chapitre 45

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Quelques minutes plus tard, Atanas arriva, habillé de son habituel costard noir. Si je n'avais pas déjà dormi avec lui, j'aurais pu jurer qu'il dormait avec. Moi, je n'avais pas pris la peine de m'habiller, j'étais encore en pyjama.

- Alors, mademoiselle est insomniaque ?

Je croisais mes bras sur ma poitrine.

- Tu sais très bien pourquoi je ne dors pas c'est...

- Patron, on le descend à l'amphithéâtre ? me coupa une voix.

Derrière Atanas, je remarquais deux hommes en train de transporter ce qui semblait être le cadavre du type qui m'avait dit que je ne devais pas rester sans surveillance.

- Il est mort ? questionnai-je.

- Ouais, je déteste être réveillé en pleine nuit, dit-il avant de de se tourner vers ses hommes. Mettez-le dans l'amphithéâtre avec Edgar, je suis persuadé qu'ils s'entendront bien.

Puis il se tourna à nouveau vers moi, un léger sourire sur le visage.

- J'ai aussi tué Edgar parce qu'il m'a dérangé pendant mon sommeil.

Je levais les yeux au ciel.

- Alors, pourquoi est-ce qu'on m'a fait me déplacer ? demanda-t-il.

- J'ai besoin de prendre l'air et comme je suis plus surveillée qu'à la prison d'Alcatraz, il faut que tu m'accompagnes.

Il haussa un sourcil.

- Allons-y.

Puis, il tendit sa main devant lui, paume vers le haut.

- Les femmes d'abord, indiqua-t-il avec un air séducteur sur le visage.

Je soufflais bruyamment avant de commencer à descendre les escaliers qui menaient au ré de chaussé.

Une fois à côté de la porte, je l'ouvrais et il marchait derrière moi. Le QG était entouré d'une immense forêt de pins et de sapins et le terrain n'était pas très stable, mais ça sentait bon et c'était paisible. Comme il faisait encore nuit, nous n'étions éclairés que par la pleine lune et les étoiles.

Alors que nous étions en train de marcher dans le silence, il sortit un joint de sa poche et l'alluma.

- Depuis quand tu fumes ? l'interrogeai-je.

- Je ne fume pas.

- Alors pourquoi est-ce que tu as un joint allumé entre les doigts ?

Il soupira comme si c'était une question idiote.

- J'aime bien, ça me donne un côté mafieux de film.

Je haussais les sourcils. Avec ou sans joint, il était clairement un mafieux de film.

- Je veux bien le fumer moi si tu n'en veux pas.

Il me le passa et je le portais à mes lèvres. Avant, je partais toujours dans la forêt pour fumer de la weed et de l'herbe. Mon père n'aimait pas que je me drogue. Non pas parce qu'il ne voulait pas voir sa famille abîmer sa santé, mais plutôt parce que ça me rendait incapable de me défendre devant des ennemis selon lui.

Nous recommencions à marcher en silence et je fumais vite, la fumée monta donc vite à mon cerveau.

- J'ai détesté la remarque que tu as faite hier soir, lançai-je alors.

Je ne savais pas pourquoi je disais cela. J'étais sans doute un petit peu défoncée.

- Je le sais bien, sinon nous ne serions pas en train en train de marcher dans une forêt en pleine nuit.

Je levais les yeux au ciel et inconsciemment, un léger rictus se dessina sur mon visage.

- En fait tu n'as pas complètement tort à propos de mon père. Seulement, ce n'est pas envers la mafia qu'il a fauté, c'est envers moi. Toi, tu as déshonoré la mafia en assassinant son chef.

Il ne dit rien et continuais d'avancer.

- Oh, réponds-moi au moins ! m'exclamai-je en le poussant d'une main.

Et sans me rendre compte de ce qu'il se passait, je me retrouvais plaquer contre un arbre, sa froide main bionique plaquée contre la gorge.

- Je réponds si je le veux. La prochaine fois que tu me pousses, je te coupe les deux mains jusqu'aux poignets.

Je fronçais les sourcils tandis qu'il s'éloignait et reprenais la route sans m'attendre.

- Tu as vu jusqu'à quelle hauteur montent ces arbres ? Ils doivent être très vieux, reprit-il comme si rien ne venait de se passer.

Et en soupirant, je reprenais ma marche, sachant pertinemment que je ne pouvais pas faire grand-chose de plus...

DétraquéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant