chapitre 15

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Aselya

Cela faisait désormais deux jours que j'étais enfermée dans la cave sans en être sortie. Atanas n'avait pas aimé notre petite discussion houleuse à propos de sa main bionique et il m'avait seulement apporté de la pâté pour chien, le chien que j'avais surnommé Spasitel le soir de la dispute, et une remarque bien cinglante disant : « Si tu as faim tu n'as qu'à bouffer la pâté pour chien, ça te correspond bien. Et si tu as encore faim après ça, tu n'as qu'à bouffer le clébard, salope ».

Je l'entendais rarement jurer ou dire des mots grossiers, même si je supposais qu'il n'en pensait pas moins. Ça m'avait surprise, je devais bien l'admettre.

Blotti contre moi, Spasitel mangeait tranquillement la pâté, que j'avais préféré lui laisser plutôt que de la manger. Je n'étais pas assez affamée pour manger ça.

Une fois qu'il avait fini, il me lécha le visage et je grimaçais de dégoût en le repoussant. N'empêche, il était plutôt mignon pour un chien que l'on nourrissait à l'occasion de viande humaine... cela me dégoûtait encore rien qu'en y repensant.

C'était une belle bête. J'avais toujours aimé les doberman. Il était très musclé et parfois agressif, mais surtout protecteur. Il ne m'avait pas quitté une seule seconde depuis que j'avais commencé à grelotter il y avait quelques heures de cela. Je soupçonnais Atanas d'avoir baissé encore plus la température de son amphithéâtre ou plutôt de son frigo à cadavres qui n'était pas loin de la cave dans laquelle je me situais, et que cela refroidissait la pièce.

Je regardais la boîte de conserve et grimaçais en remarquant qu'elle était vide.

- Tu as encore faim, c'est ça ?

- Non ça va, j'ai bien mangé ce midi.

Je fronçais les sourcils et me levais en apercevant Atanas rentrer dans la cave. Il tenait une longue robe dorée sous le bras.

- Tu fais dans le travestisme également ? je lui demandais en croisant mes bras sur ma poitrine.

Spasitel aboya et je prenais ça comme une marque de soutien de sa part même si c'était complètement idiot.

- Même si je suis persuadé que cette robe m'irait très bien non, elle est pour toi.

Je fronçais les sourcils.

- Ce soir j'organise un bal avec tous les alliés de la mafia, c'est une sorte de tradition quand il y a un nouveau chef au pouvoir il me semble. Et toi, tu vas porter cette robe trop pailletée et agir comme si tu me soutenais pour ne pas que quiconque ne comprenne que j'ai tué ton père et que légalement je n'ai pas ma place sur le trône du chef.

Un faux rire m'échappait.

- Et tu m'expliques pourquoi est-ce que je ferai cela ?

Il me regarda avec un grand sourire.

- Sinon je te coupe les deux bras.

Son sourire ne tombait pas et je fronçais à nouveau les sourcils. Puis, il semblait réfléchir.

- Non tu sais quoi, plutôt un bras et une jambe, comme ça je pourrais te tenir comme un sac à main en faisant coudre ton bras et ton pied restant.

Elle y acquiesça comme pour s'auto-valider.

Je mordais l'intérieur de mes joues de rage mais réalisais qu'il pouvait totalement le faire. Si je refusais de coopérer il avait tout à perdre, et il n'hésiterait pas à me le faire payer cher.

- Et bien évidemment, tu ne me lâcheras pas d'une semelle pour que je m'assure que tu n'ouvres pas trop ta jolie bouche...

Il me balançait la robe que je rattrapais de justice.

- Exceptionnellement tu vas te préparer dans une des salles de bain à l'étage pour pouvoir te rendre un minimum présentable. La soirée commence dans deux heures.

Trop contente de sortir d'ici, je décidais pour une fois de la fermer et sortais de la cave, suivie par mon désormais fidèle doberman.

Puisqu'il ne semblait pas aimer sortir ou voir des gens en général, je devais profiter car ça serait sûrement la dernière soirée où je pourrai voir du monde avant longtemps...

DétraquéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant