chapitre 66

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Le lendemain matin, je me réveillais de très mauvaise humeur. Le bas de mon ventre me faisait atrocement mal suite au coup que cet enfoiré m'avait infligé hier soir, et j'avais eu vachement de mal à m'endormir.

Je m'habillais d'une jupe taille baisse ainsi que d'un débardeur et de hautes chaussures à talons, puis partais voir Atanas dans son bureau. Je me permettais d'entrer sans frapper. Lorsqu'il m'aperçut, il fronça les sourcils.

- Dégage.

- Alors, comment s'est passé ta petite soirée entre copines ? Et t'es au courant que tes hommes de main t'appellent « le détraqué » ?

- Oui, et oui. J'ai autre chose à foutre que de perdre du temps en ta présence, alors dégage.

- D'abord, je veux une arme pour tuer un de tes hommes.

Il souffla bruyamment.

- Tu peux très bien te débrouiller sans arme. Oh et si tu parles de celui qui t'a frappé hier soir, il est déjà mort.

Je fronçais les sourcils.

- Tu m'as encore espionné ??

- Même si je l'aurais bien aimé, il n'y a pas de caméra dans ta chambre. Cet idiot a cru bon de me rapporter qu'il t'avait « régler ton compte à coup de poing ». Une balle dans la tête a suffit à lui ôter la vie. Il t'a fait mal ?

Je levais à nouveau les yeux au ciel.

- Oui, il m'a fait mal. Je ne suis pas en béton. Je voulais lui régler son compte moi-même.

- Si tu veux jouer avec son corps, il est en bas dans l'amphithéâtre.

- Non ça ira, on ne ressent pas tout de plaisir tordu devant des cadavres.

- Je n'ai jamais dit que je ressentais du plaisir en matant des cadavres.

- Oh je t'en prie, tu crois que je ne l'ai pas remarqué ? Tes yeux parlent pour toi.

Et sans un mot de plus, je quittais la pièce. C'était épuisant de vivre avec cet homme plus que dérangé à longueur de journée...

**

Quelques heures plus tard, j'étais dans la salle de sport du QG en train de m'entraîner à combattre avec mes poings. J'avais l'impression d'avoir perdu des réflexes et des aptitudes pour me défendre sans arme et ça ne me plaisait pas du tout. Alors, j'enchaînais l'entraînement et le renforcement musculaire. Enfin ça, avant qu'Atanas ne débarque.

- Tu vas t'entraîner avec moi, dit-il alors.

- Non, tu vas me tuer.

- Peut-être bien, mais imagine si tu arrives à me tuer avant ?

Je secouais la tête.

- Ne me donne pas d'idées.

Il retira ses vêtements petit à petit et se retrouva en jogging et le torse nu devant moi.

- Ça, ça s'appelle une distraction, lançai-je d'un air irrité.

- Je suis ravi que la vue te plaise... on commence par un combat à mains nues ?

- Si tu veux mais je te préviens, si tu abîmes mon visage tu payeras ma chirurgie esthétique.

Il haussa les sourcils et j'en profitais pour lui asséner un premier coup dans le torse. Fière de moi, un sourire se dessina sur mon visage juste avant qu'il ne réplique en me mettant un coup de pied sur la jambe gauche. Je m'effondrais au sol mais me relevais une demi-seconde après.

- Allez, montre moi toute la rage que tu éprouves à mon égard Aselya, me provoqua-t-il.

Montrer ma rage à son égard ? Très bien, j'en avais énormément à revendre. Depuis plusieurs semaines je n'avais qu'une envie : le mettre KO et reprendre le rôle qui me revenait de droit, mais il n'arrêtait pas de me mettre des bâtons dans les roues en permanence. Je lui assénais donc un premier coup de poing dans l'épaule.

- Ça, c'est pour m'avoir enfermé plusieurs fois dans la cave sans m'apporter ni eau ni nourriture.

Il recula de quelques pas tandis que je chargeais à nouveau vers lui. Ça semblait presque lui plaire. Je lui frappais à nouveau l'épaule.

- Ça, c'est pour m'avoir coupé le doigt !

Une lueur étrange passa dans son regard et ça me perturba une seconde. Je songeais aussi au fait qu'il n'avait pas hésité à tuer pour me sauver du Serbe et qu'il avait également tuer celui qui m'avait cogné le bas du ventre à m'en faire mal. Je lui frappais à nouveau l'épaule mais avec un peu moins de conviction cette fois-ci.

- Ça, c'est pour m'avoir tiré dans la jambe !

Malgré tout, ce n'était pas un ange et j'avais tellement à lui reprocher ! Mais en fin de compte, il m'avait également sauvé de celui qui m'avait atouché pendant des années... je levais à nouveau le poing, prête à le frapper à nouveau mais j'en étais incapable.

Ce dont je commençais a avoir peur commençait bel et bien à se produire : je commençais à éprouver de la sympathie pour Atanas...

DétraquéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant