Lorsque nous arrivions au QG, le soleil était en train de se lever et je n'avais pas envie de rentrer tout de suite. Alors, je partais chercher une bouteille de vin à la cave et me posais sur les marches à l'extérieur. Et là, j'observais le soleil monter dans le ciel. Je ne savais pas ce qu'allait m'apporter la vie par la suite. Est-ce que j'allais retrouver ma place de chef de la mafia ? Est-ce qu'Atanas allait me tuer dans peu de temps ? Ça, seulement l'avenir pouvait me le dire.
Au moment où je me levais pour faire quelques pas, un des hommes d'Atanas sortit de je ne savais où.
- N'avance pas plus loin, tu n'en as pas le droit.
Je levais les yeux au ciel. J'avais oublié à quel point je n'étais pas libre de mes mouvements maintenant.
Mais, désireuse d'être un peu seule, je m'approchais du type avec un grand sourire, puis lui mettais un coup de poing qui le fit tomber au sol. J'étais plutôt fière de mon cou. J'en profitais alors pour prendre mes jambes à mon cou et courais aussi vite que possible. Ça faisait du bien de sentir un brin de liberté m'effleurer !
Rapidement, j'entendis l'homme que j'avais cogné à mes trousses. Évidemment, je n'allais pas tenter de fuir, je savais bien que tout le QG était déjà probablement alerté et que je ne pourrais pas aller bien loin sans être blessée d'avantage. J'avais déjà un bout de doigt en moins et une jambe encore convalescente suite à la prise d'une balle, alors je n'allais pas tenter la mort.
- Arrête-toi ! hurla le type.
Mais je continuais à courir à toutes jambes, sentant le vent frais de la mâtiné et les mèches de mes cheveux qui s'étaient échappés de ma queue de cheval fouetter mon visage.
Comme j'avais toujours la bouteille de vin à la main, je l'ouvris et commençais à boire au goulot comme une ivrogne. Puis, inévitablement, je m'en renversais dessus. Il coula le long de mon menton, dans mon cou et sur mes vêtements désormais irrécupérables. Mais je prenais un tel pied à courir comme cela que je n'en avais pas grand chose à faire.
Lorsque j'atteignis un bout de la forêt qui entourait le QG, je m'arrêtais derrière un arbre pour reprendre mon souffle. J'entendais déjà des voix d'hommes à ma recherche, ainsi que des aboiements de chiens.
- Fouillez le QG, elle y est peut-être retournée ! lança alors la voix d'Atanas.
Je prenais le risque de le regarder et le vis, tout de noir vêtu, avec Spasitel en laisse en train de renifler ma trace. Il se rapprochèrent donc de moi et soudain, mon chien releva la tête et courut dans ma direction après qu'Atanas l'eut lâché. Alors, je m'agenouillais lorsqu'il arriva à ma hauteur et commençais à lui gratter les flans tandis qu'il semblait content de m'avoir retrouvé. Je vis ensuite des chaussures se poster devant moi, et levais la tête vers Atanas, qui ne semblait pas du tout surpris de me voir ici.
- Je savais que tu ne t'enfuirais pas, tu es plus maligne que ça.
Je haussais les sourcils.
- Alors pourquoi est-ce que tu as envoyé tous tes hommes qui étaient dans le coin fouiller le QG ?
- Est-ce que je t'en pose moi des questions ?
Je secouais la tête et me redressais. Nous reprenions le chemin du retour tandis que Spasitel ouvrait la marche, prêt à nous protéger au prix de sa vie si besoin.
- D'ailleurs, pourquoi est-ce que tu ressembles à un vampire qui vient de commettre un carnage ? m'interrogea-t-il.
- Eh bah tu vois que tu m'en poses des questions.
Il haussa les sourcils, mais sembla se contenter de cette phrase puisqu'il n'insista pas.
Et c'était donc en silence que nous regagnions le QG...
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Détraqué
Storie d'amore« Le detraqué », c'était ainsi qu'était surnommé Atanas, le tout nouveau chef de la mafia bulgare, après avoir tué l'ancien chef et pris sa place. Il était connu pour être sans pitié et complètement fou, et lorsqu'il avait une idée en tête, absolume...