Ce dont je commençais a avoir peur commençait bel et bien à se produire : je commençais à éprouver de la sympathie pour Atanas...
Je me voyais donc incapable de le frapper à nouveau et mon regard dériva sur son visage. Il avait l'air si froid et en même temps, quelque chose me réchauffa simplement en le regardant. C'était un bel homme et il avait tué pour moi à maintes reprises alors qu'il aurait pu me tuer depuis longtemps... un sentiment étrange me prit alors que je réalisais que la seule chose dont je l'accusais depuis le début était d'avoir trahi la mafia, alors que je commençais petit à petit à réaliser que mon père l'avait également trahi en me faisant du mal. Mon bras redescendit le long de mon corps tandis que je m'immobilisais. Puis, une haine incontrôlée envers moi-même monta en moi.
- Tu me manipules, hein ?? lançai-je en recommençant à le frapper à l'épaule.
Il ne dit rien et me regardait.
- Ça t'amuse, peut-être ??
À nouveau, il ne dit rien tandis que je lui mettais un autre coup.
- Mais réagis, dis quelque chose putain !
Il se mettait à sourire et une partie de moi ne pouvait s'empêcher de trouver une sorte de réconfort à cette attitude qu'il adorait arborer avec moi.
- Tu peux me frapper une fois de plus pour ce que je m'apprête à faire, dit-il alors.
- Quoi ??
Et sans que je ne comprenne ce qui était en train de se passer, ses mains vinrent se placer de part et d'autre de mon visage et il rapprocha son visage du mien pour sceller nos lèvres. D'abord en pleine incompréhension, je ne réagissais pas. Puis, réalisant que je n'avais absolument pas envie de le repousser, je répondais à son baiser et rapidement, nos langues se rejoignirent. J'enroulais mes mains derrière sa nuque et cela nous rapprocha encore plus. Nous nous embrassions à en perdre haleine pendant encore plusieurs secondes, avant que je ne finisse par m'éloigner.
Je prenais ensuite le temps de l'observer, et remarquais que ses cheveux toujours si bien coiffés étaient en bataille à cause de tous les coups que je lui avais mis qui l'avaient secoué. Une lueur que je n'avais encore jamais vu auparavant brillait désormais dans son regard et il ne semblait pas perturbé par ce qu'il venait de faire.
- P... pourquoi ? fut le seul mot que je parvins à sortir.
- Pourquoi pas ? J'en avais envie et je crois que toi aussi. Si ce n'est pas le cas libre à toi de me traiter de goujat et de partir en courant.
J'entrouvrais la bouche mais ne trouvais rien à répondre.
- On dirait bien que j'ai enfin réussi à te faire taire.
- Je crois bien, oui.
Nous nous dévisagions sans rien dire pendant plusieurs secondes avant qu'il ne s'approche à nouveau de moi, lentement. Je ne disais rien et le regardais faire.
- C'est la première fois que je ressens autant d'attirance pour une femme, je ne comprends pas comment ça a pu se produire.
Je ne disais toujours rien. Je ne savais pas trop quoi penser de tout cela. Et comme je ne répondais pas, il se contenta de me contourner et de quitter la pièce. Je restais donc seule dans la salle d'entraînement, pensive et perdue.
Faisais-je déshonneur à la mafia en ne me sentant pas totalement dégoûtée par Atanas ? Est-ce que je réagissais tout de même mon père ? Était-il réellement un traître. Je soupirais en réalisant que je connaissais la réponse à la dernière question depuis des jours : oui. Mais en même temps, il restait mon père et moi, je commençais à m'intéresser à son meurtrier...
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Détraqué
Romance« Le detraqué », c'était ainsi qu'était surnommé Atanas, le tout nouveau chef de la mafia bulgare, après avoir tué l'ancien chef et pris sa place. Il était connu pour être sans pitié et complètement fou, et lorsqu'il avait une idée en tête, absolume...