Détraqué

chapitre 5

J'avais très mal à l'épaule, mais Atanas refusait catégoriquement que je quitte la cuisine pour aller me soigner pendant qu'il cuisinait. Il savait que je connaissais le QG et que je pouvais m'en servir à mon avantage dans une tentative d'évasion.

- Allez, on va aller proposer à manger à Bowen. Ça fait plusieurs jours qu'il n'a rien avalé, il appréciera sûrement un peu de viande fraîche.

Le dégoût se peignait sur mon visage tandis qu'il entama le chemin jusqu'à l'endroit où il retenait prisonnier ce pauvre Bowen.

Lorsqu'il déverrouilla la porte, les yeux s'écarquillèrent en découvrant ce qui semblait être une véritable salle de torture. Il y avait des chaînes, auxquelles Bowen était d'ailleurs attachées, des espèces de tables d'opération, des scies, un cercueil avec des piques à l'intérieur, une cage avec un rat qui semblait colorée aux tons rouge sang, des... plugs ?

- Bonjour Bowen, bien dormi ? demanda Atanas en ouvrant les rideaux.

Il leva la tête lentement, et c'est alors que j'aperçus le bras qu'il lui manqua. Lorsqu'il m'aperçut, il fronça les sourcils.

- As ? Qu'est-ce que tu fais ici ??

Était-il en train de penser que j'avais trahi mon père pour monter au pouvoir plus rapidement ?

- Comme toi, je me suis faite kidnapper, répondis-je donc.

- Et vous êtes tous les deux encore en vie ! s'exclama Atanas en s'immisçant entre nous. Vous pouvez vous féliciter en vous applaudissant !

Puis, il jeta un coup d'œil à Bowen.

- Enfin ça risque d'être compliqué pour certains, poursuivit-il.

Je le fusillais du regard tandis qu'il déposa le tartare de bras devant lui.

- Tu sais ce qu'il te reste à faire si tu veux t'en sortir, Bo...

Puis, il se tourna vers moi.

- J'ai remarqué qu'il donnait des surnoms, alors j'ai pris mes libertés en lui donnant un surnom aussi. T'en penses quoi, As ?

À ce moment-là, j'aurais tellement aimé qu'un regard puisse tuer. Il serait mort sur le champ.

Bowen regardait les restants de son bras et je crus apercevoir une larme couler sur sa joue.

- Ne fais surtout pas ça Bowen ! lançais-je alors.

Il me regarda une demi-seconde avant de se jeter sur l'assiette et de commencer à manger le tartare de son propre bras.

J'étais vraiment dégoûtée, pour le coup. Je sentis la nausée remonter. Bowen, lui commença à vomir également. Atanas était en train de sourire à côté.

- Allez on finit tout, se délecta-t-il.

- Sale monstre ! lui lançais-je.

Il soupira en basculant la tête en arrière, et s'approcha rapidement de moi avant de me plaquer contre un des murs froids de cette salle de torture. Il était si prêt que je pouvais sentir son souffle sur mon visage.

- Tu as vraiment un très beau visage, mais ça ne me dérangerait absolument pas de le mutiler, commença-t-il. Et tu as une très belle voix, mais ça ne me dérangerait absolument pas de te couper la langue si tu continues à trop l'ouvrir, c'est bien compris ?

Je pris alors tout l'élan que je pouvais depuis ce mur, c'est à dire pas beaucoup, et je lui envoyais un coup de tête. Aïe ! Ça faisait un mal de chien !

Il recula de quelques pas en ricanant et sa respiration commençait à devenir irrégulière. Il attrapa alors une scie et l'envoya violemment dans ma direction. Je l'évitais de justesse tandis qu'elle s'écrasa contre le mur contre lequel il venait de me plaquer, alors il s'approcha de moi mais au moment où il atteignit ma hauteur, Bowen l'interpella.

- Eh, j'ai fini.

Un grand sourire se dessina alors sur le visage d'Atanas. Il me souriait à moi. Il ne regardait pas Bowen, à qui il faisait dos.

Et là, il sortit un flingue de sous son pantalon, et lui tira dessus. Mes yeux s'écarquillèrent.

- Tu n'as vraiment aucune parole, commentais-je.

- Et alors ? On ne t'a jamais appris à te méfier des garçons ? Ils mentent, ils trompent et blablabla, se moqua-t-il. Allez, on se casse.

Et tandis qu'il sortit de la salle de torture, je n'avais pas d'autre choix que de le suivre. Et alors que je m'apprêtais à passer le pas de la porte, une idée me vint...