chapitre 38

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Une trentaine de minutes plus tard, tout le monde était déjà arrivé. On se rendait à ce bal grâce à des invitations, et Atanas m'avait confirmé qu'il n'y aurait pas plus d'une cinquantaine de personnes, et c'était bien le cas.

Actuellement, j'étais en train de boire ma septième ou peut-être huitième coupe de champagne, et j'étais à la recherche d'une activité stimulante à faire. Peut-être aurais-je pu me taper un mec ? A voir, si j'en trouvais un à mon goût.

C'est alors que je fus surprise en voyant une femme. Elle et moi étions bien les deux seules présentes ici, sans compter les stripteaseuses, et je n'étais pas contre une présence féminine dans ma vie actuellement. Je m'approchais donc d'elle et lui tendais ma main.

- Aselya.

Elle me dévisagea, puis serra ma main.

- Adelina.

Oh, c'était la fille qui avait vendu des snuffs movies à Atanas lors de son premier bal. Et c'était indirectement à cause de ça que je n'avais plus tous mes doigts au complet à l'heure actuelle.

- Tu aimes ce genre de chose ? la questionnai-je donc.

Elle hocha la tête.

- J'adore voir et côtoyer la mort depuis que je suis petite.

Je fronçais les sourcils.

- Tu es sataniste, ou quelque chose comme ça ?

Un rire lui échappa.

- Non, pas du tout. Disons simplement que j'aime être choquée. La nature humaine est tellement intéressante et complexe, tu ne trouves pas ?

Je haussais les épaules.

- Quand on pense qu'il y a des humains qui s'occupent bénévolement de chats dans des refuges alors que d'autres s'éclatent à les tuer, tu ne trouves pas ça impressionnant, une telle différence de comportement ? poursuivit-elle.

Et je comprenais pourquoi elle avait été conviée ce soir.

- Je vois ce que tu veux dire, enfin je suppose... du coup je suppose que si tu es venue ce soir, c'est pour la projection de films ?

Elle hocha la tête.

- Je les ai fourni, je sais ce qu'ils contiennent. Cependant je ne m'en lasse pas.

Je haussais les sourcils. Définitivement, j'étais entourée de gens perturbés. Je m'apprêtais à lui demander si elle connaissait du monde à part Atanas ici ce soir, mais je me taisais en voyant ce dernier arriver dans notre direction.

- Désolée de vous déranger mesdemoiselles, j'ai besoin d'Aselya.

Adelina me salua d'un geste de la main avant de s'en aller à une autre table.

- J'étais en train de discuter avec la seule femme possible que je pourrai croiser ici, et toi tu viens tout gâcher, soupirai-je.

- Viens, dit-il en me prenant par le coude pour me diriger vers une des pièces reliés à la salle principale.

Je le suivais en fronçant les sourcils, mais m'arrêta en voyant qu'il voulait me faire rentrer dans la pièce avec l'estrade en face de chaises occupées par des cadavres.

- Pourquoi est-ce que tu veux qu'on aille là-dedans ?

Toujours en me tenant par le coude, il me fit monter sur l'estrade et en descendit, me laissant seule dessus. Deux gros projecteurs illuminaient mon visage.

- Je veux que tu fasses un speech devant tous ces hommes, et imagine que ça soit ceux que tu diriges.

- Pourquoi ?

- Pour que tu réalises à quel point tu es née pour diriger la mafia, mais à mes côtés.

Je me mordais la langue pour ne pas sortir de réplique cinglante. Il ne méritait rien. Toute la mafia me revenait et il le savait très bien.

- Je ne ferai pas ça. En plus, qu'est-ce que tu voudrais que je raconte à une bande de cadavres ?

En les détaillant un peu plus en détail, je remarquais qu'il manquait les lèvres de l'un, les yeux de l'autre, les doigts également... je ne savais pas ce qu'avaient fait ces types pour subir un tel sort mais ce qui était certain, c'était qu'ils avaient dérangé la mauvaise personne...

- Dis-leur que tu es puissante, que tu les contrôles.

Je levais les yeux au ciel avant de me rapprocher du micro. Après tout, je n'avais rien à perdre et ça me ferait sûrement du bien. Alors, j'inspirais un grand coup et je me décidais enfin à prendre la parole.

DétraquéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant