- Allez, enfile cette jolie robe beauté, lança Igor en faisant passer une petite télécommande dans ses mains.
Sûrement celle qui contrôlait l'explosif qui était enroulé tout autour de moi. Tout en le fusillant du regard, je la passais par dessus ma tête.
- Elle est parfaite, elle te va à ravir.
Étrangement, cela me dégoûtait qu'il se permette de me complimenter. Je préférais mille fois quand les compléments venaient d'Atanas.
- Qu'est-ce que tu comptes faire ? demandai-je alors.
Il se mettait à sourire.
- Je vais doubler l'effectif de mes hommes. Ensuite, quand ces putains de Bulgares arriveront, on leur fera leur fête. Mes hommes ont pour consigne de ne tuer ni toi, ni ton homme. On te violera puis on te tuera juste sous son nez. On sait à quel point il déteste quand on touche à ce qui lui appartient. Et lui, on se chargera de lui plus tard. Disons qu'il perdra l'usage de sa seule main restante...
Je me mordrais l'intérieur des joues pour empêcher la haine de me consumer. À tout moment, il pouvait me faire exploser.
- Et la ceinture d'explosif, c'est une précaution. Comme ça, je te tiens et toi, et lui sous la main. Il ferait tout pour te protéger, j'en suis certain.
Je secouais la tête.
- Tu te trompes. Il n'hésitera pas à te tuer pour sauver la mafia.
Un faux rire le prit.
- Ah oui ? Alors explique-moi pourquoi il ne s'est pas contenté d'accepter le marriage et de te laisser entre mes mains ? Il serait enfin tranquille pour régner sur la Bulgarie sans une petite emmerdeuse pour lui compliquer la tâche.
Je fronçais les sourcils mais ne disais rien. Je n'y avais jamais pensé de cette manière. Il n'avait pas complètement tort sur ce point, et c'était d'ailleurs bien le seul point sur lequel il avait raison. Est-ce que je comptais tant que ça pour Atanas ? Malgré moi, l'idée qu'il soit prêt à risquer sa vie pour me sauver au lieu de garder la mafia rien que pour lui me fit ressentir quelques picotements dans le corps. Encore une fois, je ne savais pas ce que c'était et ça me perturbait.
- Allez, allons se marier beauté, lança-t-il.
Il me trouva des chaussures à talons en verre brillant dans le placard que j'enfilais, puis il attrapait ma main avec brutalité et nous fit sortir de la pièce. Honnêtement, avec le nombre des hommes de la mafia Serbe doublé, j'estimais le taux de victoire potentielle de la mafia Bulgare très faible. Alors, une larme unique roulait le long de ma joue tandis que nous nous rendions dans la pièce principale du QG.
Il me fit m'installer sur l'estrade, et me rejoignais en se positionner face à moi. Là, je pouvais apercevoir tous ses hommes. Ils étaient déjà tous en train de boire, ces ivrognes. Ils semblaient tellement nombreux ! Atanas n'avait aucune chance...
Je tournais ensuite la tête vers Igor, qui matait mon corps sans aucune pudeur ou discrétion. Tout en lui criait la noirceur de son âme, de son regard pervers à ses mains baladeuses.
- Et maintenant, on attend, dit-il. On attend le clou du spectacle. Je crois vraiment qu'on ne va pas être déçus...
Je me contentais de l'ignorer mais c'était assez difficile puisqu'il se tenait juste en face de moi.
Et soudain, un premier crie retentit, suivi d'un coup de feu, puis de plusieurs coups de feux. Ça y est, c'était le grand moment. Les hommes de main de la mafia Bulgare étaient arrivés et ils étaient sur le point de se faire massacrer.
En fin de compte, ma peur était bien en train de se réaliser : je n'aurais plus jamais l'occasion de fouler la terre Bulgare en compagnie d'Atanas...
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Détraqué
Romance« Le detraqué », c'était ainsi qu'était surnommé Atanas, le tout nouveau chef de la mafia bulgare, après avoir tué l'ancien chef et pris sa place. Il était connu pour être sans pitié et complètement fou, et lorsqu'il avait une idée en tête, absolume...