chapitre 28

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Atanas me plaqua avec rage contre la porte par laquelle nous étions entrés et me dévisageait, son visage à seulement quelques centimètres du mien.

- J'ai tout sacrifié pour être à la tête de la mafia, vociféra-t-il avec rage. Tu penses réellement que je vais tout perdre à cause d'un deal qui n'a pas fonctionné ?? Je sais depuis le début que je ne peux pas leur faire confiance. Tu te souviens que je t'ai espionné toi et ton cher père avant de prendre sa place ?? Je voulais simplement tester leur résistance face à un nouveau chef. S'ils ne me payent pas, ils paieront le prix fort. On s'en va.

Et il me passa devant pour sortir de l'entrepôt. Il remonta dans le SUV et je le suivais à contrecœur. Il n'y avait que lui, moi et le chauffeur. J'aurais pu récupérer une des armes de l'un des types morts dans l'entrepôt...

C'était déjà trop tard, je franchissais la porte de la voiture et je ne pouvais plus faire demi-tour.

Spasitel monta après moi et le chauffeur redémarra. J'avais hâte de rentrer et de me poser pour me reposer. Malgré tout, je pensais déjà à la nuit horrible que j'allais passer. J'allais sûrement dormir sur le canapé, j'étais prête à tout pour éviter de dormir avec lui.

De retour à l'hôtel, je m'enfermais dans la salle de bain pour prendre une longue douche. Il n'y avait pas que l'horrible nuit que je m'apprêtais à passer qui me trottait dans la tête. Si ces Serbes avaient pensé la mafia Bulgare tellement facile à berner et à arnaquer, alors ce n'était sûrement que leur première tentative. J'étais persuadée qu'ils allaient retenter de déjouer la mafia Bulgare, et une guerre des territoires n'était jamais la bienvenue...

- Bon tu sors de là ? Il y a ton clébard qui a foutu de la salive partout sur ma chemise, se plaignait Atanas derrière la porte.

Je levais les yeux au ciel et éteignais enfin l'eau. Il y avait de la buée partout dans la salle de bain, j'avais passé pas mal de temps sous la douche.

Je me rhabillais donc et ouvrais la porte de la salle de bain. C'est avec surprise que je tombais nez à nez avec Atanas torse nu. Et je devais reconnaître qu'il était vraiment musclé... même si je le détestais, il restait un homme et je ne pouvais rester insensible.

- On n'est pas au musée, tu peux toucher si tu veux, lança-t-il en contractant ses muscles.

Je haussais les paupières.

- Je peux me faire virer du musée si je touche l'œuvre ?

Il fit mine de réfléchir.

- Non, tu pourras seulement te retrouver coulée dans de la cire pour devenir une œuvre d'art à ton tour.

La manière si naturelle avec laquelle il proférait de telles paroles à mon égard me fit légèrement frissonner. J'avais connu des tas et des tas d'hommes cinglés, mais lui il sortait carrément du lot.

Je le contournais pour m'en aller mais avant que ne m'éloigne, il m'attrapait par le bras et vint murmurer à mon oreille :

- Il y a des hommes grassement payés devant la porte qui ont ta photo et qui savent que tu n'as pas le droit de mettre un pied dehors. Je vais prendre une douche alors ne tente rien, tu ne ferais que perdre du temps et de la force.

Je me dégageais de sa prise en grommelant, et partais m'assoir sur le canapé à côté de Spasitel tandis qu'il rentrait dans la salle de bain.

Oui, m'occuper de la mafia commençait vraiment à me manquer, mais je ne voulais absolument pas m'associer avec Atanas. Il était le mal incarné et il avait tué mon père, c'était un immense manque de respect.

Et pourtant plus j'y pensais, plus l'envie d'aider à la diriger à nouveau grandissait...

DétraquéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant