Le premier tiroir ne me dévoilait rien de bien important, puisqu'il s'agissait de documents sur les différents domaines possédés par la mafia. Je les connaissais déjà.
J'ouvrais le tiroir du dessous et c'était alors que je restais figée. Je venais de découvrir le tiroir où Atanas gardait toutes les informations qu'il avait sur moi, ainsi que de nombreuses photos. Si je me référais à la plus ancienne de ces dernières, alors il espionnait la mafia et moi y compris depuis plus d'un an déjà. Il y avait même une photo de moi en maillot de bain sur la plage de Bali sur laquelle je m'étais faite enlever par ses hommes.
Je tombais sur un dossier et l'ouvrais. Il y avait écrit mon prénom, mon nom, mon âge, ma taille et même mon poids. J'avais une allergie à la fraise qui était notifiée ici alors que personne n'avait connaissance de cette information à part mon père puisque ça aurait pu être un élément d'attaque à mon égard.
Il y avait ensuite plusieurs rapports sur moi faits par ses hommes, incluant les attouchements de mon père, la mort de ma mère, cette période de ma vie où j'étais devenue anorexique à force de ne plus rien manger et faire du sport sans arrêt tellement je voulais avoir un corps sculpté pour prendre la tête de la mafia...
Mais ce n'était pas assez intéressant pour moi. Toutes ces infos, je les connaissais déjà puisque je les avais vécues. Alors, je fermais le tiroir et passais au suivant. Là, j'y trouvais plusieurs rapports de police qui semblaient vraiment anciens. En lisant les inscriptions dessus, je compris qu'ils étaient réellement anciens puisqu'ils témoignaient de la mort de la mère d'Atanas et du viol subît par son propre fils juste avant de mourir. Apparement, son frère n'avait pas payé pour ce qu'il avait fait puisqu'il était mineur au môme ment des faits.
Par la suite, je découvrais des documents qui attestaient des achats en tous genres, comme ces faucons dont il m'avait parlé un peu plus tôt.
Dans le tiroir du dessous, je tombais sur des cassettes vidéos. J'aurais pu penser qu'il s'agissait de sa collection personnelle de snuff movies, mais elles avaient toutes des noms. « Le découpage de ma main » était le titre de la première. Est-ce que ses ennemis lui avaient réellement envoyé une vidéo de lui-même en train de perdre son membre ? Et si oui, pourquoi l'avoir gardé ?
Les autres cassettes n'avaient pas de titres qui interpellaient mon attention, jusqu'à la dernière de la rangée, qui semblait être assez récente, et je compris pourquoi en lisant le titre. « Aselya qui massacre un homme ».
- Je peux t'aider ?
Je me retournais brusquement vers la voix d'Atanas, qui se tenait dans l'embrasure de la porte.
- Dis-donc, je ne savais pas que tu possédais autant d'informations sur moi, lançai-je en lui montrant la cassette que je tenais dans mes mains.
- Et alors ? fit-il en commençant lentement à s'approcher. Je devrais me le reprocher ?
Je fronçais les sourcils. Plus il se rapprochait, plus j'apercevais le désordre inhabituel de son visage : les cheveux lui retombant sur le front, les gouttes de sang un peu partout sur sa peau... malgré moi, une infime partie de ma personne le trouvait attrayant. Seulement sur le plan physique, du moins.
- Oui, tu devrais te le reprocher. Depuis quand est-ce que c'est normal d'espionner les gens pendant plus d'un an ?
- Depuis quand est-ce que c'est normal de fouiller dans les affaires des autres ? fit-il en m'arrachant la cassette des mains alors que je n'avais même pas réalisé qu'il s'était considérablement rapproché de moi.
Un soupire de frustration m'échappait.
- Ce que tu peux m'agacer !
Et je prenais la direction de la sortie, non sans le bousculer à l'épaule au passage.
- Bah alors, tu fais la gueule Aselya ? Tu sais que les femmes énervées j'ai envie de les baiser ?
Je me stoppais une fraction de seconde, choquée par son langage soudain si cru et sa manière d'aborder le sexe alors qu'il ne l'avait jamais encore fait avec moi. Il ricanait et je secouais la tête puis quittais son bureau, m'éloignant aussi vite que possible de cet homme aussi étrange que perturbé...
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Détraqué
Roman d'amour« Le detraqué », c'était ainsi qu'était surnommé Atanas, le tout nouveau chef de la mafia bulgare, après avoir tué l'ancien chef et pris sa place. Il était connu pour être sans pitié et complètement fou, et lorsqu'il avait une idée en tête, absolume...