chapitre 61

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Il y eut un silence qui dura une bonne dizaine de minutes, et je commençais à m'endormir sur le canapé. Sauf qu'un liquide projeté droit sur mon visage me fit immédiatement me redresser. Atanas me regardait d'un air amusé tandis que je m'essuyais à l'aide de ma manche.

- Pourquoi tu as fait ça ?? m'exclamai-je en réalisant qu'il buvait une tisane.

- C'est assez amusant.

- Amusant ?? Tu es le premier mafieux que je rencontre qui boit de la tisane.

Il haussait les épaules.

- Ça me permet de me détendre et de calmer mes pulsions.

- Quelles pulsions ?

- Mon envie de te plaquer contre ce canapé et de t'arracher tes fringues, par exemple.

J'entrouvrais la bouche et fronçais les sourcils.

- Je crois que je vais remonter dans ma chambre.

Et sur ces paroles, je me levais et montais les escaliers. Bien évidemment, il me suivait. Le contraire m'aurait bien étonné d'ailleurs. Je me stoppais juste en haut des escaliers et me tournais vers lui.

- Mais qu'est-ce que tu veux à la fin ? Pourquoi est-ce que tu me suis comme un clebs ?

- Tu ne l'as pas encore compris ? Je pensais pourtant que nous parlions la même langue.

Je levais les yeux au ciel et basculais la tête en arrière.

- Tu es un fou, un psychopathe, un détraqué ! Tu ne peux pas ressentir d'attirance pour moi et tu le sais bien !

Il secouait la tête.

- Je ne suis pas un psychopathe, je ressens des choses. Seulement, je les ressens de manière différente que les autres.

- Oh, mon pauvre garçon.

Et je me tournais à nouveau pour m'en aller sauf qu'il m'attrapa par le poignet et me retourna vers lui.

- Ne me tourne pas le dos, Aselya. Je n'aime pas ça.

- Et qu'est-ce que tu comptes faire, hein ? Tu m'as bien dit que tu ne pourrais pas me tuer car tu en serais incapable.

Il me fusillait du regard et se rapprocha de moi.

- En ce moment même j'ai très envie de te faire du mal. Ne me tente pas.

- Bah tu sais quoi ? Moi aussi je suis tentée de te faire du mal !

Et dans un geste irréfléchi, je le poussais de toutes mes forces. Il perdit alors l'équilibre et tomba du haut des escaliers. Son corps trébuchant et cognant contre les marches fit un bruit assourdissant qui dura un certain moment. Puis, il atteignit enfin le bas des marches.

Et là, il releva la tête et son regard me fit comprendre que c'était plus que de la colère qu'il ressentait désormais à mon égard. Réalisant que je venais de faire une connerie qui pourrait potentiellement me coûter la vie, je ne perdais pas une seconde et partais vite m'enfermer dans ma chambre.

- ASELYA ! hurla-t-il.

J'entendais ses pas se précipiter à ma suite tandis que j'actionnais le verrou de la porte de ma chambre. Évidemment, il arriva devant cette dernière dix secondes plus tard et commença à tambouriner.

- Ouvre cette putain de porte ! hurla-t-il à nouveau.

- Va te faire foutre !

Et à peine eus-je fini ma phrase qu'une détonation retentit et que la porte céda. Il entra dans la pièce, furieux, et se précipita dans ma direction. La première chose que je remarquais, c'était que sa main bionique n'était plus attachée à son bras, il avait dû la perdre durant sa chute. Ça lui laissait donc moitié moins de chance de m'étrangler.

Cependant lorsqu'il fut à ma hauteur, ça ne l'empêcha pas de me saisir par le col de mon sweat et de me balancer sur mon lit. Là, il grimpa à califourchon au-dessus de moi pour me maîtriser et vint plaquer son arme contre ma tempe. Cette fois-ci il ne tentait plus ni de me séduire ni de s'amuser. Il était en colère et ça sentait très mauvais pour moi...

DétraquéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant