tout s'était bien passé, je hochais la tête et allais voir Aselya tandis qu'il s'en allait.
Elle avait la jambe évidemment engourdie à cause de l'anesthésie locale, mais ça ne l'empêchait certainement pas de me fusiller du regard.
- Un jour tu comprendras, répondis-je.
- Ferme-la, je t'en prie.
- Sinon quoi, tu vas t'enfuir en courant ? Ah bah non, ça me semble assez compliqué.
Elle levait les yeux au ciel tandis que je me moquais ouvertement d'elle.
- Plus sérieusement, j'espère que tu n'as pas défait ta valise, on rentre dans une heure.
Elle fronça les sourcils.
- Je pensais qu'on ne partait que ce soir ?
Je secouais la tête.
- Non, j'ai changé d'avis.
Et elle n'avait pas besoin de savoir que je me méfiais des Serbes.
**
Lorsque le jet décolla, le soleil commençait à se lever dans le ciel. Il était très tôt et je n'avais pas beaucoup dormi après cette nuit agitée.
- Dis, tu penses que ça donnerait quoi si je forçais quelqu'un à boire de la cire épilatoire ? demandais-je and Aselya tandis que le jet se stabilisa.
- J'en sais rien, mais j'espère que tu ne comptes pas le tester sur moi.
Un rire m'échappa.
- Tu as toujours le mot pour rire.
Elle grimaça et se tourna pour être dos à moi. Elle semblait vraiment me haïr, je me demandais pourquoi. Elle avait bien tenté de me tuer avec une scie, après tout.
- Tu te rends compte parfois des mots qui sortent de ta bouche ? demanda-t-elle soudain.
Je me tournais vers elle, qui me dévisageait désormais avec attention en l'attente d'une réponse.
- Parfois, oui. Je me rends compte que je suis carrément en train de te faire des avances lorsque je te dis que j'adore te voir tuer sans aucune lueur de regret dans le regard.
Elle resta muette face à mes paroles, ce qui m'arrangeait bien. Je n'étais pas une personne très loquace.
- T'es au courant que toi et moi sommes ennemis ? renchérissait-elle.
Je haussais les épaules.
- Je ne te vois pas comme une ennemie. Plutôt comme un obstacle.
Elle leva les yeux au ciel pour la énième fois.
- Tu m'as retenu prisonnière dans une cave lugubre et sale pendant plusieurs jours en maillot de bain, tu m'as tranché un bout de doigt et tu m'as tiré dessus il y a à peine quelques heures. C'est au moment où j'attrape le tétanos ou celui où je perds du sang que je dois te supplier de me baiser ?
Je me rapprochais quelque peu d'elle.
- En ce qui me concerne tu n'as pas besoin de me supplier...
Elle fronça les sourcils.
- Mais qu'est-ce qui t'arrive tu as bu ou quoi ?
- Je ne bois pas.
- Je le sais, c'était une façon de parler pour décrire tes avances plus que malvenues.
Je commençais à nouveau sourire.
- Tu commences à me connaître, tu vois. On est fait pour s'entendre. Allie-toi à moi et nous serons puissants.
- Jamais de la vie.
Tant pis pour elle. Un jour elle finirait bien par se soumettre pourtant, j'en avais l'intime conviction. Et si jamais elle voulait faire passer le temps d'une manière plus agréable... disons que je n'étais pas fermé à cette idée.
Depuis ce matin quand elle s'en était prise à l'homme qui gardait la porte du penthouse, elle avait réveillé quelque chose depuis bien trop longtemps endormi en moi, et je savais qu'à un moment ou à un autre, ça finirait par exploser...
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Détraqué
Romance« Le detraqué », c'était ainsi qu'était surnommé Atanas, le tout nouveau chef de la mafia bulgare, après avoir tué l'ancien chef et pris sa place. Il était connu pour être sans pitié et complètement fou, et lorsqu'il avait une idée en tête, absolume...