chapitre 78

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Lorsque nous atterrissions, nous partions récupérer une voiture de location, et la dame qui nous faisait remplir les papiers semblait particulièrement intéressée par Atanas. Lui, il semblait à peine remarquer sa présence.

- Et sinon... c'est un voyage de couple que vous faites ? demanda-t-elle en mâchouillant son chewing-gum telle une vache ruminant de l'herbe.

- Non, mais qu'est-ce que ça peut vous faire ? demandai-je.

Elle me dévisageait d'un air hautain puis elle semblait se moquer silencieusement de moi. Elle reportait ensuite son attention sur Atanas.

- C'est étonnant que vous soyez célibataire, c'est rare de voir un aussi bel homme sans personne.

Il continuait à remplir les papiers sans lui prêter attention. Alors, elle inspirait, et malgré moi ca m'énervait.

- Je parle sérieusement, les hommes comme vous ont tellement de femmes à leurs pieds, et on ne peut pas les blâmer vous...

Mais elle n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'il relevait la tête et la dévisageait.

- Oui ? fit-elle.

Il se tournait vers moi, m'attrapais par la taille et vint plaquer ses lèvres aux miennes. Puis, sa langue se frayait un chemin jusqu'à la bouche et rejoignit la mienne. Nous partagions donc un baiser torride sous le nez de cette femme.

Lorsque nous nous éloignions l'un de l'autre, un petit sourire satisfait trônait sur mon visage.

- Voilà les clés, fit la femme d'un air ennuyé.

- Merci beaucoup, fis-je en m'en emparant.

Elle m'adressait un faux sourire avant que je ne fasse demi-tour.

Une fois que nous nous installions dans la voiture, je tournais la tête vers Atanas.

- Alors, elle ne t'intéressait pas cette jolie italienne ?

- Elle se pisserait dessus si elle savait ne serait-ce que le quart de ce que j'ai déjà fait. Je préfère les femmes qui n'ont peur de rien, dit-il en me dévisageant.

Un sourire satisfait prenait place sur mon visage.

- C'est le moment où je suis censée rougir ?

- Je crois bien.

Il démarrait ensuite la voiture et je lui indiquais le chemin jusqu'à la maison qu'il avait loué. Nous avions deux heures de route.

Nous ne faisions qu'une seule pause sur une air d'autoroute vide, trente minutes plus tard, car j'avais une terrible envie de soulager ma vessie.

- C'est notre gosse qui appuie sur ta vessie ? se moqua Atanas tandis que je le rejoignais dans la boutique après m'être soulagée.

Je levais les yeux au ciel.

- T'as pas trouvé plus marrant comme blague ?

- Si, mais ça n'aurait pas été politiquement correcte.

Je secouais la tête et regardais le rayon des sucreries. Il y avait plein de choses que je ne connaissais pas, puisque nous étions dans un autre pays.

Je sursautais en sentant Atanas passer sa main dans mes cheveux.

- Je te préviens, tu ne revendras pas mes cheveux sous forme de perruque.

- J'imaginais surtout à quel point ils s'enrouleraient bien autour de mon poignet.

Je haussais les sourcils et me tournais vers lui.

- Ah oui ?

- Mmh mmh.

Il se rapprochait de moi et me plaquait contre l'étagère, ce qui fit tomber quelques barres chocolatés. Puis, nous nous embrassions avec fougue et passion.

- Eh ! nous stoppa le caissier en nous apercevant.

Je m'éloignais et pris trois barres chocolatés avant de me diriger vers la caisse.

- Excusez-moi, il a tendance à me faire perdre le contrôle, lançai-je sur le ton de la plaisanterie.

Il ne dit rien et je me demandais s'il avait compris mon anglais approximatif, mais je vis ensuite son regard se promener sur mon corps. Je fronçais les sourcils.

- Vous aimez ce que vous voyez, hein ?

Il relevait la tête vers moi, puis Atanas me rejoignait et déposait deux sandwichs à côté de mes barres.

- Elle vous plaît ? demanda-t-il. Je comprends, elle est sublime. Mais à part dans vos rêves, vous ne la toucherez jamais.

Je compris vite au ton de sa voix qu'il avait très envie de lui régler son compte mais il ne pouvait car nous devions passer inaperçu. Alors, je laissais un billet de vingt euros et emportais tout ce que nous voulions prendre, avant de le prendre par le bras pour nous faire sortir de là.

Cet homme ne saurait jamais à quel point il venait de l'échapper belle...

DétraquéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant